Rue Boissy-d'Anglas

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8e arrt
Rue Boissy-d'Anglas
Voir la photo.
Rue Boissy-d'Anglas vue de la rue du Faubourg-Saint-Honoré en direction de la place de la Concorde.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 8e
Quartier Madeleine
Début 10, place de la Concorde
Fin 5, boulevard Malesherbes
Morphologie
Longueur 372 m
Historique
Dénomination 1865
Ancien nom Rue de la Bonne-Morue
Rue des Champs-Élysées
Rue de l'Abreuvoir-l'Évêque
Rue de la Madeleine
Rue de l'Évêque
Géocodification
Ville de Paris 1087
DGI 1081
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Boissy-d'Anglas
Rue Boissy-d'Anglas
Géolocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Rue Boissy-d'Anglas
Rue Boissy-d'Anglas
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La rue Boissy-d'Anglas est une rue du 8e arrondissement de Paris.

Situation et accès

Longue de 372 mètres, elle commence à l'angle de l'avenue Gabriel et de la place de la Concorde et se termine au niveau du 5, boulevard Malesherbes.

Le quartier est desservi par les lignes 8, 12 et 14 à la station Madeleine et par les lignes 1, 8 et 12 à la station Concorde.

Origine du nom

François Dumont, Portrait du comte François-Antoine de Boissy d'Anglas, vers 1795, Paris, musée du Louvre.

Cette voie rend honneur à François-Antoine de Boissy d'Anglas (1756-1826) homme politique français.

Historique

La rue était située dans le faubourg de la Ville l'Évêque. Elle est indiquée sur un plan de 1652. Elle s'appelait autrefois :

  • « rue des Champs-Élysées », en vertu d'un arrêt du Conseil du roi du , et plus anciennement, « rue de la Bonne-Morue » (en souvenir d'une auberge à cette enseigne) et « rue de l'Abreuvoir-l'Évêque » dans la portion comprise entre la place de la Concorde et la rue du Faubourg-Saint-Honoré ;
  • « rue de la Madeleine », car elle menait à l'ancienne église de la Madeleine, et plus anciennement, « rue de l'Abreuvoir-l'Évêque » et « rue de l'Évêque » dans la portion comprise entre la rue du Faubourg-Saint-Honoré et la rue de la Ville-l'Évêque (portion absorbée au XIXe siècle par le boulevard Malesherbes).

La rue a pris sa dénomination actuelle le .

En vertu des lettres patentes du , les prévôts des marchands et échevins furent autorisés par le roi à disposer des terrains de la rue de la Bonne-Morue nécessaires pour établir les arrière-corps des bâtiments de la nouvelle place Louis-XV (actuelle place de la Concorde). L'article 8 disposait que : « Notre intention étant que les constructions des façades décorées qui termineront la place, ainsi que celles des maisons qui seront élevées, tant sur les faces des arrière-corps que sur celles des nouvelles rues, soient entièrement conformes aux dessins par nous approuvés et cy-attachés sous le contrescel de notre chancellerie, nous ordonnons auxdits prévôts des marchands et échevins d'y tenir la main et d'y assujettir les propriétaires particuliers des terrains auxquels ils jugeront à propos de permettre de construire eux-mêmes les façades de leurs maisons, tant sur la place que sur les rues aboutissantes. »

Suivant le plan annexé à ces lettres patentes, la rue de la Bonne-Morue devait prendre le nom de « rue Dauphine[1] ». Les dispositions relatives à l'apparence des bâtiments à construire furent révisées par des lettres patentes du qui disposèrent que : « Les parties des bâtiments qui doivent former la place et ses abords ne seront sujettes à décoration et uniformité que dans les parties ci-après expliquées et suivant les plans attachés sous le contrescel de notre chancellerie ; savoir : les façades des grands bâtiments dans toute leur étendue sur la place et leurs retours sur les rues de la Bonne-Morue et de l'Orangerie ; à 20 toises ou environ de largeur à prendre du devant des murs en face des colonnades. »

La largeur de la rue fut fixée à 13 mètres par décision ministérielle du 22 prairial an V.

La rue était autrefois bordée de riches hôtels particuliers. Le baron Haussmann, préfet de la Seine, y a vécu dans un hôtel, démoli en 1911, qui avait abrité avant lui Laure Junot, duchesse d'Abrantès. Dans les années 1920, la rue Boissy-d'Anglas abritait Le Bœuf sur le toit, célèbre cabaret fréquenté notamment par Jean Cocteau.

La rue Boissy-d'Anglas est reliée à la rue Royale, parallèle, par deux galeries : la galerie Royale, qui abrite des magasins de luxe, et la cité Berryer, dite aussi Village royal, qui date du XVIIIe siècle. Un passage couvert (passage de la Madeleine) du milieu du XIXe siècle la relie également à la place de la Madeleine.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Plaque commémorative Orville J. Cunningham au 23, rue Boissy-d'Anglas à Paris.
    Plaque commémorative Orville J. Cunningham au 23, rue Boissy-d'Anglas à Paris.
  • No 24, entrée de la Cité Berryer dite Village royal.
    No 24, entrée de la Cité Berryer dite Village royal.
  • La cour intérieure.
    La cour intérieure.
  • No 28 : le compositeur Jean-Baptiste Lully est mort dans une maison située à peu près à cet emplacement. L'immeuble actuel date du XVIIIe siècle. Le communard Paul Antoine Brunel y établit son quartier général le , lors de la Semaine sanglante. Après une taverne anglaise en 1910[6], il abrita, de 1922 à 1927, le célèbre cabaret Le Bœuf sur le toit dont l'inauguration eut lieu le . Un long procès le força à déménager en 1927 pour s'installer brièvement au no 21[réf. nécessaire].
  • Immeuble no 28
  • No 28, emplacement approximatif de l'immeuble où est mort le compositeur Jean-Baptiste Lully.
    No 28, emplacement approximatif de l'immeuble où est mort le compositeur Jean-Baptiste Lully.
  • Plaque commémorative.
    Plaque commémorative.
  • No 30, galerie de la Madeleine
  • No 30 : entrée, rue Boissy-d'Anglas, de la galerie de la Madeleine.
    No 30 : entrée, rue Boissy-d'Anglas, de la galerie de la Madeleine.
  • Intérieur de la galerie.
    Intérieur de la galerie.
  • No 41 : restaurant Tante Louise. Le nom de ce restaurant est un hommage à la cuisinière Louise Blanche Lefeuvre, originaire de Franche-Comté, qui le créa en 1929. Il fut racheté par Bernard Loiseau en [7].
  • Restaurant Tante Louise au 41, rue Boissy-d'Anglas à Paris.
    Restaurant Tante Louise au 41, rue Boissy-d'Anglas à Paris.

Bâtiments détruits

  • Nos 1-5 : hôtel Grimod de La Reynière. Cet hôtel particulier construit en 1775 par Jean-Benoît-Vincent Barré pour le fermier général Laurent Grimod de La Reynière (1733-1793) s'élevait jusqu'en 1932 à l'angle de l'avenue Gabriel et de la rue Boissy-d'Anglas. Défiguré par des adjonctions successives, il a été rasé en 1932 et remplacé par un pastiche de style néo-classique édifié entre 1931 et 1933 par les architectes William Delano et Victor Laloux pour abriter l'ambassade des États-Unis en France[réf. nécessaire].
  • No 3 : emplacement de la maison qui fut habitée par la veuve du général de La Bédoyère, fusillé en 1815[8].
  • No 9 : hôtel de la Trémoille en 1789[8]. Le peintre de chevaux Anselme Lagrenée y est mort du choléra en 1832[réf. nécessaire].
  • No 10 : emplacement de l'ancien magasin des marbres de la Couronne[8] et de la maison d'éducation de Mlle Lorphelin (morte en 1848), rivale de Mme Campan. Cette pension très réputée fut transférée rue de Chaillot. Le maréchal Sérurier (1742-1819) vint habiter à cette adresse en 1816 lorsque le gouvernement de l'hôtel royal des Invalides lui fut retiré, puis le maréchal Marmont en 1830, la famille d'Andlau, le comte Pelet de la Lozère en 1841[réf. nécessaire] .
  • No 12 : hôtel d'Abrantès, appartenant sous Louis XV, avec une bonne partie des terrains situés de ce côté de la rue de la Bonne-Morue, à Anne-Joseph de Peilhon, trésorier général des bâtiments et manufactures de France, qui s'en était rendu adjudicataire le . En 1766, il revendit à la ville de Paris les terrains situés près de la place de la Concorde sur lesquels fut élevé l'hôtel de Crillon. Après Peilhon, l'hôtel passa à son gendre, le marquis de Rochegude (mort en 1790). Le fils de ce dernier en hérita mais l'hôtel fut revendu alors qu'il était encore mineur et adjugé au citoyen Decalogne pour 40 565 livres. Racheté par la liste civile, l'hôtel servit de résidence au général Junot, duc d'Abrantès, qui le fit remanier, faisant notamment ajouter deux colonnes de part et d'autre de la porte cochère. Sa veuve, la duchesse d'Abrantès (1784-1838), y résida et y écrivit ses Mémoires. L'hôtel fut ensuite habité par le prince de Beauvau. Le baron Haussmann y mourut le . Mme Languillet (morte en 1906) en fut ensuite usufruitière. L'hôtel fut démoli en 1911[9].
  • No 33 : le cabaret Le Bœuf sur le toit, quittant le no 28, s'installa à cette adresse en 1927 mais il dut déménager dès la saison suivante en raison de la démolition du bel immeuble ancien qui l'abritait à l'entresol. Il s'installa alors rue de Penthièvre[réf. nécessaire].
  • No 35 : cité du Retiro.

Résidents célèbres

  • François-Pons de Rosset de Rocozel, bailli de Fleury, ambassadeur de l'ordre de Malte (en 1774, rue de la Madeleine)[réf. nécessaire].
  • Charles Gilbert, aéronaute[réf. nécessaire].
  • Madeleine Brès, médecin[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. Félix Lazare, op. cit., p. 120.
  2. Y furent jugés Honoré d’Estienne d’Orves le  ; Paul-Henry Thilloy (1896-1942) le  ; Missak Manouchian, Celestino Alfonso, Olga Bancic, Joseph Boczov (ou József Boczor, alias Ferenc Wolff), Georges Cloarec, Rino Della Negra, Thomas Elek, Maurice Fingercwajg, Spartaco Fontanot, Jonas Geduldig, Emeric Glasz, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, verdict du procès dit improprement du « Groupe Manouchian » ; les 23 hommes seront fusillés le jour-même. Olga Bancic sera décapitée malgré une promesse de grâce, le , Joseph Epstein condamné le sous le nom de André Joseph. Anciens juges et président au tribunal allemand de Paris : Ernst Roskothen (1907-1997), Lange, Schilling, Hans Boetticher (né en 1899) à la tête de la section III des tribunaux allemands à partir de . Le premier procès de Résistants devant le tribunal militaire allemand le .
  3. « Jeanne Lanvin, l’artiste couturière », Gallica.
  4. « Jeanne Lanvin (1867-1946) », musée des Arts décoratifs.
  5. Olivier Saillard, Le Bouquin de la mode, 2019.
  6. Rochegude, op. cit., p. 24.
  7. « Restaurant Loiseau Rive gauche », www.bernard-loiseau.com.
  8. a b et c Rochegude, op. cit., p. 23.
  9. Sur l'hôtel d'Abrantès : Mireille de Mongival, L'Hôtel d'Abrantès, Paris, Société générale d'impressions et d'éditions, 1911, in-8°, 34 p. ; M. Dumolin, « L'hôtel d'Abrantès entre 1760 et 1911 », Bulletin de la Société historique et archéologique du VIIIe arrondissement, no 7, 1928-1929, p. 29-39.

Bibliographie

  • Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Imprimerie de Vinchon, 1844-1849.
  • Charles Lefeuve, Les Anciennes Maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, 5 vol., Paris, C. Reinwald, 5e édition, 1875.
  • Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910.

Voir aussi

Articles connexes

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