Principe fondamental d'Ehrenpreis

En mathématiques, le principe fondamental d'Ehrenpreis joue un rôle très important dans la théorie des systèmes d'équations linéaires aux dérivées partielles à coefficients constants. On dit d'un espace fonctionnel W {\displaystyle {\mathcal {W}}} qu'il vérifie le principe fondamental s'il est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module, où D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} est l'anneau des opérateurs différentiels, et si les solutions exponentielles-polynômes du système homogène forment un sous-ensemble total de l'espace des solutions dans une puissance de W {\displaystyle {\mathcal {W}}} . C'est le cas des fonctions indéfiniment dérivables et des distributions sur un ouvert convexe de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} . Ce théorème a d'abord été énoncé[1] par Leon Ehrenpreis (en)[2],[3], puis démontré par Victor P. Palamodov[4] et indépendamment par Bernard Malgrange[5],[6], et enfin par Ehrenpreis lui-même[7] ; on devrait donc l'appeler plus justement (malgré la tradition) « principe fondamental d'Ehrenpreis-Palamodov-Malgrange ».

Ce résultat, qui a son intérêt propre, a des conséquences très importantes : d'une part on en déduit que tout opérateur différentiel scalaire à coefficients constants admet une solution fondamentale (ou « fonction de Green »), résultat dû à Ehrenpreis[8] et Malgrange[9] (indépendamment et avec des méthodes différentes) ; d'autre part, il permet de déterminer de manière algébrique s'il existe des solutions, dans une puissance de W {\displaystyle {\mathcal {W}}} , à un système différentiel linéaire aux dérivées partielles non homogène à coefficients constants : il faut et il suffit (lorsque W {\displaystyle {\mathcal {W}}} vérifie le principe fondamental) que le second membre vérifie des « conditions de compatibilité ». Les espaces W {\displaystyle {\mathcal {W}}} vérifiant le principe fondamental sont des D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -modules injectifs. L'espace des fonctions indéfiniment dérivables et celui des distributions sur un ouvert convexe de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} ont donc cette dernière propriété ; il en va de même de l'espace des hyperfonctions sur un tel ouvert.

Principe fondamental

Introduction

Considérons tout d'abord une équation différentielle (ordinaire) linéaire à coefficients constants

R ( D ) u = 0 {\displaystyle R(D)u=0}

D = i {\displaystyle D=-i\partial } , = d d x {\displaystyle \partial ={\frac {d}{dx}}} et où R ( D ) D {\displaystyle R(D)\in {\mathfrak {D}}} avec D = C [ D ] {\displaystyle {\mathfrak {D}}=\mathbb {C} \left[D\right]} . Soit la décomposition en facteur premiers de R ( ζ ) {\displaystyle R(\zeta )} sur C [ ζ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]}  :

R ( ζ ) = σ = 1 μ P σ ( ζ ) {\displaystyle R\left(\zeta \right)=\prod \limits _{\sigma =1}^{\mu }P_{\sigma }\left(\zeta \right)}

P σ = p σ ρ σ {\displaystyle P_{\sigma }=p_{\sigma }^{\rho _{\sigma }}} avec p σ ( ζ ) = ζ ζ σ {\displaystyle p_{\sigma }(\zeta )=\zeta -\zeta _{\sigma }} ( ζ σ C {\displaystyle \zeta _{\sigma }\in \mathbb {C} } , ρ σ 1 {\displaystyle \rho _{\sigma }\geq 1} ). La solution générale de R ( D ) u = 0 {\displaystyle R(D)u=0} est maintenant bien connue[10], mais en vue de la généralisation qui va suivre nous allons indiquer une méthode algébrique (ou, plus précisément, relevant de l'« analyse algébrique ») pour déterminer cette solution. Posons N = C [ ζ ] R ( ζ ) {\displaystyle N=\mathbb {C} \left[\zeta \right]R\left(\zeta \right)} et Q σ = C [ ζ ] P σ ( ζ ) {\displaystyle Q_{\sigma }=\mathbb {C} \left[\zeta \right]P_{\sigma }\left(\zeta \right)} . On a

N = ρ = 1 μ Q σ {\displaystyle N=\bigcap \limits _{\rho =1}^{\mu }Q_{\sigma }}

et cette expression est la décomposition primaire de l'idéal N de C [ ζ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]} (les idéaux primaires étant les Q σ {\displaystyle Q_{\sigma }} ). On a d'après le théorème des restes chinois, puisque les Q σ {\displaystyle Q_{\sigma }} sont premiers entre eux pris deux à deux,

C [ ζ ] N = σ = 1 μ C [ ζ ] Q σ {\displaystyle {\frac {\mathbb {C} \left[\zeta \right]}{N}}=\bigoplus \limits _{\sigma =1}^{\mu }{\frac {\mathbb {C} \left[\zeta \right]}{Q_{\sigma }}}} .

D'autre part, l'espace des solutions dans un espace fonctionnel W {\displaystyle {\mathcal {W}}} (qu'on suppose être un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module) de l'équation R ( D ) u = 0 {\displaystyle R(D)u=0} s'identifie à[6]

H o m D ( D D R ( D ) , W ) = H o m D ( c o k e r D ( R ) , W ) {\displaystyle {\rm {Hom}}_{\mathfrak {D}}\left({\frac {\mathfrak {D}}{{\mathfrak {D}}R\left(D\right)}},{\mathcal {W}}\right)={\rm {Hom}}_{\mathfrak {D}}\left({\rm {coker}}_{\mathfrak {D}}\left(\bullet R\right),{\mathcal {W}}\right)}

(voir l'article Module injectif). Or, on a d'après ce qui précède

H o m D ( D D R , W ) σ = 1 μ H o m D ( D D P σ , W ) {\displaystyle {\rm {Hom}}_{\mathfrak {D}}\left({\frac {\mathfrak {D}}{{\mathfrak {D}}R}},{\mathcal {W}}\right)\cong \bigoplus \limits _{\sigma =1}^{\mu }{\rm {Hom}}_{\mathfrak {D}}\left({\frac {\mathfrak {D}}{{\mathfrak {D}}P_{\sigma }}},{\mathcal {W}}\right)} ,

soit donc k e r W ( R ) σ = 1 μ k e r W ( P σ ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{\mathcal {W}}\left(R\bullet \right)\cong \bigoplus \limits _{\sigma =1}^{\mu }{\rm {ker}}_{\mathcal {W}}\left(P_{\sigma }\bullet \right)} .

Prenons W = E ( R ) {\displaystyle {\mathcal {W}}={\mathcal {E}}\left(\mathbb {R} \right)} (où E ( R ) = C ( R ) {\displaystyle {\mathcal {E}}\left(\mathbb {R} \right)=C^{\infty }\left(\mathbb {R} \right)} ). Comme il est bien connu, tout élément de k e r W ( P σ ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{\mathcal {W}}\left(P_{\sigma }\bullet \right)} est de la forme

u σ ( x ) = l = 1 ρ σ λ σ , l B σ , l ( ζ σ , x ) e i x ζ σ {\displaystyle u_{\sigma }\left(x\right)=\sum \limits _{l=1}^{\rho _{\sigma }}\lambda _{\sigma ,l}{\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta _{\sigma },x\right)e^{ix\zeta _{\sigma }}}

λ σ , l C {\displaystyle \lambda _{\sigma ,l}\in \mathbb {C} } et B σ , l ( ζ σ , x ) = x l 1 {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta _{\sigma },x\right)=x^{l-1}} . On obtient donc le résultat classique

u ( x ) = σ = 1 μ l = 1 ρ σ λ σ , l B σ , l ( ζ σ , x ) e i x ζ σ {\displaystyle u\left(x\right)=\sum \limits _{\sigma =1}^{\mu }\sum \limits _{l=1}^{\rho _{\sigma }}\lambda _{\sigma ,l}{\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta _{\sigma },x\right)e^{ix\zeta _{\sigma }}} .

Il en irait de même si l'on avait choisi pour W {\displaystyle {\mathcal {W}}} l'espace des distributions D ( R ) {\displaystyle {\mathcal {D}}^{\prime }\left(\mathbb {R} \right)} ou l'espace des combinaisons linéaires d'exponentielles-polynômes

P E ( R ) = ζ C C [ x ] e i x ζ {\displaystyle {\mathcal {PE}}\left(\mathbb {R} \right)=\bigoplus \limits _{\zeta \in \mathbb {C} }\mathbb {C} \left[x\right]e^{ix\zeta }}

Soit p σ = Q σ {\displaystyle {\mathfrak {p}}_{\sigma }={\sqrt {Q_{\sigma }}}} l'idéal premier appartenant à Q σ {\displaystyle Q_{\sigma }} (i.e. p σ = C [ ζ ] ( ζ ζ σ ) {\displaystyle {\mathfrak {p}}_{\sigma }=\mathbb {C} \left[\zeta \right]\left(\zeta -\zeta _{\sigma }\right)} ) et V σ = Z ( p σ ) {\displaystyle V_{\sigma }={\mathcal {Z}}\left({\mathfrak {p}}_{\sigma }\right)} la variété algébrique associée à p σ {\displaystyle {\mathfrak {p}}_{\sigma }} (voir l'article Décomposition primaire). On a évidemment ici V σ = { ζ σ } {\displaystyle V_{\sigma }=\left\{\zeta _{\sigma }\right\}} et on peut écrire

u ( x ) = σ = 1 μ l = 1 ρ σ V σ B σ , l ( ζ , x ) e i x ζ d μ σ , l ( ζ ) {\displaystyle u\left(x\right)=\sum \limits _{\sigma =1}^{\mu }\sum \limits _{l=1}^{\rho _{\sigma }}\int _{V_{\sigma }}{\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta ,x\right)e^{ix\zeta }d\mu _{\sigma ,l}\left(\zeta \right)}

μ σ , l {\displaystyle \mu _{\sigma ,l}} est la mesure sur V σ {\displaystyle V_{\sigma }} donnée par μ σ , l { V σ } = λ σ , l {\displaystyle \mu _{\sigma ,l}\left\{V_{\sigma }\right\}=\lambda _{\sigma ,l}} . C'est sous cette forme que la solution est généralisée dans ce qui suit[11].

On appelle variété caractéristique du D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module c o k e r D ( R ) {\displaystyle {\rm {coker}}_{\mathfrak {D}}\left(\bullet R\right)} l'ensemble algébrique V = Z ( C [ ζ ] / N ) {\displaystyle V={\mathcal {Z}}\left(\mathbb {C} \left[\zeta \right]/N\right)} . On a

V = 1 σ μ V σ {\displaystyle V=\bigcup \nolimits _{1\leq \sigma \leq \mu }V_{\sigma }}

où les V σ = Z ( p σ ) {\displaystyle V_{\sigma }={\mathcal {Z}}\left({\mathfrak {p}}_{\sigma }\right)} sont les composantes irréductibles de V (voir l'article Décomposition primaire).

Notons encore que les polynômes B σ , l ( ζ , x ) {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta ,x\right)} ont la propriété suivante : un polynôme f ( ζ ) C [ ζ ] {\displaystyle f\left(\zeta \right)\in \mathbb {C} \left[\zeta \right]} appartient à Q σ {\displaystyle Q_{\sigma }} si, et seulement si

B σ , l ( ζ , ζ ) f ( ζ ) p σ {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta }}\right)f\left(\zeta \right)\in {\mathfrak {p}}_{\sigma }} ( l = 1 , . . . , ρ σ {\displaystyle l=1,...,\rho _{\sigma }} ).

Les B σ , l ( ζ , ζ ) {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta }}\right)} ( l = 1 , . . . , ρ σ {\displaystyle l=1,...,\rho _{\sigma }} ) sont appelés des opérateurs noethériens attachés à l'idéal primaire Q σ {\displaystyle Q_{\sigma }} (terminologie de Palamodov[4]).

Représentation intégrale des solutions

La représentation intégrale détaillée des solutions, telle que présentée ci-dessous, a tout d'abord été obtenue par Palamodov[4], dont la terminologie est réutilisée dans cet article.

Définition du système différentiel

Considérons à présent le système multidimentionnel d'équation

R ( D ) u = 0 {\displaystyle R(D)u=0}

D = ( D 1 , . . . , D n ) {\displaystyle D=(D_{1},...,D_{n})} , D j = i j = i x j {\displaystyle D_{j}=-i\partial _{j}=-i{\frac {\partial }{\partial x_{j}}}} , D α = ( i ) | α | α {\displaystyle D^{\alpha }=\left(-i\right)^{\left\vert \alpha \right\vert }\partial ^{\alpha }} , α = ( α 1 , . . . , α n ) {\displaystyle \alpha =(\alpha _{1},...,\alpha _{n})} , D = C [ D ] {\displaystyle {\mathfrak {D}}=\mathbb {C} \left[D\right]} et R ( D ) D q × k {\displaystyle R(D)\in {\mathfrak {D}}^{q\times k}} (voir l'article Opérateur différentiel). Soit alors M = c o k e r D ( R ( D ) ) {\displaystyle M={\rm {coker}}_{\mathfrak {D}}(\bullet R(D))} . Ce D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module M de présentation finie est une représentation intrinsèque du système considéré (voir l'article Système linéaire). L'anneau D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} est noethérien d'après le théorème de la base de Hilbert.

Soit W {\displaystyle {\mathcal {W}}} un espace fonctionnel qui est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module. Le C {\displaystyle \mathbb {C} } -espace vectoriel des solutions du système défini par M dans W k {\displaystyle {\mathcal {W}}^{k}} s'identifie à

B W = H o m D ( M , W ) {\displaystyle {\mathfrak {B}}_{\mathcal {W}}={\rm {Hom}}_{\mathfrak {D}}(M,{\mathcal {W}})} .

(voir l'article Module injectif).

Variété caractéristique

La variété caractéristique associée au D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module M est par définition l'ensemble algébrique V associé au module c o k e r C [ ζ ] ( R ( ζ ) ) {\displaystyle {\rm {coker}}_{\mathbb {C} \left[\zeta \right]}\left(\bullet R(\zeta )\right)} ζ = ( ζ 1 , . . . , ζ n ) {\displaystyle \zeta =(\zeta _{1},...,\zeta _{n})} . Cet ensemble coïncide avec l'ensemble des z C n {\displaystyle z\in \mathbb {C} ^{n}} pour lesquels r a n g C R ( z ) < k {\displaystyle {\rm {rang}}_{\mathbb {C} }R(z)<k} . La notion de variété caractéristique rend notamment possible la classification suivante des systèmes différentiels : le système est dit

  • déterminé si d i m V < n {\displaystyle {\rm {dim}}V<n} (où d i m V {\displaystyle {\rm {dim}}V} est la dimension de V: voir l'article Décomposition primaire) ;
  • surdéterminé si d i m V < n 1 {\displaystyle {\rm {dim}}V<n-1}  ;
  • sous-déterminé si d i m V = n {\displaystyle {\rm {dim}}V=n} , i.e. V = C n {\displaystyle V=\mathbb {C} ^{n}} .

Le cas d'un système sous-déterminé est écarté dans le reste de ce paragraphe. Généralisons les notations de l'introduction ci-dessus, en posant N = C [ ζ ] 1 × q R ( ζ ) C [ ζ ] 1 × k {\displaystyle N=\mathbb {C} \left[\zeta \right]^{1\times q}R\left(\zeta \right)\subset \mathbb {C} \left[\zeta \right]^{1\times k}} . Soit

N = ρ = 1 μ Q σ {\displaystyle N=\bigcap \limits _{\rho =1}^{\mu }Q_{\sigma }}

la décomposition primaire de N, p σ = Q σ {\displaystyle {\mathfrak {p}}_{\sigma }={\sqrt {Q_{\sigma }}}} l'idéal premier appartenant à Q σ {\displaystyle Q_{\sigma }} et V σ = Z ( p σ ) {\displaystyle V_{\sigma }={\mathcal {Z}}\left({\mathfrak {p}}_{\sigma }\right)} la variété algébrique associée à p σ {\displaystyle {\mathfrak {p}}_{\sigma }} . On a de nouveau

V = 1 σ μ V σ {\displaystyle V=\bigcup \nolimits _{1\leq \sigma \leq \mu }V_{\sigma }} .

Le lemme de normalisation de Noether entraîne qu'il existe un entier n σ , 0 n σ n 1 {\displaystyle n_{\sigma }^{\prime },0\leq n_{\sigma }^{\prime }\leq n-1} , tel que (i) p σ C [ ζ σ ] = 0 {\displaystyle {\mathfrak {p}}_{\sigma }\cap \mathbb {C} \left[\zeta _{\sigma }^{\prime }\right]=0} , où ζ σ = ( ζ 1 , . . . , ζ n σ ) {\displaystyle \zeta _{\sigma }^{\prime }=(\zeta _{1},...,\zeta _{n_{\sigma }^{\prime }})} , et (ii) C [ ζ ] / p σ {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]/{\mathfrak {p}}_{\sigma }} est un C [ ζ σ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta _{\sigma }^{\prime }\right]} -module de type fini. Soit K σ {\displaystyle K_{\sigma }} le corps des fractions de l'anneau intègre C [ ζ ] / p σ {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]/{\mathfrak {p}}_{\sigma }} et e σ = d i m C ( ζ σ ) K σ {\displaystyle e_{\sigma }={\rm {dim}}_{\mathbb {C} \left(\zeta _{\sigma }^{\prime }\right)}K_{\sigma }} .

Ce nombre e σ {\displaystyle e_{\sigma }} est la multiplicité de la variété algébrique V σ {\displaystyle V_{\sigma }} , c'est-à-dire le nombre de points de V σ A σ {\displaystyle V_{\sigma }\cap A_{\sigma }} A σ {\displaystyle A_{\sigma }} est une variété affine de C n {\displaystyle \mathbb {C} ^{n}} de dimension n n σ {\displaystyle n-n_{\sigma }^{\prime }} , en position générale[12].

Opérateurs noethériens et solutions exponentielles-polynômes

Le C [ ζ σ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta _{\sigma }^{\prime }\right]} -module C [ ζ ] 1 × k / Q σ {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]^{1\times k}/Q_{\sigma }} est de type fini. Soit r σ {\displaystyle r_{\sigma }} son rang, i.e.

r σ = d i m C ( ζ σ ) ( C ( ζ σ ) C [ ζ σ ] ( C [ ζ ] 1 × k / Q σ ) ) {\displaystyle r_{\sigma }={\rm {dim_{\mathbb {C} \left(\zeta _{\sigma }^{\prime }\right)}\left(\mathbb {C} \left(\zeta _{\sigma }^{\prime }\right)\otimes _{\mathbb {C} \left[\zeta _{\sigma }^{\prime }\right]}(\mathbb {C} \left[\zeta \right]^{1\times k}/Q_{\sigma })\right)}}} .

On montre que ρ σ = r σ / e σ {\displaystyle \rho _{\sigma }=r_{\sigma }/e_{\sigma }} est un entier[12]. Pour tout σ { 1 , . . . , μ } {\displaystyle \sigma \in \left\{1,...,\mu \right\}} , il existe des opérateurs noethériens, dits attachés au C [ ζ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]} -module Q σ {\displaystyle Q_{\sigma }} , et notés

B σ , l ( ζ , ζ σ ) C [ ζ , ζ ] 1 × k {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta _{\sigma }^{\prime \prime }}}\right)\in \mathbb {C} \left[\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta ^{\prime \prime }}}\right]^{1\times k}} ( l = 1 , . . . , ρ σ {\displaystyle l=1,...,\rho _{\sigma }} )

ζ σ = ( ζ n σ + 1 , . . . , ζ n ) {\displaystyle \zeta _{\sigma }^{\prime \prime }=(\zeta _{n_{\sigma }^{\prime }+1},...,\zeta _{n})} , ayant la propriété caractéristique suivante :

f ( ζ ) C [ ζ ] 1 × k {\displaystyle f\left(\zeta \right)\in \mathbb {C} \left[\zeta \right]^{1\times k}} et B σ , l ( ζ , ζ ) f ( ζ ) p σ ( l = 1 , . . . , ρ σ ) f ( ζ ) Q σ {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta ^{\prime \prime }}}\right)f\left(\zeta \right)\in {\mathfrak {p}}_{\sigma }(l=1,...,\rho _{\sigma })\Longleftrightarrow f\left(\zeta \right)\in Q_{\sigma }}

a b = 1 i k a i b i {\displaystyle \mathbf {ab} =\sum \nolimits _{1\leq i\leq k}a_{i}b_{i}} lorsque a , b C 1 × k {\displaystyle \mathbf {a} ,\mathbf {b\in \mathbb {C} } ^{1\times k}} .

Dans la suite, C [ ζ , ζ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta ,\zeta ^{\prime \prime }\right]} est plongé dans C [ ζ , x ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta ,x\right]} x = ( x 1 , . . . , x n ) {\displaystyle x=(x_{1},...,x_{n})} et on peut donc écrire B σ , l = B σ , l ( ζ , x ) {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}={\mathcal {B}}_{\sigma ,l}\left(\zeta ,x\right)} . Soit

W 0 = ζ C n C [ x ] e i x , ζ {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0}=\bigoplus \limits _{\zeta \in \mathbb {C} ^{n}}\mathbb {C} \left[x\right]e^{i\left\langle x,\zeta \right\rangle }}

l'espace des combinaisons linéaires d'exponentielles-polynômes sur R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} . On a le résultat suivant[13] :

Théorème — Les fonctions u : x B σ , l T ( ζ , x ) e i x , ζ , ζ V σ , l = 1 , . . . , ρ σ , σ = 1 , . . . , μ {\displaystyle u:x\mapsto {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}^{T}\left(\zeta ,x\right)e^{i\left\langle x,\zeta \right\rangle },\zeta \in V_{\sigma },l=1,...,\rho _{\sigma },\sigma =1,...,\mu } , sont des solutions du système différentiel dans W 0 k {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0}^{k}} .

Exemple

Considérons l'exemple suivant, dû à Palamodov[4], et détaillé par Hörmander[13] et Björk[12] :

R ( D ) = [ D 2 2 D 3 2 D 2 D 1 D 3 ] {\displaystyle R\left(D\right)=\left[{\begin{array}{ccc}D_{2}^{2}&D_{3}^{2}&D_{2}-D_{1}D_{3}\end{array}}\right]}

d'où R ( ζ ) = [ ζ 2 2 ζ 3 2 ζ 2 ζ 1 ζ 3 ] {\displaystyle R\left(\zeta \right)=\left[{\begin{array}{ccc}\zeta _{2}^{2}&\zeta _{3}^{2}&\zeta _{2}-\zeta _{1}\zeta _{3}\end{array}}\right]} .

On vérifie que N = C [ ζ ] R ( ζ ) {\displaystyle N=\mathbb {C} \left[\zeta \right]R\left(\zeta \right)} est un idéal primaire Q ; on peut donc dans ce qui suit omettre l'indice σ {\displaystyle \sigma } puisqu'il ne prend que la valeur 1. La variété caractéristique V s'obtient en écrivant r a n g C R ( z ) < k {\displaystyle {\rm {rang}}_{\mathbb {C} }R(z)<k} , soit encore R ( z ) = 0 {\displaystyle R(z)=0} , d'où z 2 = z 3 = 0 {\displaystyle z_{2}=z_{3}=0}  ; il s'agit donc de l'axe z 1 {\displaystyle z_{1}} , et sa multiplicité est e = 1 {\displaystyle e=1} . On vérifie aussi que p = Q {\displaystyle {\mathfrak {p}}={\sqrt {Q}}} est l'idéal ζ 2 C [ ζ ] + ζ 3 C [ ζ ] {\displaystyle \zeta _{2}\mathbb {C} \left[\zeta \right]+\zeta _{3}\mathbb {C} \left[\zeta \right]}  ; cet idéal est écrit pour plus de simplicité [ ζ 2 , ζ 3 ] {\displaystyle \left[\zeta _{2},\zeta _{3}\right]} . Le quotient C [ ζ ] / Q {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]/Q} est engendré par les images canoniques ζ ¯ 2 {\displaystyle {\bar {\zeta }}_{2}} et ζ ¯ 3 {\displaystyle {\bar {\zeta }}_{3}} (ce qu'on écrira C [ ζ ] / Q = [ ζ ¯ 2 , ζ ¯ 3 ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]/Q=\left[{\bar {\zeta }}_{2},{\bar {\zeta }}_{3}\right]} ), on a ζ = ζ 1 {\displaystyle \zeta ^{\prime }=\zeta _{1}} , et le rang r de C [ ζ ] / Q {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta \right]/Q} sur C [ ζ 1 ] / Q {\displaystyle \mathbb {C} \left[\zeta _{1}\right]/Q} est égal à 2. Par conséquent, ρ = r / e = 2 {\displaystyle \rho =r/e=2} . On peut choisir comme opérateurs noethériens[14] B 1 ( ζ , ζ ) = 1 {\displaystyle {\mathcal {B}}_{1}\left(\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta ^{\prime \prime }}}\right)=1} et B 2 ( ζ , ζ ) = ζ 1 ζ 2 + ζ 3 {\displaystyle {\mathcal {B}}_{2}\left(\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta ^{\prime \prime }}}\right)=\zeta _{1}{\frac {\partial }{\partial \zeta _{2}}}+{\frac {\partial }{\partial \zeta _{3}}}} avec ζ = ( ζ 2 , ζ 3 ) {\displaystyle \zeta ^{\prime \prime }=(\zeta _{2},\zeta _{3})} . En effet, on vérifie que

{ 1. f ( ζ ) [ ς 2 , ς 3 ] ζ 1 f ζ 2 + f ζ 3 [ ζ 2 , ζ 3 ] f ( ζ ) [ ζ 2 2 , ζ 3 2 , ζ 2 ζ 1 ζ 3 ] {\displaystyle \left\{{\begin{array}{c}1.f\left(\zeta \right)\in \left[\varsigma _{2},\varsigma _{3}\right]\\\zeta _{1}{\frac {\partial f}{\partial \zeta _{2}}}+{\frac {\partial f}{\partial \zeta _{3}}}\in \left[\zeta _{2},\zeta _{3}\right]\end{array}}\right.\Longleftrightarrow f\left(\zeta \right)\in \left[\zeta _{2}^{2},\zeta _{3}^{2},\zeta _{2}-\zeta _{1}\zeta _{3}\right]} .

Les solutions exponentielles-polynômes du système différentiel forment donc le C {\displaystyle \mathbb {C} } -espace vectoriel engendré par u : x u ( x ) {\displaystyle u:x\mapsto u(x)}

u ( x ) = e i x 1 ζ 1 + ( ζ 2 x 2 + x 3 ) e i x 1 ζ 1 {\displaystyle u\left(x\right)=e^{ix_{1}\zeta _{1}}+\left(\zeta _{2}x_{2}+x_{3}\right)e^{ix_{1}\zeta _{1}}}

comme on le vérifie facilement a posteriori. On notera que B 2 ( ζ , ζ ) {\displaystyle {\mathcal {B}}_{2}\left(\zeta ,{\frac {\partial }{\partial \zeta ^{\prime \prime }}}\right)} dépend de ζ {\displaystyle \zeta } et cette dépendance est inévitable dans cet exemple. Une méthode systématique pour déterminer des opérateurs noethériens associés à un module primaire a été obtenue par Oberst[15].

Principe fondamental

Soit K R n {\displaystyle K\subset \mathbb {R} ^{n}} un compact convexe. Nous caractérisons ici les solutions dans C ν ( K ) {\displaystyle C^{\nu }(K)} , l'espace des (germes de) fonctions ν {\displaystyle \nu } fois continûment différentiables dans un voisinage ouvert de K[13]. La fonction support de K est

H K ( ξ ) = sup x K x , ξ {\displaystyle H_{K}\left(\xi \right)=\sup \limits _{x\in K}\left\langle x,\xi \right\rangle } .

Soit

ν = sup 1 σ μ { n n σ } {\displaystyle \nu =\sup _{1\leq \sigma \leq \mu }\left\{n-n_{\sigma }^{\prime }\right\}} .

Théorème — Soit

u ( x ) = σ = 1 μ l = 1 ρ σ V σ B σ , l T ( ζ , x ) e i x , ζ d μ σ , l ( ζ ) {\displaystyle u\left(x\right)=\sum \limits _{\sigma =1}^{\mu }\sum \limits _{l=1}^{\rho _{\sigma }}\int _{V_{\sigma }}{\mathcal {B}}_{\sigma ,l}^{T}\left(\zeta ,x\right)e^{i\left\langle x,\zeta \right\rangle }d\mu _{\sigma ,l}\left(\zeta \right)}

où les μ σ , l {\displaystyle \mu _{\sigma ,l}} sont des mesures complexes, de support est inclus dans V σ {\displaystyle V_{\sigma }} . Supposons

V σ ( 1 + | ζ | ) q exp { H K ( ( ζ ) ) } d | μ σ , l ( ζ ) | < {\displaystyle \int \nolimits _{V_{\sigma }}\left(1+\left\vert \zeta \right\vert \right)^{q}\exp \left\{H_{K}\left(-\Im \left(\zeta \right)\right)\right\}d\left\vert \mu _{\sigma ,l}(\zeta )\right\vert <\infty }

où l'entier q est supérieur ou égal au degré de B σ , l {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}} en ζ {\displaystyle \zeta } . Il existe un entier δ 0 {\displaystyle \delta \geq 0} tel que si u C ν + δ ( K ) k {\displaystyle u\in C^{\nu +\delta }(K)^{k}} est solution du système différentiel, alors l'intégrale apparaissant dans l'expression de u ( x ) {\displaystyle u\left(x\right)} ci-dessus, ainsi que ses dérivées jusqu'à l'ordre ν {\displaystyle \nu } , est convergente absolument et uniformément (par rapport à x). Réciproquement, cette expression définit une solution du système différentiel dans C ν ( K ) k {\displaystyle C^{\nu }(K)^{k}} .

D'autres conditions fournissent les solutions dans des espaces de distributions[4] ou d'hyperfonctions[16].

On suppose dans tout ce qui suit que l'anneau D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} est muni de la topologie discrète, ce qui en fait un anneau topologique.

Définition - Principe fondamental[17] — Soit W {\displaystyle {\mathcal {W}}} un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module topologique qui contient l'espace vectoriel W 0 {\displaystyle {{\mathcal {W}}_{0}}} des combinaisons linéaires d'exponentielles-polynômes (éventuellement restreintes à un ouvert non vide Ω {\displaystyle \Omega } de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} ). On dit que cet espace W {\displaystyle {\mathcal {W}}} qu'il vérifie le principe fondamental si pour toute matrice R ( D ) D q × k {\displaystyle R(D)\in {\mathfrak {D}}^{q\times k}} (quels que soient les entiers q est k), l'adhérence dans W k {\displaystyle {\mathcal {W}}^{k}} de k e r W 0 ( R ( D ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{{\mathcal {W}}_{0}}(R(D)\bullet )} est égale à k e r W ( R ( D ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{\mathcal {W}}(R(D)\bullet )} et i m W ( R ( D ) ) {\displaystyle {\rm {im}}_{\mathcal {W}}(R(D)\bullet )} est fermée dans W q {\displaystyle {\mathcal {W}}^{q}} .

Le résultat suivant est clair :

Lemme — L'espace W 0 {\displaystyle {{\mathcal {W}}_{0}}} des combinaisons linéaires d'exponentielles-polynômes restreintes à un ouvert connexe non vide Ω {\displaystyle \Omega } de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} , muni de la topologie discrète, vérifie le principe fondamental.

On a d'autre part le résultat suivant[5],[4],[7] :

Théorème — 

  1. Soit Ω {\displaystyle \Omega } un ouvert convexe de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} . L'espace E ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {E}}(\Omega )} des fonctions indéfiniment dérivables sur Ω {\displaystyle \Omega } (muni de sa topologie habituelle d'espace de Fréchet), l'espace D ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {D}}^{\prime }(\Omega )} des distributions sur Ω {\displaystyle \Omega } (muni de sa topologie habituelle[18]) et l'espace D F ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {D}}^{\prime F}(\Omega )} des distributions d'ordre fini sur Ω {\displaystyle \Omega } (muni de la topologie induite par celle de D ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {D}}^{\prime }(\Omega )} )[19] vérifient le principe fondamental.
  2. Soit Ω {\displaystyle \Omega } un ouvert connexe de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} . Pour que E ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {E}}(\Omega )} ou D ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {D}}^{\prime }(\Omega )} vérifient le principe fondamental, il est nécessaire que Ω {\displaystyle \Omega } soit convexe.
  3. L'espace O ( C n ) {\displaystyle {\mathcal {O}}(\mathbb {C} ^{n})} des fonctions entières, muni de la topologie de la convergence uniforme sur tout compact (qui en fait un espace de Fréchet-Schwartz), et l'espace O ( C n ; e x p ) {\displaystyle {\mathcal {O}}(\mathbb {C} ^{n};exp)} des fonctions analytiques à croissance au plus exponentielle sur C n {\displaystyle \mathbb {C} ^{n}} , isomorphe au dual O ( C n ) {\displaystyle {\mathcal {O}}(\mathbb {C} ^{n})^{\prime }} via la transformée de Fourier-Laplace, vérifient le principe fondamental.

L'espace B ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {B}}(\Omega )} des hyperfonctions sur un ouvert convexe Ω {\displaystyle \Omega } de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} n'est pas un espace vectoriel topologique, néanmoins une représentation intégrale telle que ci-dessus existe pour une hyperfonction u ( x ) {\displaystyle u(x)} , les intégrales devant être prises au sens des hyperfonctions[16] (ce résultat est dû à Kaneto).

Systèmes différentiels non homogènes

Position du problème

Considérons maintenant le système multidimentionnel d'équation

R 1 ( D ) u = f {\displaystyle R_{1}(D)u=f}

où l'opérateur D est défini comme plus haut ; D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} désigne de nouveau l'anneau des opérateurs différentiels et R 1 ( D ) D q 1 × k 1 {\displaystyle R_{1}(D)\in {\mathfrak {D}}^{q_{1}\times k_{1}}} . Le second membre v appartient à W q 1 {\displaystyle {\mathcal {W}}^{q_{1}}} W {\displaystyle {\mathcal {W}}} un espace fonctionnel qui est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module. La question qui se pose est de savoir si ce système admet des solutions u W k 1 {\displaystyle u\in {\mathcal {W}}^{k_{1}}} .

Condition de compatibilité

Puisque l'anneau D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} est noethérien, il existe une matrice R 2 ( D ) D q 2 × k 2 {\displaystyle R_{2}(D)\in {\mathfrak {D}}^{q_{2}\times k_{2}}} , avec k 2 = q 1 {\displaystyle k_{2}=q_{1}} , pour laquelle la suite

D 1 × q 2 R 2 ( D ) D 1 × q 1 R 1 ( D ) D 1 × k 1 {\displaystyle {\mathfrak {D}}^{1\times q_{2}}{\overset {\bullet R_{2}(D)}{\longrightarrow }}{\mathfrak {D}}^{1\times q_{1}}{\overset {\bullet R_{1}(D)}{\longrightarrow }}{\mathfrak {D}}^{1\times k_{1}}}

est exacte, c'est-à-dire k e r D ( R 1 ( D ) ) = i m D ( R 2 ( D ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{\mathfrak {D}}(\bullet R_{1}(D))={\rm {im}}_{\mathfrak {D}}(\bullet R_{2}(D))} .

En effet, k e r D ( R 1 ( D ) ) D 1 × q 1 {\displaystyle {\rm {ker}}_{\mathfrak {D}}(\bullet R_{1}(D))\subset {\mathfrak {D}}^{1\times q_{1}}} est de type fini, et il suffit donc de choisir une matrice R 2 ( D ) {\displaystyle R_{2}(D)} dont les lignes forment un ensemble générateur de k e r D ( R 1 ( D ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{\mathfrak {D}}(\bullet R_{1}(D))} (ce raisonnement resterait valable si D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} était seulement un anneau cohérent).

Puisque R 2 ( D ) R 1 ( D ) = 0 {\displaystyle R_{2}(D)R_{1}(D)=0} , pour que le système ci-dessus ait une solution, il faut évidemment que la condition de compatibilité

R 2 ( D ) f = 0 {\displaystyle R_{2}(D)f=0}

soit satisfaite. La question qui se pose est de savoir si cette condition de compatibilité, qui est nécessaire, est suffisante pour que le système différentiel admette une solution, c'est-à-dire si l'on a

i m W ( R 1 ( D ) ) = k e r W ( R 2 ( D ) ) {\displaystyle {\rm {im}}_{\mathcal {W}}(R_{1}(D)\bullet )={\rm {ker}}_{\mathcal {W}}(R_{2}(D)\bullet )} .

Principe fondamental, injectivité et platitude

Théorème — Supposons que W {\displaystyle {\mathcal {W}}} vérifie le principe fondamental. Alors la suite

W k 1 R 1 ( D ) W q 1 R 2 ( D ) W q 2 {\displaystyle {\mathcal {W}}^{k_{1}}{\overset {R_{1}(D)\bullet }{\longrightarrow }}{\mathcal {W}}^{q_{1}}{\overset {R_{2}(D)\bullet }{\longrightarrow }}{\mathcal {W}}^{q_{2}}}

est exacte.

Démonstration

Cette démonstration reprend, en la détaillant et en la complétant, celle de Palamodov[20]. Par commodité, la formulation ci-dessous utilise l'opérateur = / x {\displaystyle \partial =\partial /\partial x} plutôt que D. La discussion qui précède montre qu'on a toujours

i m W ( R 1 ( ) ) k e r W ( R 2 ( ) ) {\displaystyle {\rm {im}}_{\mathcal {W}}(R_{1}(\partial )\bullet )\subset {\rm {ker}}_{\mathcal {W}}(R_{2}(\partial )\bullet )} .

Il suffit donc de montrer que, si W {\displaystyle {\mathcal {W}}} vérifie le principe fondamental,

k e r W 0 ( R 2 ( ) ) i m W ( R 1 ( ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{{\mathcal {W}}_{0}}(R_{2}(\partial )\bullet )\subset {\rm {im}}_{\mathcal {W}}(R_{1}(\partial )\bullet )} .

En effet, le principe fondamental dit que i m W ( R 1 ( ) ) {\displaystyle {\rm {im}}_{\mathcal {W}}(R_{1}(\partial )\bullet )} est un sous-espace fermé de W k {\displaystyle {\mathcal {W}}^{k}} et que l'adhérence dans W k {\displaystyle {\mathcal {W}}^{k}} de k e r W 0 ( R 2 ( ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{{\mathcal {W}}_{0}}(R_{2}(\partial )\bullet )} est égale à k e r W ( R 2 ( ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{\mathcal {W}}(R_{2}(\partial )\bullet )} . Il suffit donc de montrer que

k e r W 0 ( R 2 ( ) ) = i m W 0 ( R 1 ( ) ) {\displaystyle {\rm {ker}}_{{\mathcal {W}}_{0}}(R_{2}(\partial )\bullet )={\rm {im}}_{{\mathcal {W}}_{0}}(R_{1}(\partial )\bullet )}

autrement dit que la suite

W 0 k 1 R 1 ( ) W 0 q 1 R 2 ( ) W 0 q 2 {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0}^{k_{1}}{\overset {R_{1}(\partial )\bullet }{\longrightarrow }}{\mathcal {W}}_{0}^{q_{1}}{\overset {R_{2}(\partial )\bullet }{\longrightarrow }}{\mathcal {W}}_{0}^{q_{2}}}

est exacte. Il suffit que pour tout z C n {\displaystyle z\in \mathbb {C} ^{n}} la suite

W 0 , z k 1 R 1 ( ) W 0 , z q 1 R 2 ( ) W 0 , z q 2 {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0,z}^{k_{1}}{\overset {R_{1}(\partial )\bullet }{\longrightarrow }}{\mathcal {W}}_{0,z}^{q_{1}}{\overset {R_{2}(\partial )\bullet }{\longrightarrow }}{\mathcal {W}}_{0,z}^{q_{2}}}

soit exacte, où W 0 , z = C [ x ] e i x , z {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0,z}=\mathbb {C} \left[x\right]e^{i\left\langle x,z\right\rangle }} . On se ramène au cas où z = 0 {\displaystyle z=0} par une translation appropriée des matrices R 1 ( ζ ) {\displaystyle R_{1}(\zeta )} et R 2 ( ζ ) {\displaystyle R_{2}(\zeta )} , et W 0 , 0 = C [ x ] {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0,0}=\mathbb {C} \left[x\right]} . Soit S = C [ [ ξ ] ] {\displaystyle \mathbf {S} =\mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]} l'espace des séries formelles en ξ {\displaystyle \xi } . Muni de la topologie de convergence simple des coefficients, S {\displaystyle \mathbf {S} } est un espace de Fréchet[21]. Soit la forme bilinéaire ( , ) : C [ x ] × C [ [ ξ ] ] C {\displaystyle (\bullet ,\bullet ):\mathbb {C} \left[x\right]\times \mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]\rightarrow \mathbb {C} } définie pour

f = f i n i e f j j ! x j C [ x ] , ϕ = j ϕ j ξ j C [ [ ξ ] ] {\displaystyle f=\sum \limits _{finie}{\frac {f_{j}}{j!}}x^{j}\in \mathbb {C} \left[x\right],\phi =\sum \limits _{j}\phi _{j}\xi ^{j}\in \mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]}

par la relation

( f , ϕ ) = j f j ϕ j {\displaystyle (f,\phi )=\sum \limits _{j}f_{j}\phi _{j}} .

Cette forme bilinéaire est séparante, i.e. si ( f , ϕ ) = 0 {\displaystyle (f,\phi )=0} pour tout ϕ C [ [ ξ ] ] {\displaystyle \phi \in \mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]} alors f = 0 {\displaystyle f=0} , et si ( f , ϕ ) = 0 {\displaystyle (f,\phi )=0} pour tout f C [ x ] {\displaystyle f\in \mathbb {C} \left[x\right]} alors ϕ = 0 {\displaystyle \phi =0} . Elle met donc les espaces vectoriels C [ x ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[x\right]} et C [ [ ξ ] ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]} en dualité séparante[22]. On montre facilement que toute forme linéaire continue sur S {\displaystyle \mathbf {S} } est de la forme ( f , ) {\displaystyle (f,-)} pour un f C [ x ] {\displaystyle f\in \mathbb {C} \left[x\right]} , par conséquent P = C [ x ] {\displaystyle \mathbf {P} =\mathbb {C} \left[x\right]} s'identifie au dual de l'espace de Fréchet S {\displaystyle \mathbf {S} } [21] ; par ailleurs P {\displaystyle \mathbf {P} } est limite inductive stricte des espaces de dimension finie P m {\displaystyle \mathbf {P} _{m}} formés des polynômes de degré inférieur ou égal à m. L'opérateur ξ j : S S {\displaystyle \xi ^{j}\bullet :\mathbf {S} \rightarrow \mathbf {S} } (multiplication par ξ j ) {\displaystyle \xi ^{j})} est linéaire et continu, et

( j f , ϕ ) = ( f , ξ j ϕ ) {\displaystyle (\partial ^{j}f,\phi )=(f,\xi ^{j}\phi )}

i.e. la multiplication par ξ j {\displaystyle \xi ^{j}} est le transposé de l'opérateur j {\displaystyle \partial ^{j}} .

Or la suite

C [ ξ ] 1 × q 2 R 2 ( ξ ) C [ ξ ] 1 × q 1 R 1 ( ξ ) C [ ξ ] 1 × k 1 {\displaystyle \mathbb {C} \left[\xi \right]^{1\times q_{2}}{\overset {\bullet R_{2}(\xi )}{\longrightarrow }}\mathbb {C} \left[\xi \right]^{1\times q_{1}}{\overset {\bullet R_{1}(\xi )}{\longrightarrow }}\mathbb {C} \left[\xi \right]^{1\times k_{1}}}

est exacte. Puisque C [ [ ξ ] ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]} est le complété de C [ ξ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\xi \right]} pour la topologie ( ξ ) {\displaystyle (\xi )} -adique (où ( ξ ) {\displaystyle (\xi )} désigne l'idéal engendré par ( ξ ) {\displaystyle (\xi )} ), C [ [ ξ ] ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]} est un C [ ξ ] {\displaystyle \mathbb {C} \left[\xi \right]} -module plat. Par conséquent, la suite

C [ [ ξ ] ] 1 × q 2 R 2 ( ξ ) C [ [ ξ ] ] 1 × q 1 R 1 ( ξ ) C [ [ ξ ] ] 1 × k 1 {\displaystyle \mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]^{1\times q_{2}}{\overset {\bullet R_{2}(\xi )}{\longrightarrow }}\mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]^{1\times q_{1}}{\overset {\bullet R_{1}(\xi )}{\longrightarrow }}\mathbb {C} \left[\left[\xi \right]\right]^{1\times k_{1}}}

est exacte. Par dualité[22],

i m P ( R 1 ( ) ) ¯ = ker P ( R 2 ( ) ) {\displaystyle {\overline {{\rm {im}}_{\mathbf {P} }\left(R_{1}\left(\partial \right)\bullet \right)}}=\ker _{\mathbf {P} }\left(R_{2}\left(\partial \right)\bullet \right)}

et il reste donc à montrer que V = i m P ( R 1 ( ) ) {\displaystyle V={\rm {im}}_{\mathbf {P} }\left(R_{1}\left(\partial \right)\bullet \right)} est un sous-espace vectoriel fermé de E = P q 1 {\displaystyle E=\mathbf {P} ^{q_{1}}} . Or, E est limite inductive stricte de la suite strictement croissante des espaces de dimension finie E m = P m q 1 {\displaystyle E_{m}=\mathbf {P} _{m}^{q_{1}}} . Soit ( x i ) {\displaystyle (x_{i})} une suite généralisée de V convergeant dans E vers un point x. Il existe un entier m tel que { x i } E m {\displaystyle \left\{x_{i}\right\}\subset E_{m}} et ( x i ) {\displaystyle (x_{i})} converge vers x dans E m {\displaystyle E_{m}} [23]. Puisque E m {\displaystyle E_{m}} est de dimension finie, V E m {\displaystyle V\cap E_{m}} est fermé dans E m {\displaystyle E_{m}} , par conséquent x appartient à V E m {\displaystyle V\cap E_{m}} , d'où il suit que V est fermé dans E. On en déduit que la suite

C [ x ] k 1 R 1 ( ) C [ x ] q 1 R 2 ( ) C [ x ] q 2 {\displaystyle \mathbb {C} \left[x\right]^{k_{1}}{\overset {R_{1}(\partial )\bullet }{\longrightarrow }}\mathbb {C} \left[x\right]^{q_{1}}{\overset {R_{2}(\partial )\bullet }{\longrightarrow }}\mathbb {C} \left[x\right]^{q_{2}}}

est exacte, ce qu'il fallait démontrer.

Corollaire —  Tout opérateur R ( D ) D {\displaystyle R(D)\in {\mathfrak {D}}} admet une solution fondamentale (ou « fonction de Green ») qui est une distribution d'ordre fini[9].

Démonstration

La suite

0 D R ( D ) D {\displaystyle 0\longrightarrow {\mathfrak {D}}{\overset {\bullet R\left(D\right)}{\longrightarrow }}{\mathfrak {D}}}

est exacte. Par conséquent, avec W = D F ( R n ) {\displaystyle {\mathcal {W}}={\mathcal {D}}^{\prime F}(\mathbb {R} ^{n})} , la suite

W R ( D ) W 0 {\displaystyle {\mathcal {W}}{\overset {R\left(D\right)\bullet }{\longrightarrow }}{\mathcal {W}}\longrightarrow 0}

est exacte, et il existe donc u D F ( R n ) {\displaystyle u\in {\mathcal {D}}^{\prime F}(\mathbb {R} ^{n})} telle que R ( D ) u = δ {\displaystyle R\left(D\right)u=\delta } . Le raisonnement et le résultat restent valides si l'on remplace D F ( R n ) {\displaystyle {\mathcal {D}}^{\prime F}(\mathbb {R} ^{n})} par D F ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {D}}^{\prime F}(\Omega )} Ω {\displaystyle \Omega } est un voisinage ouvert convexe de 0 dans R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} .

Oberst[24],[25] a montré que l'espace W 0 {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0}} des combinaisons linéaires d'exponentielles-polynômes est le D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module cogénérateur canonique.

Corollaire — Si l'espace fonctionnel W {\displaystyle {\mathcal {W}}} vérifie le principe fondamental, c'est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module cogénérateur injectif. Si de plus W {\displaystyle {\mathcal {W}}} est un espace de Fréchet ou le dual d'un espace de Fréchet réflexif, son dual W {\displaystyle {\mathcal {W}}^{\prime }} est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module plat.

Démonstration

Le théorème ci-dessus prouve que le D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module W {\displaystyle {\mathcal {W}}} est injectif (voir l'article Module injectif) et puisqu'il contient W 0 {\displaystyle {\mathcal {W}}_{0}} il est cogénérateur. Si W {\displaystyle {\mathcal {W}}} est un espace de Fréchet ou le dual d'un espace de Fréchet réflexif, son dual est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module plat[26].)

En outre, le module des hyperfonctions sur un ouvert convexe de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} est un cogénérateur injectif (d'après un résultat dû à Komatsu[27]). Pour que E ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {E}}(\Omega )} soit un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module divisible, l'ouvert Ω {\displaystyle \Omega } étant connexe, il est nécessaire (et suffisant) que Ω {\displaystyle \Omega } soit convexe (résultat dû à Malgrange[6]).

En liaison avec le corollaire ci-dessus, on obtient par dualité le résultat suivant[4] :

Corollaire — Soit Ω {\displaystyle \Omega } un ouvert convexe non vide de R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}}  ; les D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -modules D ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {D}}(\Omega )} [28] et E ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {E}}^{\prime }(\Omega )} sont plats. De même, les D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -modules O ( C n ) {\displaystyle {\mathcal {O}}(\mathbb {C} ^{n})} et O ( C n ; e x p ) {\displaystyle {\mathcal {O}}(\mathbb {C} ^{n};exp)} sont plats.

On notera qu'un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module injectif ne vérifie pas nécessairement le principe fondamental au sens précisé ci-dessus. Par exemple, l'espace S ( R n ) {\displaystyle {\mathcal {S}}^{\prime }(\mathbb {R} ^{n})} des distributions tempérées sur R n {\displaystyle \mathbb {R} ^{n}} est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module injectif[29], mais ne contient pas les exponentielles-polynômes, et n'est donc pas cogénérateur. (Néanmoins, son dual S ( R n ) {\displaystyle {\mathcal {S}}(\mathbb {R} ^{n})} , à savoir l'espace de Schwartz des fonctions déclinantes, est un D {\displaystyle {\mathfrak {D}}} -module plat[6], ce qu'on peut conclure aussi d'un résultat général sur la dualité entre injectivité et platitude[26].)

Notes et références

Notes

  1. Avec une erreur, heureusement sans conséquence majeure, relevée et corrigée par Palamodov.
  2. Ehrenpreis 1960
  3. Ehrenpreis 1963
  4. a b c d e f et g Palamodov 1970
  5. a et b Malgrange 1961-1962
  6. a b c et d Malgrange 1962-1964
  7. a et b Ehrenpreis 2006
  8. Ehrenpreis 1954
  9. a et b Malgrange 1956
  10. Dieudonné
  11. Cette écriture peut paraître redondante et exagérément compliquée, avec notamment la dépendance de B σ , l {\displaystyle {\mathcal {B}}_{\sigma ,l}} par rapport à ζ {\displaystyle \zeta } , mais elle est indispensable en vue de la génération effectuée plus loin et qui est le but principal de cet article ; cette dépendance est alors polynômiale, et son omission est l'erreur initiale d'Ehrenpreis déjà mentionnée.
  12. a b et c Björk 1979
  13. a b et c Hörmander 1990
  14. Ce choix n'est pas unique.
  15. Oberst 1999
  16. a et b Oshima 1974
  17. L'énoncé d'Ehrenpreis est un peu différent.
  18. Schwartz 1966
  19. Une distribution est d'ordre m {\displaystyle \leq m} si, et seulement si elle est égale à une somme finie de dérivées d'ordre m {\displaystyle \leq m} de mesures de Radon.
  20. Palamodov 1970, Prop. 3, pp. 297-298.
  21. a et b Treves 2007
  22. a et b Bourbaki 2006
  23. En raisonnant par l'absurde, et en procédant comme dans Bourbaki 2006, p. III.5, dém. de la prop. 6 (avec une suite généralisée au lieu d'une suite).
  24. Oberst 1990
  25. Oberst 1995
  26. a et b Bourlès 2011
  27. Komatsu 1968
  28. Bien que D ( Ω ) {\displaystyle {\mathcal {D}}(\Omega )} ne soit ni un espace de Fréchet, ni le dual d'un espace de Fréchet.
  29. Malgrange 1959-1960

Références

  • (en) Jan-Erik Björk, Rings of Differential Operators, North Holland, , 375 p. (ISBN 0-444-85292-1, lire en ligne)
  • N. Bourbaki, Espaces vectoriels topologiques, Springer, , 364 p. (ISBN 3-540-34497-7)
  • (en) Henri Bourlès, « Injectivity and flatness of semitopological modules », ArXiv 1107.1639v3,‎ (lire en ligne)
  • Jean Dieudonné, Calcul infinitésimal [détail des éditions]
  • (en) Leon Ehrenpreis, « Solution of some problems of division I », Amer. J. Math., vol. 76, no 4,‎ , p. 883-890 (lire en ligne)
  • (en) Leon Ehrenpreis, « A fundamental principle for systems of differential equations with constant coefficients and some of its applications », Proc. Int. Symp. on linear systems, Jérusalem,‎
  • (en) Leon Ehrenpreis, « The fundamental principle and some of its applications », Studia Mathematica (Ser. Specjalna),‎ , p. 35-36 (lire en ligne)
  • (en) Leon Ehrenpreis, Fourier Analysis in Several Variables, Dover, , 528 p. (ISBN 0-486-44975-0, lire en ligne) (Première édition : Wiley & Sons, 1970)
  • (en) Lars Hörmander, Introduction to Complex Analysis in Several Variables, Amsterdam/New York/Oxford, North Holland, , 268 p. (ISBN 0-444-88446-7, lire en ligne)
  • (en) Hikosaburo Komatsu, « Resolution by hyperfunctions of sheaves of solutions of differential equations with constant coefficients », Math. Ann., vol. 176,‎ , p. 77-86 (lire en ligne)
  • Bernard Malgrange, « Existence et approximation des solutions des équations aux dérivées partielles et des équations de convolution », Ann. Inst. Fourier, vol. 6,‎ , p. 271-355 (lire en ligne)
  • Bernard Malgrange, « Division des distributions. IV : Applications », Séminaire Schwartz, vol. 4, no 25,‎ 1959-1960, p. 1-5 (lire en ligne)
  • Bernard Malgrange, « Sur les systèmes différentiels à coefficients constants », Séminaire Jean Leray, no 7,‎ 1961-1962, p. 1-14 (lire en ligne)
  • Bernard Malgrange, « Systèmes différentiels à coefficients constants », Séminaire Bourbaki, no 246,‎ 1962-1964, p. 79-89 (lire en ligne)
  • (en) Ulrich Oberst, « Multidimensional Constant Linear Systems », Acta Applicandae Mathematicae, vol. 20,‎ , p. 1-175 (lire en ligne)
  • (en) Ulrich Oberst, « Variations on the Fundamental Principle for Linear Systems of Partial Differential and Difference Equations with Constant Coefficients », Applicable Algebra in Engineering, Communication and Computing, vol. 6, nos 4/5,‎ , p. 211-243 (lire en ligne)
  • (en) Ulrich Oberst, « The construction of Noetherian Operators », J. of Algebra, vol. 222,‎ , p. 595-620 (lire en ligne)
  • (en) Toshio Oshima, « A Proof of Ehrenpreis' Fundamental Principle in Hyperfunctions », Proc. Japan Acad., vol. 50,‎ , p. 16-18 (lire en ligne)
  • (en) Victor P. Palamodov, Linear Differential Operators with Constant Coefficients, Springer-Verlag, , 443 p. (ISBN 3-642-46221-9, lire en ligne)
  • Laurent Schwartz, Théorie des distributions, Paris, Hermann, , 418 p. (ISBN 2-7056-5551-4)
  • (en) François Treves, Topological Vector Spaces, Distributions and Kernels, Dover Publications, , 565 p. (ISBN 978-0-486-45352-1 et 0-486-45352-9, lire en ligne)

Articles connexes

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