Tétrahydrofurane

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Cet article concerne la molécule de tétrahydrofurane. Pour la famille des dérivés du tétrahydrofurane, voir oxolane.

Tétrahydrofurane
Image illustrative de l’article Tétrahydrofurane
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Structure chimique du tétrahydrofurane.
Identification
Nom UICPA Oxacyclopentane
Synonymes

Oxolane, tétrahydrofurane
THF

No CAS 109-99-9
No ECHA 100.003.389
No CE 203-726-8
PubChem 8028
SMILES
C1CCCO1
PubChem, vue 3D
InChI
InChI : vue 3D
InChI=1S/C4H8O/c1-2-4-5-3-1/h1-4H2
InChIKey :
WYURNTSHIVDZCO-UHFFFAOYSA-N
Apparence liquide incolore, d'odeur caractéristique[1].
Propriétés chimiques
Formule C4H8O  [Isomères]
Masse molaire[4] 72,105 7 ± 0,004 1 g/mol
C 66,63 %, H 11,18 %, O 22,19 %,
Moment dipolaire 1,75 ± 0,04 D[2]
Diamètre moléculaire 0,504 nm[3]
Propriétés physiques
fusion −108,5 °C[1]
ébullition 66 °C[1]
Solubilité dans l'eau : miscible[1]
Paramètre de solubilité δ 18,6 MPa1/2 (25 °C)[5]
Masse volumique 0,89 g cm−3[1]
d'auto-inflammation 321 °C[1]
Point d’éclair −14,5 °C (coupelle fermée)[1]
Limites d’explosivité dans l’air 211,8 %vol[1]
Pression de vapeur saturante à 20 °C : 19,3 kPa[1]
Viscosité dynamique 0,48 cP à 25 °C[réf. souhaitée]
Point critique 51,9 bar, 266,95 °C[6]
Thermochimie
Cp

équation[7] : C P = ( 32.887 ) + ( 2.4554 E 2 ) × T + ( 6.0226 E 4 ) × T 2 + ( 6.2385 E 7 ) × T 3 + ( 1.8528 E 10 ) × T 4 {\displaystyle C_{P}=(32.887)+(2.4554E-2)\times T+(6.0226E-4)\times T^{2}+(-6.2385E-7)\times T^{3}+(1.8528E-10)\times T^{4}}
Capacité thermique du gaz en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 50 à 1 500 K.
Valeurs calculées :
78,675 J·mol-1·K-1 à 25 °C.

T
(K)
T
(°C)
Cp
( J k m o l × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kmol\times K}})}
Cp
( J k g × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kg\times K}})}
50 −223,15 35 544 493
146 −127,15 47 452 658
195 −78,15 56 218 780
243 −30,15 66 111 917
291 17,85 76 988 1 068
340 66,85 88 813 1 232
388 114,85 100 840 1 399
436 162,85 113 069 1 568
485 211,85 125 543 1 741
533 259,85 137 560 1 908
581 307,85 149 213 2 069
630 356,85 160 588 2 227
678 404,85 171 103 2 373
726 452,85 180 902 2 509
775 501,85 190 096 2 636
T
(K)
T
(°C)
Cp
( J k m o l × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kmol\times K}})}
Cp
( J k g × K ) {\displaystyle ({\tfrac {J}{kg\times K}})}
823 549,85 198 265 2 750
871 597,85 205 583 2 851
920 646,85 212 178 2 943
968 694,85 217 809 3 021
1 016 742,85 222 669 3 088
1 065 791,85 226 912 3 147
1 113 839,85 230 465 3 196
1 161 887,85 233 541 3 239
1 210 936,85 236 342 3 278
1 258 984,85 238 925 3 314
1 306 1 032,85 241 543 3 350
1 355 1 081,85 244 476 3 391
1 403 1 129,85 247 850 3 437
1 451 1 177,85 251 984 3 495
1 500 1 226,85 257 289 3 568
Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 9,38 ± 0,05 eV (gaz)[8]
Propriétés optiques
Indice de réfraction n D 25 {\displaystyle {\textit {n}}_{D}^{25}} 1,4050[3]
Précautions
SGH[10]
SGH02 : InflammableSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxique
Danger
H225, H319, H335, H336, H351 et EUH019
H225 : Liquide et vapeurs très inflammables
H319 : Provoque une sévère irritation des yeux
H335 : Peut irriter les voies respiratoires
H336 : Peut provoquer somnolence ou vertiges
H351 : Susceptible de provoquer le cancer (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger)
EUH019 : Peut former des peroxydes explosifs
SIMDUT[11]
B2 : Liquide inflammableD2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques
B2, D2B,
B2 : Liquide inflammable
point d'éclair = −17,2 °C coupelle fermée méthode Setaflash
D2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques
irritation des yeux chez l'animal

Divulgation à 1,0 % selon la liste de divulgation des ingrédients
NFPA 704

Symbole NFPA 704

3
2
1
Transport
33
   2056   
Code Kemler :
33 : matière liquide très inflammable (point d'éclair inférieur à 23 °C)
Numéro ONU :
2056 : TÉTRAHYDROFURANNE
Classe :
3
Code de classification :
F1 : Matières solides inflammables, sans danger subsidiaire, organiques ;
Étiquette :
pictogramme ADR 3
3 : Liquides inflammables
Emballage :
Groupe d'emballage II : matières moyennement dangereuses ;
Écotoxicologie
DL50 1 650 mg/kg (rat, voie orale)
2 300 mg/kg (souris, voie orale)[réf. souhaitée]
Seuil de l’odorat bas : 0,09 ppm
haut : 61 ppm[12]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
modifier Consultez la documentation du modèle

Le tétrahydrofurane (anciennement tétrahydrofuranne) ou 1,4-époxybutane ou oxolane ou oxacyclopentane ou encore oxyde de tétraméthylène, appelé souvent plus simplement THF, est un composé organique hétérocyclique. C'est un des éthers les plus polaires et il est utilisé en synthèse organique comme solvant et comme précurseur pour la synthèse de polymères.

Il a une température d'ébullition plus grande que la plupart des éthers (Téb = 66 °C). Il est narcotique et toxique (VME de 150 mg/m3).

Synthèse

Environ 200 000 tonnes de THF sont produites chaque année dans le monde[13]. Le procédé le plus utilisé est la déshydratation du butane-1,4-diol par catalyse acide.

Dupont a développé un procédé basé sur l'oxydation du butane en anhydride maléique suivi d'une hydrogénation[14].

Il est difficile de le conserver sec car il est relativement miscible à l'eau.

Purification : élimination des peroxydes dangereux

En outre, il a tendance à former des peroxydes lors du stockage (comme tous les éthers) : il convient donc de tester la présence de peroxydes et le cas échéant de les éliminer avant tout usage car ce sont des composés particulièrement explosifs. Pour cela, on prélève un petit volume de THF à tester et on l'agite avec une solution acidifiée d'iodure de potassium à 10 % : si le test est positif (coloration jaune), il faut alors détruire les peroxydes en agitant la totalité du THF avec 1/5 de son volume d'une solution de disulfite de sodium à 5 %. On refait le test et l'on recommence si nécessaire le lavage au disulfite de sodium jusqu'à ce que le test soit négatif.

Cette précaution est indispensable avant tout usage du THF et en particulier avant la distillation, opération qui est souvent pratiquée à des fins de purification juste avant l'emploi d'un solvant : en effet, à la fin de la distillation, les résidus seront constitués presque exclusivement de ces peroxydes, lesquels vont s'échauffer et exploser. Une méthode pour éviter ce phénomène est de distiller le THF sous atmosphère inerte (azote ou argon) et sur sodium et benzophénone ((C6H5)2CO). Celle-ci forme avec le sodium un radical qui réagit avec les peroxydes de THF, l'eau et l'oxygène présents dans le THF et les élimine, produisant ainsi par distillation un THF pur, sec et désoxygéné. De plus, le radical ((C6H5)2C–O) possède une couleur violet profond qui, quand elle est observée, garantit que tous les peroxydes, eau et O2 ont été éliminés.

Utilisations

Le tétrahydrofurane est utilisé, entre autres, comme solvant ou comme monomère. En tant que monomère, il peut lui-même polymériser et former le polyéther polytétraméthylène glycol.

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i TETRAHYDROFURANNE, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press/Taylor & Francis, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 9781420066791, présentation en ligne), p. 9-50.
  3. a et b (en) Yitzhak Marcus, The Properties of Solvents, vol. 4, Angleterre, John Wiley & Sons, , 239 p. (ISBN 0-471-98369-1).
  4. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  5. (en) James E. Mark, Physical Properties of Polymer Handbook, Springer, , 2e éd., 1076 p. (ISBN 978-0-387-69002-5 et 0-387-69002-6, lire en ligne), p. 294
  6. « Properties of Various Gases », sur flexwareinc.com (consulté le ).
  7. (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams : Organic Compounds C8 to C28, vol. 1, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., , 396 p. (ISBN 0-88415-857-8)
  8. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press/Taylor & Francis, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 9781420066791, présentation en ligne), p. 10-205.
  9. « tétrahydrofuranne », sur ESIS (consulté le 18 février 2009).
  10. ECHA, [1] (28 janvier 2021).
  11. « Tétrahydrofurane » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  12. « Tetrahydrofuran », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le )
  13. (en) Karas, Lawrence et Piel, W. J., « Ethers », Kirk‑Othmer Encyclopedia of Chemical Technology, John Wiley & Sons,‎ .
  14. Budavari, Susan, éd., The Merck Index: An Encyclopedia of Chemicals, Drugs, and Biologicals, Merck, , 13e éd. (ISBN 0911910131).

Liens externes

  • Fiche internationale de sécurité
  • [PDF] Fiche toxicologique, INRS
  • [PDF] Fiche de sécurité, BASF
  • icône décorative Portail de la chimie