Opération Résurrection

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (décembre 2013)
Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.
Opération Résurrection

Informations générales
Date -
Lieu Alger, Départements français d'Algérie Corse France Paris
Issue De Gaulle président du conseil
Belligérants
Gouvernement militaire d'Algérie
10e division parachutiste
5e région militaire
1er bataillon parachutiste de choc
Gouvernement français
Commandants
Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré, Général Massu, Général Salan, Roger Miquel, Léon Delbecque, Commandant Vitasse Pierre Pflimlin, Robert Lacoste
Forces en présence
inconnu inconnu
Pertes
aucun aucun

Guerre d'Algérie

Batailles

Du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962
Du 19 mars 1962 au 5 juillet 1962
Données clés

modifier Consultez la documentation du modèle

L'opération Résurrection est un complot à l'initiative des barons du gaullisme, Jacques Chaban-Delmas alors ministre de la Défense et des Armées, Michel Debré futur premier ministre, Jacques Foccart éminence grise, Roger Frey futur ministre de l'Intérieur et Olivier Guichard chef de cabinet, coordonné à Alger par Léon Delbecque, dont le but, complètement réussi, est le retour au pouvoir de la République française de Charles de Gaulle, « de deux façons : par la légalité ou par un mouvement de force, à l'initiative d'Alger », avec l'aide de nombreux généraux et officiers, dont le chef d'escadron Vitasse, commandant la 60e compagnie de quartier général aéroportée, chargé de mission coordinateur[1].

Ce complot réussi permit la nomination du général de Gaulle comme président du Conseil des ministres par le président de la IVe République française René Coty suivi par la Constitution de la Ve République adoptée le 28 septembre 1958 par référendum des électeurs français et l'élection du général de Gaulle comme président de la République. Cette succession d'événements, qui commencèrent lors de la crise de mai 1958 et du putsch d'Alger du 13 mai 1958, peut être considérée comme le fait politique majeur de la seconde moitié du vingtième siècle en France.

Contexte politique et militaire en France et en Algérie

Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?

1958, putsch et Comité de salut public à Alger

Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?

Préparation d'un putsch militaire à Paris

À partir du 18 mai 1958, les états-majors des généraux Massu et Salan à Alger et celui du général Roger Miquel, commandant de la Ve région militaire (Toulouse), les principaux dirigeants militaires de l'opération Résurrection, prévoient des atterrissages d'avions de l'armée avec des parachutistes sur les aérodromes du Bourget et de Villacoublay[2]. Les généraux Salan et Massu doivent faire partie de la première vague. Le colonel Roger Trinquier est chargé avec sa compagnie de la prise du ministère de la Défense en cas de déclenchement de l'opération.

Des unités, dont des régiments de chars et des compagnies de CRS, stationnées en région parisienne et favorables au coup de force doivent prendre le contrôle de la capitale, avec la complicité active de plusieurs hauts fonctionnaires des ministères de l'Armée et de l'Intérieur et celle passive de ministres, tandis que les associations d'anciens combattants et les activistes d'extrême droite doivent battre le pavé[2]. Les détenteurs de l'autorité doivent être mis aux arrêts, c'est-à-dire le président du Conseil Pierre Pflimlin, le ministre de l'Intérieur Jules Moch, de même que les personnalités clés, François Mitterrand et Pierre Mendès France[2]. En cas de riposte du Parti communiste français, ses dirigeants Jacques Duclos et Maurice Thorez doivent également être faits prisonniers[2].

Le général de Gaulle avalise publiquement ce mot « résurrection » le 19 mai 1958 lors de sa conférence de presse au palais d’Orsay en déclarant : « Ce qui se passe en ce moment en Algérie par rapport à la métropole et dans la métropole par rapport à l’Algérie peut conduire à une crise nationale grave. Mais aussi ce peut-être le début d’une espèce de résurrection. »

Prise du pouvoir en Corse

Un des épisodes de ce complot fut une opération militaire insurrectionnelle du 1er bataillon parachutiste de choc (BPC) du capitaine Ignace Mantei[2] visant à prendre le pouvoir en Corse, afin d'effrayer le gouvernement et les parlementaires, dans le contexte de la crise de mai 1958, et qui fait suite au coup du 13 mai ainsi qu'à la mise en place d'un comité de salut public à Alger, département d'Alger.

L'opération débute le par l'intervention du 1er BPC de Calvi, sous le commandement du colonel Jean-Robert Thomazo envoyé par les putschistes d'Alger, avec l'aide d'activistes gaullistes, qui prend le contrôle civil et militaire de la Corse le , en tant que gouverneur de l'île et en plein accord avec les nouvelles autorités d'Alger et l'aval des barons gaullistes à Paris. Il se rend maître des deux mairies d'Ajaccio et Bastia , de la préfecture et de la sous-préfecture.

Michel Debré se tient au courant heure par heure de cette opération et en informe le général de Gaulle.

Sans effusion de sang, cet épisode de l'opération Résurrection débouche sur la fondation d'un second Comité de salut public à Ajaccio. À Paris, Albert Gazier, ministre de l'Information du gouvernement Pierre Pflimlin, déclare la proclamation du blocus maritime et aérien de la Corse le . Le député radical Pascal Arrighi (futur membre de l'UNR) et le résistant Henri Maillot (cousin de De Gaulle) prennent part à l'opération ; Arrighi est déchu de son mandat par un vote à l'Assemblée nationale de Paris.

Vote des pleins pouvoirs à de Gaulle et abandon de l'option « mouvement de force » du plan « opération Résurrection »

Article connexe : Gouvernement Charles de Gaulle (3).

Le gouvernement Pierre Pflimlin chute, après seulement deux semaines aux responsabilités, le , quelques heures seulement avant l'échéance de l'ultimatum d'Alger d'intervention de certaines unités militaires à Paris. Devant la menace d'une prise du pouvoir par la force provoquée par cette vacance institutionnelle, le général de Gaulle est nommé président du Conseil (terme alors équivalent à Premier ministre français), le , par le président de la république René Coty — lequel menace de démissionner en cas de refus du général de Gaulle, ce qui aurait déclenché le coup d'État en option 2 de l'opération Résurrection. Le lendemain, l'Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à de Gaulle pour une durée de six mois. Celui-ci est également chargé de rédiger une nouvelle Constitution.

L'homme que s'était choisi le Comité de salut public d'Alger étant au pouvoir, le déclenchement du putsch militaire à Paris, seconde phase éventuelle de l'opération Résurrection, est annulé. Ce complot, fondateur du retour au pouvoir du général de Gaulle et de la Ve République, est donc une réussite complète et peut être considérée comme l'évènement politique le plus important en France de la seconde moitié du XXe siècle en France.

Notes et références

  1. Commandant Robert Vitasse, Rapport du chef d'escadron Vitasse chargé de mission pour l'organisation en France de l'opération " résurrection", Paris, Librairie Arthème Fayard , , 836 p. (ISBN 2-7028-2433-1), p. 58 pages, en annexe du livre " Résurrection- Naissance de la Ve République-Un coup d'état démocrtaique ".
  2. a b c d et e Steuer 2004, p. 33.

Dans la culture populaire

Documentaires

  • 1972 : La Guerre d'Algérie de Yves Courrière et Philippe Monnier, Reganne Films.

Bande dessinée

L'organisation conclut l'intrigue d'Opération Résurrection (2017), cinquième épisode de la série Les Mystères de la Quatrième République, par Philippe Richelle (scénario), Alfio Buscaglia (dessin) et Claudia Boccato (couleurs).

Cette opération est également évoquée dans l'album de bande dessinée Un général, des généraux scénarisée par Nicolas Juncker et dessinée par François Boucq.

Annexes

Bibliographie

  • Merry Bromberger et Serge Bromberger, Les treize complots du 13 mai, ou la délivrance de Gulliver, éditions Arthème Fayard, 1959.
  • Général Roger Miquel, Opération « Résurrection » (le 13 mai en métropole), Paris, Éditions France-Empire, 1975, 207 p. (BNF 36277874, LCCN 75516155).
  • Odile Rudelle, Mai 58 : de Gaulle et la République, Paris, Plon, 1988 (ISBN 2259018769).
  • Clément Steuer, Susini et l'OAS, Éditions L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », , 258 p. (ISBN 978-2-7475-6762-6).
  • Paul Silvani, Les complots d'Ajaccio : , Albiana, (présentation en ligne).
  • Christophe Nick , Résurrection : Naissance de la Ve République, un coup d'État démocratique, Librairie Arthème Fayard, , 836 p. (ISBN 978-2-2136-0125-0).
  • Brigitte Gaïti, « Les incertitudes des origines. Mai 58 et la Ve République », revue Politix, No 47, 1999, p. 27-62 (ISSN 0295-2319, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

  • Extrait du livre du général Jouhaud, " Ce que je n'ai pas dit ", Éditions Fayard.
  • Télégramme du commandant Vitasse au général Jouhaud (29 mai 1958), commandant la 5e région aérienne (Algérie), indiquant l’accord du général de Gaulle pour le déclenchement de l’opération Résurrection.
  • Brouillon du télégramme du général Salan au général Miquel (29 mai 1958), commandant la 5e région militaire (Toulouse) relatif à l’exécution de l’opération Résurrection.
  • Arrêté de réquisition du personnel et des aéronefs civils en Algérie (30 mai 1958), signé du général Salan.
  • Brouillon du télégramme du général Salan au général Miquel (30 mai 1958) indiquant les conditions précises de déclenchement de l’opération Résurrection.
  • Article de 35 pages de Brigitte Gaïti paru en 1999 dans la revue Politix intitulé Les incertitudes des origines. Mai 58 et la Ve République.
  • Les Brûlures de l’Histoire - 13 mai 1958 : le retour du général.
v · m
Partisans de l'Algérie française
État français
Personnalités
Repressions de manifestations
Services secrets et police parallèle
OAS
Personnalités
Attentats
Commando Delta
Personnalités
Attentats
Armée française
Personnalités
Batailles et opérations
Unités engagées
Massacres, torture
Coup d'État du 13 mai 1958
Putsch des généraux
Autres
Organisation de la résistance de l'Algérie française (ORAF)
Harki
Intellectuels
Front Algérie française
Partisans de l'indépendance de l’Algérie
Front de libération nationale (FLN) et Armée de libération nationale (ALN)
Personnalités
Attentats, massacres
Organisations politiques
Personnalités
Parti communiste algérien
Parti communiste français
et Gauche française
Militants
Intellectuels
Autres
Église catholique en France
Personnalités
Libéraux d'Algérie
Chronologie de la guerre d'Algérie
Autres
  • icône décorative Portail des années 1950
  • icône décorative Portail de l’Algérie
  • icône décorative Portail de la Corse
  • icône décorative Portail de l’Armée française