Théorème de Herbrand-Ribet

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Ne doit pas être confondu avec Théorème de Herbrand.

Le théorème de Herbrand-Ribet renforce le théorème de Kummer selon lequel le nombre premier p divise le nombre de classes du corps cyclotomique des racines p-ièmes de l'unité si et seulement si p divise le numérateur du n-ième nombre de Bernoulli Bn pour un certain entier n strictement compris entre 0 et p-1. Le théorème de Herbrand-Ribet précise ce que veut dire, en particulier, l'éventuelle divisibilité par p de Bn.

Le groupe de Galois Σ {\displaystyle \Sigma } du corps cyclotomique des racines p-ièmes de l'unité pour un nombre premier impair p, ℚ(ζ) avec ζ p = 1 {\displaystyle \zeta ^{p}=1} , est constitué des p 1 {\displaystyle p-1} éléments σ a {\displaystyle \sigma _{a}} , où σ a {\displaystyle \sigma _{a}} est défini par le fait que σ a ( ζ ) = ζ a {\displaystyle \sigma _{a}(\zeta )=\zeta ^{a}} . Comme conséquence du petit théorème de Fermat, dans l'anneau des entiers p-adiques ℤp, nous avons p 1 {\displaystyle p-1} racines de l'unité, chacune d'elles est congrue mod p à un certain nombre dans l'intervalle 1 à p - 1 ; nous pouvons par conséquent définir un caractère de Dirichlet ω {\displaystyle \omega } (le caractère de Teichmüller) à valeurs dans ℤp en requérant que pour n premier à p, ω(n) soit congru à n modulo p. Le p-composant[1] du groupe de classes, c'est-à-dire le sous-groupe de ce groupe formé par les éléments dont les ordres sont des puissances de p, est un ℤp-module, et nous pouvons appliquer les éléments de l'anneau ℤp[Σ] vers elle et obtenir les éléments du groupe de classes. Nous pouvons maintenant définir un élément idempotent de l'anneau pour chaque n de 1 à p - 1, comme

ϵ n = 1 p 1 a = 1 p 1 ω ( a ) n σ a 1 {\displaystyle \epsilon _{n}={\frac {1}{p-1}}\sum _{a=1}^{p-1}\omega (a)^{n}\sigma _{a}^{-1}} .

Nous pouvons maintenant séparer la p-composante du groupe G des classes d'idéaux de ℚ(ζ) par identification des idempotents ; si G est le groupe des classes d'idéaux, alors G n = ϵ n ( G ) {\displaystyle G_{n}=\epsilon _{n}(G)} .

Alors, nous avons le théorème de Herbrand-Ribet : G n {\displaystyle G_{n}} est non trivial si et seulement si p divise le nombre de Bernoulli B p n {\displaystyle B_{p-n}} . La partie exprimant p divise B p n {\displaystyle B_{p-n}} si G n {\displaystyle G_{n}} est non trivial est due à Jacques Herbrand. La réciproque (si p {\displaystyle p} divise B p n {\displaystyle B_{p-n}} alors G n {\displaystyle G_{n}} est non trivial) est due à Ken Ribet, et est considérablement plus difficile. Par la théorie des corps de classes, ceci n'est possible que s'il existe une extension non ramifiée du corps des racines p {\displaystyle p} -ièmes de l'unité par une extension cyclique de degré p {\displaystyle p} qui se comporte de la manière prescrite sous l'action de Σ {\displaystyle \Sigma }  ; Ribet démontra ceci en 1976, par une construction concrète d'une telle extension.

Voir aussi

Théorie d'Iwasawa

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Herbrand–Ribet theorem » (voir la liste des auteurs).
  1. Appelé plutôt la p-composante ou encore la composante p-primaire. Voir par exemple J.-P. Serre, Œuvres, Collected papers, vol. 1, Springer, 2003, partiellement consultable sur Google livres, p. 178, note 3. La composante p-primaire d'un groupe abélien fini est l'unique p-sous-groupe de Sylow de ce groupe.
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