Wilhelm Backhaus

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Wilhelm Backhaus
Wilhelm Backhaus vers 1920.
Biographie
Naissance
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LeipzigVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
VillachVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de MelatenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
allemande
suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Pianiste, compositeur, professeur de musique, professeur d'universitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Instrument
PianoVoir et modifier les données sur Wikidata
Labels
Decca Records, HMVVoir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Élève
Distinctions
Grand officier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne ()
Commandeur d'argent de l'ordre du Mérite autrichienVoir et modifier les données sur Wikidata
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Wilhelm Backhaus (LeipzigVillach), est un pianiste et pédagogue allemand, naturalisé suisse. Connu, notamment pour ses interprétations des œuvres de Beethoven et de Brahms.

Biographie

Wilhelm Backhaus est le fils de l'architecte Otto Ferdinand Willibald Backhaus. Jusqu'à ses quinze ans, en 1899, il étudie le piano au conservatoire de sa ville avec Aloïs Reckendorf[1] (1891–1899), avant de prendre des leçons privées avec Eugen d'Albert à Francfort-sur-le-Main en 1899[2]. Il donne son premier concert à l'âge de huit ans[3] et à onze, il rencontre personnellement Johannes Brahms[4] (1895), lors d'une exécution du second concerto par Eugen d'Albert, dirigé par le compositeur. À seize ans, il se produit pour la première fois dans une tournée de concerts à Londres (1900), en tant qu'accompagnateur d'un chanteur italien. En 1905, il remporte le Prix Anton Rubinstein, qui cette année-là se déroule à Paris — devant Béla Bartók, qui termine deuxième. Pensant qu'il y avait eu tricherie, le pianiste Arthur Rubinstein lui voua une haine pour la vie[4].

La même année, il est nommé professeur au Royal College de Manchester, fonction qu'il n'exerce toutefois que jusqu'en 1912, mais sa popularité de concertiste est telle qu'il réduit ses cours à des classes de maître[5]. Le , il fait ses débuts aux États-Unis, dans « L'Empereur » de Beethoven, avec Walter Damrosch et l'Orchestre de New York. L'année suivante, il grave son premier disque : le Concerto de Grieg[4].

L’histoire retient Backhaus comme ambassadeur et grand serviteur de la musique allemande ; il en est ainsi, grâce à ses très nombreux enregistrements de Bach, Brahms et, avant tout, Beethoven, auquel il s’efforçait de ressembler physiquement dans sa jeunesse[réf. souhaitée], et dont il enregistra les concertos à de multiples reprises, ainsi que deux intégrales des sonates après la guerre.

Tout au long de sa vie, Backhaus voyage beaucoup, enchaînant souvent les concerts à un rythme soutenu (ainsi, en 1921, à Buenos Aires, il se produit dix-sept fois en moins de trois semaines). En 1930, il s'installe à Lugano, enseigne et devient citoyen suisse[6]. Il décède le , à Villach, en Autriche, où il vient de finir de donner un concert.

Backhaus est considéré comme l'un des premiers grands pianistes modernes. Son jeu, conciliant la grandeur, la pureté, le dépouillement stylistique[7] et une expressivité intense, est entré dans la légende. Bien que parfois il laisse aux auditeurs « une impression de sécheresse »[3], « pour beaucoup d'observateurs, [il] incarne l'apothéose de l'art de l'interprétation à l'allemande : sévère, ennemie de toute virtuosité fracassante comme de toute fantaisie, privilégiant les œuvres les plus sérieuses et une lecture probe »Alain Lompech[1]. Alain Pâris qualifie d'intemporelle son approche du piano et de la musique[8].

Toujours fidèle aux pianos viennois, en 1953, il reçoit le Prix Bösendorfer[8].

Discographie

Wilhelm Backhaus laisse pour son époque un legs particulièrement important : on y trouve, entre autres, la première mondiale de l'intégrale des Études de Chopin — réalisée en 1928 et considérée aujourd'hui encore comme une référence — de nombreuses œuvres de Mozart et une quantité considérable d'œuvres de Beethoven et de Brahms, ses deux compositeurs de prédilection.

L'intégrale des sonates de Beethoven qu'il réalise pour Decca, reste également l'une des plus fameuses versions jamais enregistrées[8].

  • Bach, Suite anglaise no 6, BWV 811 ; Préludes et fugues BWV 860 & 884 - Wilhelm Backhaus, piano (1956-1957, Decca 433 901-2) (OCLC 658693824)
  • Beethoven, Sonates pour piano (1952-1969, Decca 475 7198)[9],[10] (OCLC 794715530)
  • Beethoven, Brahms, Mozart (no 27) et Schumann, Concertos pour piano - Wilhelm Backhaus, piano ; Orchestre philharmonique de Vienne, dir. Hans Schmidt-Isserstedt, Clemens Krauss (Beethoven 4 et 5 en 1951 et 1953), Karl Böhm, Günter Wand (1950 à 1967, 8CD Decca)[11],[12],[13] (OCLC 1040306687), (OCLC 976437573 et 669205476)
  • Brahms, Concerto pour piano no 2 - Staatskapelle de Dresde, dir. Karl Böhm no 2 (1939, EMI)[14]
  • Brahms, Concertos nos 1 et 2 et Capriccio op. 76 no 2 ; Intermezzo op. 117 no 1 ; Rhapsodie op. 79 no 1 ; Intermezzi op. 116 et 119 ; 6 pièces, op. 118 - Wilhelm Backhaus, piano (1953-1967, Decca)[13] (OCLC 794213577)
  • Chopin, Sonate no 2, extraits des Études op. 10 (nos 2, 5, 8 et 10) et 25 (nos 1-3, 6-9 et 11), Ballade no 1, Mazurkas no 17, 20 et 24, Valse brillante - Wilhelm Backhaus, piano (juillet et , , Testament SBT 1335)
  • Mozart, Sonates pour piano K.282, 283, 330 et 332 ; Haydn, Sonates Hob.XVI 48 & 52 - Wilhelm Backhaus, piano (1957-1966, Decca 433 900-2) (OCLC 658693804)
Concerts
  • Récitals à Carnegie Hall : Beethoven, Concerto pour piano no 4 ; Sonates pour piano op. 10, 13, 31, 79, 81a et 111 - Wilhelm Backhaus, piano ; Orchestre philharmonique de New York, dir. Guido Cantelli ( et /, 2CD Hänssler Profil PH10006)
  • Récital à Carnegie Hall : Beethoven, Sonates pour piano op. 22 no 2 et 106 (, Hänssler Profil PH07006) (OCLC 312701112)
  • Récital à Salzbourg : Bach (Préludes et fugues BWV 893 & 884), Mozart (Sonates K.283 et 331) et Beethoven (Sonates op. 57 et 111) (Mozarteum, , Orfeo C 530 001 B)
Musique de chambre
  • Brahms, Sonates pour violoncelle - Pierre Fournier, violoncelle ; Wilhelm Backhaus, piano (1-, Decca 429 973-2) (OCLC 880519291)

Notes et références

  1. a et b Lompech 2012, p. 45.
  2. Baker 1995, p. 195.
  3. a et b Nanquette 1979, p. 560.
  4. a b et c Lompech 2012, p. 46.
  5. Nanquette 1979, p. 561.
  6. Baker 1995, p. 196.
  7. Jean-Jacques Rouveroux (dir.), « Wilhelm Backhaus », dans Marc Vignal, Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, (1re éd. 1982), 1516 p. (ISBN 2-03-505545-8, OCLC 896013420, lire en ligne), p. 51
  8. a b et c Pâris 2004, p. 49.
  9. « L'intégrale de Wilhelm Backhaus — la plus rapide et la plus sévère de toutes — est sans doute la plus parfaite », Diapason 1988, p. 89.
  10. « Interprétation vraiment superbe, d'un sentiment très élevé »Claude Rostand, cité par Tardif 1987, p. 22.
  11. « Backhaus voit grand, avec une sérénité, une singularité dans le dramatisme de l'expression qui rend son intégrale [Beethoven] à la fois abordable et d'un ton que d'aucuns jugerons trop haut ou même doctorale », Diapason 1988, p. 83.
  12. « Interprétation noble, hautaine, hors du temps et des modes ; un grand témoignage de la pensée beethovénienne »Antoine Goléa, cité par Tardif 1987, p. 21.
  13. a et b Concerto no 2 de Brahms : « Version d'une grandeur et d'une noblesse d'âme extraordinaires », Tardif 1987, p. 31.
  14. « L'osmose entre le pianiste et le chef est totale : phrasés et articulation rigoureuse, climat grave, jamais sentimental, tragique parfois. Cet interprétation foncièrement classique […] constitue l'exemple même de la version à laquelle on ne cessera jamais de se référer », Diapason 1988, p. 151–152.

Bibliographie

  • Jean Matter, Les Saisons de la musique, Lausanne, l'Âge d'Homme, 1969 (OCLC 15351768).
  • Claude Nanquette, Anthologie des interprètes, Paris, Éditions Stock, coll. « Musique », , 749 p. (ISBN 2-234-01087-X, OCLC 6356684, BNF 36599422), p. 560–561.
  • Jean-Pierre Tardif (préf. Marcel Landowski), Les trésors du Disque-compact classique : la discothèque idéale..., Paris, Sand / Conti, coll. « Les guides pratiques du connaisseur », , 205 p. (ISBN 2-7107-0384-X, ISSN 0991-5931, OCLC 466099303, BNF 36628181).
  • Diapason, Dictionnaire des disques et des compacts : guide critique de la musique classique enregistrée, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », , 3e éd., xiv-1076 (ISBN 2-221-05660-4, OCLC 868546991, BNF 34951983).
  • Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, préf. Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker's Biographical Dictionary of Musicians »], t. 1 : A–G, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1905, 1919, 1940, 1958, 1978), 8e éd. (1re éd. 1900), 4 728 p. (ISBN 2-221-06787-8).
  • Pierre Breton, Dictionnaire des musiciens : les Interprètes (Les Dictionnaires d'Universalis) (ISBN 9782852295582).
  • Jacques Lonchampt, Journal de Musique 1949-1995, L'Harmattan, 2001 (ISBN 2-7475-0528-6), p. 11.
  • Alain Pâris, Dictionnaire des interprètes et de l'interprétation musicale au XXe siècle, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1985, 1989, 1995), 4e éd. (1re éd. 1982), 1278 p. (ISBN 2-221-08064-5, OCLC 901287624), p. 48–49.
  • Alain Lompech (avec 2 disques [MP3] durée : 14 h 35), « Wilhelm Backhaus », dans Les grands pianistes du XXe siècle, Paris, Buchet/Chastel — Libella, coll. « Les Grands Interprètes », , 347 p. (ISBN 978-2-283-02524-6, OCLC 823819525, BNF 42795012), p. 45–50.

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Liens externes

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  • Philippe Cassard, « Wilhelm Backhaus (1884-1969) : premiers enregistrements », sur France Musique,
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