Ville de Dieppe

Le Ville de Dieppe, est un trois-mâts barque, pétrolier à voile à citernes, en service de 1888 à 1917. En 1888, il est le premier navire de ce type à battre pavillon français. Pendant la Première Guerre mondiale, en 1917, il est coulé par un U-boot allemand.

Construction

C'est un trois-mâts barque construit majoritairement en acier et fer à Woolston, quartier de Southampton par Oswald Maurdaunt and Co. Il est lancé en et est dévolu au transport de pétrole brut. Il est donné pour 68,2 m de long, 11,15 m de large et 6,4 m de creux. Il jauge 1254 tonneaux. Il a un port en lourd de 2 000 t de pétrole brut réparties en vrac dans 10 citernes et non plus en barils. C'est le premier pétrolier à voile de ce type à naviguer sous pavillon de la France[1].

Service

1888-1902

Il arrive à Dieppe le en provenance d'Angleterre tracté par le remorqueur britannique Albert-Edward. Il est baptisé le mardi . Il effectue son premier trajet le et entame alors des rotations entre Philadelphie, Rouen ou Dieppe. Il navigue pour le compte de l'armateur Robbe et Cie.

1902-1903

Il est propriété de l'armement Prentout-Leblond & E. Leroux de Rouen.

1903-1917

En , le bâtiment passe sous pavillon de la Norvège et est enregistré à Kristiania. Il navigue pour le compte de l'armement A/S Union.

Une fin brutale

Le , le navire arbore le pavillon neutre de la Norvège. Il est manœuvré par 20 membres d'équipage. L'épouse du capitaine est aussi à bord. Ballasté, il quitte La Palice pour New-York. Malgré sa neutralité, il est intercepté par le U-boot UC 21 camouflé sommairement en voilier et aux ordres du capitaine Reinhold Saltzwedel. L'équipage et la femme du capitaine quittent le navire. L'U-boot est brièvement attaqué par air, plonge puis revient. Avec sa pièce de pont de 88 mm, il canonne le bateau par tribord. Le Ville de Dieppe sombre par 45° 59′ 30″ N, 1° 52′ 53″ O. Toutes les personnes à bord des canots sont secourues par le Germinal, sous-marin français.

L'épave est retrouvée en 1998 par le chasseur de mines Capricorne (M 653) de la marine nationale française. L'épave qui est située à 22 milles de la pointe de Chassiron (Île d'Oléron) est devenue un spot de plongée.

Caractéristiques

  • Équipage: 20 au moment du naufrage.
  • Gréement: Trois-mâts barque.
  • Début: .
  • Longueur: 68,2 m.
  • Maître-bau: 11,15 m.
  • Tirant d'eau: 6,4 m.
  • Jauge: 1254 tonneaux.
  • Port en lourd: 2 000 t de pétrole but en vrac.
  • Vitesse: ?
  • Chantier naval: Oswald Mordaunt and Co, Woolston, Southampton.
  • Armateur: Robbe et Cie, Dieppe, France (1888-1902), Pentou-Leblond & E Leroux, Rouen, France (1902-1903), A/S Unio, Kristiania, Norvège (1903-1917).
  • Port d'attache: Dieppe, Rouen, Kristiania.

Notes et références

Sources

  • Jean Randier, Grands voiliers français : 1880-1930, construction, gréement, manœuvre, vie à bord, Grenoble, Éditions des Quatre Seigneurs, , 363 p. (ISBN 978-2-852-31012-4, OCLC 1385215723), p. 202.
  • Hervé Marsaud (ill. Hervé Marsaud, photogr. Pascal Hénaff), 60 épaves en Vendée et Charente-Maritime : de l'île d'Yeu à l'île d'Oléron, Challes-les-Eaux, Éd. Gap, coll. « Sports », , 224 p. (ISBN 978-2-741-70419-5, OCLC 762722280), p. 159-166.
  • Catherine Maillé-Virole, « Les Mutations de la marine marchande et la conteneurisation. Dossiers de visites. Paragraphe « Le pétrolier, du voilier au supertanker » », sur Musée national de la Marine, .
  • « Le Ville de Dieppe. Retour de l'enfant prodigue », sur GRIEME Groupe de recherches et d'identification d'épaves de Manche Est, .
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