Meret Oppenheim

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Meret Oppenheim
Qui ? Quoi ? Quand ?
Naissance
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BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
BâleVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
CaronaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
allemande
suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Photographe, sculptrice, illustratrice, créatrice de bijoux, dessinatrice, artiste visuelle, peintre, mannequin, parolière, artisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Représentée par
Lieux de travail
Steinen, Berne, Bâle, Paris, ThouneVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Distinctions
Prix artistique (d) ()
Berliner Kunstpreis ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Archives littéraires suisses (CH-000015-0: SLA-MO)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Le Déjeuner en fourrureVoir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

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Meret Elisabeth Oppenheim, née le à Berlin-Charlottenburg et morte le à Bâle, est une écrivaine, artiste peintre, photographe et plasticienne suisse.

Elle est membre du mouvement surréaliste à partir des années 1920 aux côtés d'André BretonLuis Buñuel ou encore Max Ernst.

Biographie

Mémorial à Berlin Joachim-Friedrich-Str 48 (Halsee) Meret Oppenheim.

Meret Oppenheim naît à Berlin d’un père allemand et d’une mère suisse, Eva Wenger, sœur de la peintre et cantatrice Ruth Wenger une des épouses de Hermann Hesse. Meret Oppenheim a une sœur, Kristin, née en 1915, ainsi qu'un frère, Burkhard, né en 1919. Elle quitte l'école à 17 ans pour apprendre la peinture. Elle fait des détournements d'objets.

En 1932, elle se rend à Paris et fréquente irrégulièrement l'Académie de la Grande Chaumière. Alberto Giacometti et Jean Arp l'invitent à exposer ses objets détournés au Salon des surindépendants avec les surréalistes. Elle fait la connaissance d'André Breton et de Max Ernst avec qui elle entretiendra une romance pendant une année. En 1933, elle pose pour Man Ray pour une série de photographies intitulée Erotique voilée. Man Ray : « J'ai rarement rencontré une femme aussi peu inhibée. Elle posa nue pour moi, les mains et les bras tachés d'encre noire provenant d'une presse à eau-forte, dans l'atelier de Marcoussis [...] »[2].

En 1936, elle réalise, pour l'exposition surréaliste, l'objet Déjeuner en fourrure : une tasse, sa soucoupe et une petite cuillère recouvertes de fourrure. Alfred Barr, directeur du Museum of Modern Art (MOMA) de New York achète l'objet qui devient un des emblèmes du surréalisme. Cette même année, sa première exposition individuelle est organisée à Bâle. À cette occasion, Max Ernst lui écrit un texte pour les cartons d'invitation. En 1937, Meret Oppenheim retourne à Bâle.

En 1938, elle voyage en Italie avec la peintre Leonor Fini et l'écrivain André Pieyre de Mandiargues. De retour à Paris en 1939, elle participe à une exposition de meubles fantastiques.

En 1945, elle rencontre Wolfgang La Roche. Ils se marient quatre ans plus tard à Berne où ils s'installent. En 1950 Meret Oppenheim revient à Paris, seule.

En 1954, elle se remet à travailler après 18 ans d’inactivité artistique. Deux ans plus tard, elle dessine les costumes et les masques pour la pièce de Pablo Picasso Le Désir attrapé par la queue mise en scène par Daniel Spoerri et représentée à Berne.

En 1959, à l'occasion de la Fête de printemps à Berne, Meret Oppenheim présente Le Festin : un buffet dressé sur le corps d'une femme nue au visage doré. André Breton lui demande de refaire cette installation pour l'Exposition internationale du surréalisme à la galerie Cordier au mois de décembre[3].

En 1967, une première rétrospective est organisée à Stockholm. Au cours des années 1974 et 1975, une rétrospective itinérante parcourt la Suisse.

En 1981, elle publie Sansibar, un recueil de poèmes, aux Éditions Fanal à Bâle.

En 1984, Meret Oppenheim collabore au quatrième numéro de la revue d'art Trou avec son travail d'étude sur la fontaine de la Waisenhausplatz (de) à Berne. Pour le tirage des cent premiers exemplaires de ce numéro, elle crée la fameuse estampe représentant sa propre main. Dans le même volume de Trou, on trouve des créations de Rolf Iseli, Max Kohler (de), Beat Brechbühl (de) et Daniel Schmid. Cette même année, des rétrospectives sont organisées à Berne, Paris et Francfort. Elle publie également le recueil de poèmes Husch, husch, der schönste Vokal entleert sich.

En 1985, elle commence une sculpture commandée par l'École polytechnique de Paris, sculpture que rien ne signale dans la cour, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève[4]. Elle meurt d'une crise cardiaque à Bâle, alors qu’une controverse est suscitée par la fontaine que la ville de Berne lui a commandée et qui ne plaît pas à tous ses habitants. Son fonds d'archives se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne.

Analyse de son œuvre

Meret Oppenheim travaille avec divers matériaux dans le cadre du surréalisme. Elle s'empare de situations du quotidien, comme par exemple dans son œuvre Le déjeuner en fourrure, où le café devenu froid devient le sujet. Cette œuvre devient rapidement un modèle pour le mouvement du surréalisme[5]. En 1997 est fondée la fondation Meret Oppenheim pour la promotion de son œuvre artistique[6].

Dans son oeuvre, Meret Oppenheim met en tension ce qui se trouve sur ou sous la peau, en opérant une dialectique entre intériorité et extériorité à travers des oeuvres comme l'autoportrait au rayon-x, ou de nombreux objets recouverts de fourrure, telle une seconde peau animale[7].

Œuvres

Der Oppenheimbrunnen (de), Waisenhausplatz, Berne.
Table aux pieds d'oiseaux (1972).
Der grüne Zuschauer (Einer der zusieht, wie ein anderer stirbt (1933-1977), Duisburg, Kant-Park.
  • Husch, husch, der schönste Vokal entleert sich, ou Husch, husch, la plus belle voyelle se vide, M.E par M.O, sur sa décision de rompre avec Max Ernst[8], 1934
  • Le Déjeuner en fourrure, 1936, objet, Museum of Modern Art, New York[9] ( M.O.M.A )
  • Ma Gouvernante, 1936, objet : une paire de souliers féminins ficelés comme un rôti et posés renversés sur un plat en argent, Moderna Museet Stockholm[9] évoquant la fétichisation du corps féminin[10]
  • Red head, blue body, 1936[11]
  • Il berce sa femme, 1938, huile sur toile, 7 × 14,5 cm, collection particulière, Paris[12]
  • Femme de pierre, 1938, huile sur carton, 59 × 49 cm, collection particulière, Turquie[13]
  • Besonnte Felder, 1945, Museo d'arte della Svizzera italiana, MASI Lugano[14]
  • Tous toujours, 1950
  • Le Festin, 1959, installation
  • Promenade nocturne, 1959
  • Le Spectateur vert ou quelqu'un qui regarde quelqu'un mourir, sculpture, huile et cuivre sur bois[15]
  • L'enchantement, 1962, Musée des Beaux-Arts de Berne[16]
  • Octavia, 1969, objet, huile sur bois, substance moulée et scie, 187 × 47 cm, Eugenia Cucalon Gallery, New York[17]
  • Bon appétit, Marcel ! (La Reine blanche), 1966-1978, « ready-made arrangé » à l'attention de Marcel Duchamp, technique mixte : reine de jeu d'échecs en pâte à pain allongée sur une assiette blanche encadrée d'une fourchette et d'un couteau, le tout posé sur un échiquier, avec un verre dans le coin supérieur gauche[18]
  • Squirrel , une sculpture de 1969 créée par l'artiste Meret Oppenheim
  • Jardin japonais,1976 [19]
  • Sansibar, 1981, poèmes, éd. Fanal, Bâle[20]
  • Poèmes et carnets, 1928-1985, Christian Bourgois, 1993, sélection de textes traduits de l'allemand par Henri-Alexis Baatsch

Récompenses

  • Prix de l’art de la Ville de Bâle, 1975.
  • Grand prix de l’art de Ville de Berne, 1982.

Prix Meret-Oppenheim

Le « prix Meret-Oppenheim » est décerné chaque année par l’Office fédéral suisse de la culture depuis 2001. Il s’agit de l’une des rares distinctions expressément destinées à des artistes moins jeunes. L'âge minimal des lauréats est 40 ans. Les donateurs veulent contrer la tendance selon laquelle les artistes plus âgés trouvent difficilement un soutien financier.

Plusieurs récipiendaires peuvent se partager le prix. Par exemple, Catherine Queloz et Liliane Schneiter en 2014 se sont partagé le trophée[21],[22].

Notes et références

  1. « https://www.helveticarchives.ch/detail.aspx?ID=202923 » (consulté le )
  2. Elisabeth Vedrenne, « Qui était Meret Oppenheim, ambassadrice du bizarre ? », Connaissance des arts, no 810,‎ , p.72 et suiv. (lire en ligne, consulté le ).
  3. Colvile 1999, p. 218.
  4. Philippe Dagen, « Meret Oppenheim, en toute liberté », Le Monde,‎ 23-24 février 2014, p.12.
  5. (de-CH) « Kultwerk: Le Déjeuner en fourrure », (consulté le ).
  6. « Meret Oppenheim - Steinfrau aus Steinen » (consulté le ).
  7. Eric Monsinjon, « Meret Oppenheim, la fourrure de vivre », sur Mediapart (consulté le ).
  8. « Qui a peur de Meret Oppenheim ? », sur Swissinfo, .
  9. a et b Colvile 1999, p. 222.
  10. Catherine Gonnard, « Meret Oppenheim », sur Aware.
  11. « Meret Oppenheim », sur Wikiart.
  12. Colvile 1999, p. 220.
  13. Colvile 1999, p. 221.
  14. (it) « Musée d'art de la Suisse Italienne, Collezione Cantone Ticino », sur masilugano.ch.
  15. 166 x 49 x 15 cm. Musée des Beaux-Arts de Berne. « L'idée du motif datait de 1933, métamorphosée en une première sculpture en 1959, puis, en 1978, en une seconde. » Reproduction dans Connaissance des arts n° 723, février 2014, p. 14.
  16. (de) « Meret Oppenheim », sur kunstmuseumbern.ch.
  17. Colvile 1999, p. 224.
  18. Reproduction de la 2e version dans Connaissance des arts n° 723, février 2014, p. 13.
  19. « Meret Oppenheim », sur Artnet.
  20. Voir le synopsis de l'œuvre
  21. (en-US) « Théorie-Fiction: un propos de Catherine Quéloz- Swiss Art Awards Journal », Swiss Art Awards Journal,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Le Conseil fédéral, « L’Office fédéral de la culture décerne le Grand Prix suisse d’art / Prix Meret Oppenheim 2014 à quatre représentants de la scène artistique suisse », sur www.admin.ch (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surréalistes, Paris, Jean-Michel Place, , p.218-227, avec une photographie de Meret Oppenheim réalisée en 1977 par Marion Kalter.
  • Heike Eipeldauer (dir.), Ingried Brugger (dir.) et Gereon Sievernich (dir.), Meret Oppenheim rétrospective (catalogue exposition itinérante, Villeneuve d'Ascq, Lille Métropole - musée d'Art moderne, d'Art contemporain et d'Art brut, 15 février-1er juin 2014, Vienne, Bank Austria Kunstforum Wien (de), 31 mars-14 juillet 2013, Berlin, Martin-Gropius-Bau, 16 août-), H. Cantz, (ISBN 978-2-86961-153-5)
  • Andrea Oberhuber, « Figuration de soi et de l’Autre chez Meret Oppenheim », Mélusine, n° XXXIII, 2013, p. 111-123.
  • Nina Zimmer (dir.), Natalie Dupêcher (dir.) et Anne Umland (dir.), Meret Oppenheim : my exhibition (catalogue d’exposition, Kunstmuseum Bern, Menil Collection, Museum of Modern Art), Museum of Modern Art, (ISBN 978-1-63345-129-2)
    « Meret Oppenheim, Mon exposition : 22.10.21- 13.2.22, Guide », sur kunstmuseumbern.ch
  • Maria Elena Minuto, L'érotisme « à bout de souffle » : du "Festin cannibal" de Meret Oppenheim (1959) aux rituels corporels de Carolee Schneemann (1964-1975), Liège, Université de Liège, Département des Sciences Historiques - Histoire de l’art contemporain, (présentation en ligne).

Liens externes

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    • Académie des arts de Berlin
    • AGORHA
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