Salle Ventadour

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Ventadour.

Salle Ventadour
Description de cette image, également commentée ci-après
La salle Ventadour vers 1830.
Données clés
Lieu 2e arrondissement de Paris
Coordonnées 48° 52′ 04″ nord, 2° 20′ 05″ est
Architecte Jean-Jacques-Marie Huvé
Navarre et Huvé (1838)
Louis Charpentier (1841)
Inauguration
Fermeture
Anciens noms Théâtre-Nautique
Théâtre de la Renaissance
Théâtre-Italien

Carte

modifier Consultez la documentation du modèle

La salle Ventadour (ou théâtre Ventadour) est une ancienne salle de théâtre, située dans le 2e arrondissement de Paris entre les rues Méhul, Monsigny, Marsollier et Dalayrac, reconvertie aujourd'hui en immeuble accueillant divers services sociaux de la Banque de France.

C'est dans cette salle qu'a été représentée pour la première fois Ruy Blas de Victor Hugo le par la compagnie du théâtre de la Renaissance et le Stabat Mater de Rossini le .

Histoire

Le Théâtre italien en 1843 - Gravure de C. Mottram sur un dessin d'Eugène Lami.

À la suite de l'élargissement de la rue de Ventadour en 1826 et la démolition de l'ancien hôtel de Lionne, siège des Finances, l'administration royale de Charles X fait procéder à l'édification d'une nouvelle salle destinée à accueillir la troupe de l’Opéra-Comique chassée du théâtre Feydeau en raison de sa vétusté. Imaginée par les architectes Jean-Jacques-Marie Huvé et Louis de Guerchy, elle est inaugurée le . Le privilège accordé dans un premier temps à Paul-Auguste Ducis, directeur de la troupe, passe à Jean-François Boursault, fondateur du théâtre Molière, à la suite d'une première faillite en . Désormais propriétaire des murs, ce dernier délègue l'exploitation à plusieurs investisseurs qui font à leur tour faillite en raison de la période agitée (révolution de juillet). Les charges s'avérant trop élevées, Boursault renonce et la troupe de l'Opéra-Comique part pour le théâtre des Nouveautés en , vacant à la suite de la dissolution de la troupe rivale.

Le , François Saint-Esteban inaugure son Théâtre-Nautique qui présente des spectacles navals dans un gigantesque bassin central mais doit fermer pour raisons financières en . Après un bref passage de la troupe des Italiens de janvier à à la suite de l'incendie de la salle Favart, le journaliste Anténor Joly, cofondateur du théâtre de la Porte-Saint-Antoine y crée le théâtre de la Renaissance sur l'initiative de Victor Hugo et Alexandre Dumas, qui souhaitaient disposer d'une troupe dédiée à leurs drames romantiques. Il inaugure sa programmation le avec la création de Ruy Blas, avec Frédérick Lemaître dans le rôle-titre, suivie en des créations de L'Alchimiste et de Paul Jones d'Alexandre Dumas, toujours avec Frédérick Lemaître.

En 1839 y est donné le célèbre bal du Carnaval de Paris. À cette occasion le compositeur et chef d'orchestre belge Jean-Baptiste-Joseph Tolbecque dirige son Galop des tambours qui remporte un immense succès. L'orchestre compte 40 tambours. Le bal du théâtre de la Renaissance devient à cette occasion une référence festive du Carnaval de Paris.

De nombreux opéras y sont également représentés, comme Lucie de Lammermoor de Gaetano Donizetti ou La Chaste Suzanne d'Hippolyte Monpou mais victime des intrigues de théâtres parisiens concurrents, l'entreprise est contrainte de fermer ses portes le et la troupe est dissoute[1].

Les Italiens sont de retour le et ne quitteront plus les lieux pour les trente années à venir. Sont représentés entre autres au Théâtre-Italien pour la première fois en France Don Pasquale de Gaetano Donizetti, Nabucco, Luisa Miller, Il trovatore et Rigoletto de Giuseppe Verdi mais aussi Fidelio de Beethoven, servis par des artistes prestigieux comme Giovanni Battista Rubini, Antonio Tamburini, Luigi Lablache, Enrico Tamberlick, Marietta Alboni, Pauline Viardot et surtout Adelina Patti.

De mars à , Léon Carvalho, directeur du Théâtre-Lyrique alors installé place du Châtelet, fait représenter trois fois par semaine, en alternance avec les Italiens, des œuvres françaises sous le nom de Renaissance, mais l'entreprise le conduit à la faillite.

La guerre franco-prussienne conduit en (comme pour la plupart des théâtres parisiens) à la fermeture de la salle qui ne rouvre que le . L'opéra d'Eugène Diaz, La Coupe du Roi de Thulé (opéra en 3 actes, livret de Louis Gallet et Edouard Blau, y est donné le 10 janvier 1873. Mais la nouvelle direction ne parvient pas à renouer avec le succès et la faillite est prononcée le .

Du au , la salle accueille la troupe de l'Opéra de Paris dans l'attente de sa nouvelle salle à la suite de l'incendie de la salle Le Peletier le . En octobre de la même année, Prosper Bagier tente de lancer son Troisième Théâtre-Lyrique français mais renonce trois mois plus tard.

La salle n'est dès lors plus occupée que de façon sporadique. En , Léon Escudier, journaliste et éditeur français de Verdi, prend la direction de la salle pour y faire représenter les œuvres récentes du compositeur : Aida, le Requiem et La forza del destino avec notamment Victor Capoul et Emma Albani. L'expérience prend fin le .

L'immeuble de l'ancienne salle Ventadour en 2021.

Le bâtiment est vendu l'année suivante à la Banque d'escompte qui en fait un immeuble de bureaux. En 1892, la Banque de France devient propriétaire du lieu. Le bâtiment, après de nombreuses utilisations, est aujourd'hui notamment le restaurant d'entreprise de la banque centrale française et comporte différents services associés, comme une salle de sport.

Bibliographie

  • Philippe Chauveau, Les Théâtres parisiens disparus (1402-1986), éd. de l'Amandier, Paris, 1999 (ISBN 978-2-907649-30-8) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Nicole Wild, « Salle Ventadour » dans Joël-Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-59316-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références

  1. Philippe Chauveau, op. cit., p.564

Lien externe

  • Petit historique sur le site hberlioz.com
v · m
Auvergne-Rhône-Alpes
Bourgogne-Franche-Comté
Bretagne
Centre-Val de Loire
Corse
  • Bastia
Grand Est
Île-de-France
  • Fontainebleau
  • Comédie-Française Paris 1er
  • Châtelet Paris 1er
  • Palais-Royal Paris 1er
  • Bouffes-Parisiens Paris 2e
  • Daunou Paris 2e
  • Michodière Paris 2e
  • Opéra-Comique Paris 2e
  • Variétés Paris 2e
  • Déjazet Paris 3e
  • Théâtre de la Ville Paris 4e
  • Odéon Paris 6e
  • Madeleine Paris 8e
  • Marigny Paris 8e
  • Mathurins Paris 8e
  • Michel Paris 8e
  • Tristan-Bernard Paris 8e
  • Champs-Élysées Paris 8e
  • Athénée Paris 9e
  • Édouard-VII Paris 9e
  • Garnier Paris 9e
  • Grévin Paris 9e
  • Mogador Paris 9e
  • Nouveautés Paris 9e
  • l'Œuvre Paris 9e
  • Théâtre de Paris 9e
  • Antoine Paris 10e
  • Bouffes-du-Nord Paris 10e
  • Gymnase Marie-Bell Paris 10e
  • Porte-Saint-Martin Paris 10e
  • Renaissance Paris 10e
  • Gaîté-Montparnasse Paris 14e
  • Montparnasse Paris 14e
  • Ranelagh Paris 16e
  • Hébertot Paris 17e
  • l'Atelier Paris 18e
  • Trianon Paris 18e
  • Montansier Versailles
  • Opéra Versailles
  • Théâtre de la Reine Versailles
Hauts-de-France
Normandie
Nouvelle-Aquitaine
Occitanie
Pays de la Loire
Provence-Alpes-Côte-d'Azur
Théâtres à l'italienne réhabilités ou disparus
Auvergne-Rhône-Alpes
Bourgogne-Franche-Comté
Bretagne
Centre-Val de Loire
Corse
  • Ajaccio
Grand Est
Île-de-France
  • Louvois Paris 2e
  • Ventadour Paris 2e
  • Ambigu-Comique Paris 3e
  • Gaîté-Lyrique Paris 3e
  • Peletier Paris 9e
  • l'Empire Paris 17e
Hauts-de-France
Normandie
Nouvelle-Aquitaine
Occitanie
  • Nimes
Pays de la Loire
Provence-Alpes-Côte-d'Azur
  • icône décorative Portail de l’opéra
  • icône décorative Portail du théâtre
  • icône décorative Portail de la musique
  • icône décorative Portail de Paris
  • icône décorative Portail de l’architecture et de l’urbanisme