Quintette pour piano et cordes de Saint-Saëns

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Quintette
pour piano et cordes
op. 14 (R 109)
page de titre de la partition
Page de titre de l'édition Leuckart (1877).

Genre Musique de chambre
Nb. de mouvements 4
Musique Camille Saint-Saëns
Dates de composition 1855
Dédicataire Mme Masson
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Le Quintette pour piano et cordes en la mineur, op. 14, est une œuvre de Camille Saint-Saëns en quatre mouvements pour piano et quatuor à cordes. Datée de 1855, c'est sa première partition importante dans le domaine de la musique de chambre.

Composition

La première esquisse du Quintette pour piano et cordes op. 14 est datée du [1]. Selon le musicologue Jean Gallois, le jeune compositeur — Saint-Saëns a juste vingt ans — se présente « sous un triple jour : audacieux, novateur, architecte. Et d'une singulière maturité. Car si l'Allemagne aligne en ce domaine maints créateurs d'envergure — de Ries à Schubert et Schumann — la France peut tout au plus citer les seuls noms d'Onslow (1846 et 1849) et de Louise Farrenc (1839 et 1840). Or, pour être un coup d'essai, l'opus 14 n'en est pas moins un coup de maître[2] ».

L'œuvre est dédiée par le compositeur « à [sa] grand'Tante, Madame Masson née Gayard »[3],[note 1].

Parmi les premières exécutions publiques connues du Quintette, on relève le , salle Érard, à l'occasion d'un concert consacré aux partitions de Saint-Saëns donné par la Société Armingaud et Ernst Lübeck (nl), puis le , avec le compositeur au piano, en compagnie d'Antoine Taudou, Léon Desjardins, Lucien Lefort et Hippolyte Rabaud[4].

Présentation

Mouvements

L'œuvre est en quatre mouvements[3] :

  1. Allegro moderato e maestoso en la mineur, à quatre temps (noté ), 262 mesures ;
  2. Andante sostenuto, à
    , 155 mesures ;
  3. Presto, à
    , 257 mesures ;
  4. Allegro assai ma tranquillo en la majeur, à quatre temps (noté ), 309 mesures.

Édition

La partition est publiée par J. Maho en 1865[5].

Le Quintette porte le numéro d'opus 14 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Sabina Teller Ratner, le numéro 109[3].

Analyse

Début du 1er mouvement, manuscrit autographe.

Antoine Goléa considère Saint-Saëns, avec Fauré, comme les « sauveteurs de la musique française au XIXe siècle[6] ». Que le Quintette pour piano et cordes op. 14, partition de jeunesse, fasse partie des œuvres « moins jouées de nos jours n'enlève rien à leur importance fondamentale d'avoir ouvert, pour la France, un chemin nouveau : celui de la musique pure[7] ».

Parmi les premières pièces d'une œuvre « considérable et d'une variété, d'une diversité déconcertantes », René Dumesnil relève le Quintette de Saint-Saëns « où l'on peut trouver déjà mieux que des promesses[8] ».

Jean-Luc Caron et Gérard Denizeau relatent que « l'œuvre frappe de stupeur ses premiers auditeurs, tant elle semble témoigner d'un talent dont on serait alors bien en peine de trouver l'équivalent en France. Pour cette formation à peu près inédite, au moins dans la capitale française, le tout jeune musicien a écrit une partition qui, signalée par la solennité de son exorde, met déjà en exergue ce principe de voyage cyclique des thèmes auquel César Franck assurera, un peu plus tard, une glorieuse postérité[9] ».

Pour Émile Baumann, « le Quintette avec piano fait preuve d'une maturité singulière pour un premier essai. Au lieu de copier Beethoven, Saint-Saëns lui emprunte simplement (ainsi qu'à Mendelssohn) ici et là un rythme ou une sorte de groupe de notes rapide. Il a déjà acquis une telle aisance dans l'écriture que sa compétence technique ne vient jamais atténuer la fraîcheur de son imagination. [...] À quelques exceptions près, l'équilibre entre la sévérité et les effets brillants est strictement observé[10] ».

Le musicographe souligne que dès le début de l'œuvre, Allegro moderato e maestoso, « il est évident que le mouvement est inspiré par la recherche constante d'une forme noble[10] ». Il relève notamment, au milieu du premier mouvement, « une phrase dans le mode majeur [qui] pourrait être décrite comme la quintessence de la jeunesse, franche, assurée et calme[10] ». Dans l'Andante sostenuto, Baumann note au piano le « large motif liturgique » qui ouvre le deuxième mouvement, puis « l'entrée des cordes en sourdine sans accompagnement, le frémissement des doubles croches dans les arpèges légers du piano et le rugissement des violons dans le crescendo jusqu'à ce qu'ils atteignent le point culminant », soulignant la « liberté d'équilibre et un sens des valeurs sonores profondément modernes[10] ». Le mouvement suivant, Presto, est « l'un des premiers cas d'atmosphère fantastique propre à Saint-Saëns[10] ». Enfin, dans le finale, Allegro assai ma tranquillo, « pendant cinquante-huit mesures, seuls les instruments à cordes construisent un ensemble fugué[10] ».

Discographie

Bibliographie

Ouvrages généraux

  • Émile Baumann, « Saint-Saëns, Charles Camille », dans Walter Willson Cobbett, complété sous la direction de Colin Mason, édition française revue et augmentée par Alain Pâris, Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre, vol. II : K–Z, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (1re éd. 1929) (ISBN 2-221-07848-9), p. 1268–1272.
  • Jean-Luc Caron et Gérard Denizeau, Camille Saint-Saëns, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « horizons » (no 38), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-027-9).
  • René Dumesnil, La musique contemporaine en France, t. I, Paris, Armand Colin, , 218 p. (OCLC 463860084).
  • Antoine Goléa, La musique, de la nuit des temps aux aurores nouvelles, Paris, Alphonse Leduc et Cie, , 954 p. (ISBN 2-85689-001-6).
  • Jean-Alexandre Ménétrier, « Camille Saint-Saëns », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN 2-213-02403-0, OCLC 21318922, BNF 35064530), p. 752-763.
  • (en) Sabina Teller Ratner, Camille Saint-Saëns 1835-1921 : A Thematic Catalogue of his Complete Works, vol. I : The Instrumental Works, Oxford University Press, , 628 p. (ISBN 0-19-816320-7).

Notes discographiques

  • (fr) Jean Gallois, « Cinq Quintettes avec piano de l'école française », p. 2-9, Paris, P&Y (2PYM01), 2014.

Notes et références

Notes

  1. Mme Masson, née Charlotte-Françoise Gayard (1781-1872), grand-tante de Saint-Saëns, qui vivait avec lui et sa mère et fut la première à lui donner des leçons de piano[3].

Références

  1. Ménétrier 1987, p. 753.
  2. Gallois 2014, p. 2.
  3. a b c et d Ratner 2002, p. 147.
  4. Ratner 2002, p. 149.
  5. Ratner 2002, p. 148.
  6. Goléa 1977, p. 404.
  7. Goléa 1977, p. 407.
  8. Dumesnil 1930, p. 13.
  9. Caron et Denizeau 2014, p. 115-116.
  10. a b c d e et f Baumann 1929, p. 1271.

Liens externes

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