Louise Bertin

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Louise Bertin
Biographie
Naissance
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BièvresVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
6e arrondissement de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Poétesse, compositrice, écrivaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Geneviève-Aimée-Victoire Boutard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Édouard Bertin
Armand Bertin
Geneviève Bertin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maîtres
François-Joseph Fétis, Antoine ReichaVoir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Distinction
Prix MontyonVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
La Esmeralda, Fausto, Le Loup-garouVoir et modifier les données sur Wikidata

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Louise-Angélique Bertin, née le à Roches (hameau près de Bièvres, Essonne) et morte le à Paris, est une poétesse et compositrice française.

Biographie

Jeunesse et études

Louise Bertin naît à Bièvres[1] dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard[2]. Elle est la fille de Louis-François Bertin, directeur du Journal des débats et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de Louise, atteinte de poliomyélite, incapable de toute activité physique, son père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument[3],[4]. Elle grandit dans un milieu artistique et littéraire. Son énergie est canalisée dans la peinture et la poésie ainsi que la musique[5]. Dans une lettre envoyée par son frère, elle possédait une certaine maîtrise de la musique à l'âge de quatorze ans[6].

L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de La Esmeralda en 1836.

Elle se forme en privé auprès de François-Joseph Fétis pour le chant, ainsi qu'à la tradition des compositions de style italien. Pour le contrepoint elle se tourne vers Antoine Reicha — un ami de Haydn, dans la mouvance allemande des compositions de Mozart, Beethoven et Weber — également professeur de Berlioz et de Liszt[7]. L'influence d'Antoine Reicha est probablement la plus prégnante, cette dernière portant par exemple sur l'emploi de carrures irrégulières, des modulations inattendues ou bien un usage important des instruments à vents[8].

Lors d'une représentation privée au château des Roches en 1825, Louise Bertin fait jouer Guy Mannering, inspiré du roman éponyme de Walter Scott. Cependant l'œuvre est considérée comme un travail d'apprentie compositrice, puisqu'elle n'a alors que vingt ans et n'a pas fini ses études musicales[9],[10].

Carrière

Les œuvres principales de Louise Bertin, sont un opéra comique (Le Loup-garou) ainsi que deux opéras proche du grand opéra, Fausto (1831) et La Esmeralda (1836). En 1836, l’Opéra donne une œuvre plus importante, La Esmeralda — avec Cornélie Falcon dans le rôle-titre — qui n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le Journal des débats fondé par son père Louis-François Bertin[11]. Le livret écrit par Victor Hugo à partir de son drame Notre-Dame de Paris est également sous le coup de la censure (d'où le changement de titre)[12] : Victor Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs. Franz Liszt réalise une réduction chant et piano de l'œuvre[13],[14].

Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée[7] (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des « consolations à ses infirmités physiques » (journal Le Siècle), alors que Berlioz, qui dirige les répétitions à l'Opéra, atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ». Si « l’opéra survole largement les productions lyriques de l’époque »[14], l'échec de La Esmeralda détourne la compositrice de la scène[13].

On lui doit également douze cantates, quelques œuvres instrumentales dont six ballades pour piano, cinq symphonies de chambre (toutes restées en manuscrits), ainsi que, dans le domaine de la poésie, deux recueils de vers.

Elle est notamment citée dans La Gazette des femmes comme femme de lettres et musicienne, citant ses trois principaux opéras, ses recueils de poèmes ainsi que quelques œuvres de musique de chambre et des mélodies[15].

Œuvre

Louise Bertin par Victor Mottez, vers 1840.

Compositions

Opéras

Autres

  • Trio avec piano, op. 10 (éd. Schoenenberger 1875)[17]
  • Six Ballades (1842)
  • 5 symphonies de chambres (inédites)[18]
  • L'Hirondelle (rêverie), paroles d'Alphonse de Lamartine, 1877
  • Reviens !, fantaisie pour piano sur une romance de M. L. M., 1878

Poésies

  • Les Glanes ; A. René, 1842. Recueil couronné par l'Académie française[19] [lire en ligne]
  • Nouvelles Glanes ; Charpentier, 1876

Œuvres mises en musique

Par Charles Gounod :

Par Maurice Desrez :

Par Napoléon Henri Reber :

  • L'amour (Dans le sentier, la violette).

Hommages

Hector Berlioz lui a dédié la première version, pour chant et piano, de son cycle de mélodies Les Nuits d'été, op. 7, en 1841.

Notes et références

  1. « Registres paroissiaux et d'état-civil », sur archives.yvelines.fr (consulté le )
  2. Launay 2006, p. 74, 122.
  3. Launay 2006, p. 74.
  4. Boneau 1989, p. 75.
  5. Grove 2001.
  6. Boneau 1989, p. 68.
  7. a et b Launay 2006, p. 35.
  8. Crémades 2013, p. 9.
  9. Boneau 1989, p. 122-163.
  10. Crémades 2013, p. 11.
  11. Launay 2006, p. 415.
  12. Laster 2003.
  13. a et b Fauquet 2003, p. 138.
  14. a et b Serna 2008.
  15. « Dictionnaire des contemporaines : Bertin (Louise-Angélique) », sur Gallica, La Gazette des femmes, (consulté le )
  16. La Esmeralda, grand opéra de Louise Bertin Thèse de Mateo Crémades, université de Tours
  17. Launay 2006, p. 282.
  18. Launay 2006, p. 315.
  19. Lettre de Victor Hugo en 1842.

Bibliographie

Sources anciennes

  • Hector Berlioz, « Académie royale de musique: La Esmeralda », dans Revue et gazette musicale de Paris, no 3, 1836, p. 409–411.
  • Henri Blaze de Bury, « La musique des femmes : Mlle Louise Bertin », Revue des deux mondes, Paris, t. 8,‎ , p. 611–625 (lire sur Wikisource).
  • Hector Berlioz, « Six ballades par Mlle Louise Bertin », dans Journal des débats, .
  • Hector Berlioz, Mémoires, chapitre XLVIII (éd. 1870) [lire en ligne].
  • François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. [vol. 1], Paris, Librairie Firmin Didot, 1866–1868, 522 p. (OCLC 614247299, lire en ligne), p. 384
  • Georges D’Heylli, Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, t. 3, Paris, Librairie des Bibliophiles 1877, p. 336.
  • Michel Brenet, « Quatre femmes musiciennes » : Louise Bertin, L’Art 2e série, tome 4 (1894), p. 177-183, [lire en ligne].
  • Alphonse Séché, Les Muses françaises : Anthologie des femmes poètes, Paris, L. Michaud, , 408 p. (lire en ligne), p. 261 sqq.

Ouvrages modernes

  • (en) Denise Lynn Boneau, Louise Bertin and Opera in Paris in the 1820s and 1830s, Université de Chicago, (OCLC 470702441, BNF 41406698).
  • (de) Rémy Campos, « Bertin, Louise », dans MGG Online, Bärenreiter et Metzler, .
  • (en) Hugh Macdonald, « Bertin, Louise  », dans Grove Music Online, Oxford University Press, Inscription nécessaire.
  • Joël-Marie Fauquet, « Bertin, Louise-Angélique », dans Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Fayard, , xviii-1406 (ISBN 2-213-59316-7, OCLC 936927646, BNF 39052242), p. 137–138.
  • Arnaud Laster, « Bertin, famille », dans Pierre Citron et Cécile Reynaud (dir.), Dictionnaire Berlioz, Paris, Fayard, , 616 p. (ISBN 2-213-61528-4, OCLC 231979662, BNF 39086596), p. 72–75
  • Florence Launay, Les Compositrices en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, , 544 p. (ISBN 2-213-62458-5, OCLC 191078494, BNF 40145281), p. 34–35, 414–422.
  • Matéo Crémades, « Louise Bertin - Une compositrice sous Louis-Philippe », dans Florence Launay, Jérôme Dorival, Muriel Boulan, Anne-Charlotte Rémond, Beatrix Borchard, Sébastien Troester, Les compositrices au siècle de Pauline Viardot, Paris, Palazzetto Bru Zane, .

Article connexe

Liens externes

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  • Pierre-René Serna, « La Esmeralda, un opéra de Victor Hugo, Louise Bertin et… Berlioz ? », sur hberlioz.com,
  • Lettres de Victor Hugo aux Bertin Dans cette correspondance, on trouve les lettres à Louise Bertin à propos de La Esmeralda ; la dernière lettre fait part de la lecture faite par Hugo des Nouvelles glanes
  • Partition autographe de « La Esmeralda », acte 3 (BnF MS-3624, 3) sur Gallica | acte 4 (BnF MS-3624, 4) sur Gallica
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