Max Beckmann

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Max Beckmann
Naissance

Leipzig
Décès
(à 66 ans)
New York
Période d'activité
-Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
allemandeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Peintre, écrivain, professeur d'université, graveur, sculpteur, dessinateur en bâtiment, illustrateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École des beaux-arts de Weimar
Représenté par
Lieux de travail
Mouvement
expressionnisme, Nouvelle Objectivité
Distinction
Prix de peinture Biennale de Venise
Œuvres principales
Autoportrait au foulard rouge, Le DépartVoir et modifier les données sur Wikidata

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Max Beckmann est un peintre et dessinateur allemand, né le à Leipzig et mort le à New York.

Biographie

Max Beckmann naît à Leipzig en 1884[1],[2]. Il connaîtra personnellement les grandes tragédies qui, dans cette première moitié du XXe siècle, bouleverseront l’Europe et le monde. Après sa formation à l'école des beaux-arts de Weimar, où il rencontre sa première épouse Minna Tube, Max Beckmann s'installe en 1907 à Berlin, où il organise des expositions de ses œuvres.

Pendant la Première Guerre mondiale, il sert à Wervicq-Sud près du front belge, en tant qu'infirmier. En 1914-1915, il peint des fresques dans la piscine en plein air de la commune, alors utilisée par l'armée impériale allemande[3]. Il est démobilisé en 1915 en raison d'une dépression nerveuse. À cette époque il rencontre Sabine Hackenschmidt à Strasbourg dont il fait plusieurs portraits, et qui lui fait découvrir les gravures allemandes des XVe et XVIe siècles du cabinet des estampes de Strasbourg[4]. Son art change alors de style pour devenir plus critique et moral.

À partir des années 1920, le peintre séjourne à plusieurs reprises à Baden-Baden, ville d'eau et de jeux du sud de l'Allemagne. Max quitte Minna Tube en 1925, pour épouser Mathilde (1904-1986). Sa seconde épouse Mathilde, surnommée Quappi, est la fille du peintre Friedrich August von Kaulbach. Jusqu'en , il enseigne à Francfort, avant d'être déchu de son poste. Fatigué, dépressif, il est alors très inquiet de la montée du nazisme, comme le montrent les lettres écrites à son épouse à cette époque.

Il s'installe à Berlin, où il peint des vues de la Forêt-Noire au climat oppressant, aux arbres déracinés et aux chemins qui se perdent. Au lendemain du discours d'Adolf Hitler sur l'art, il est classé parmi les « peintres dégénérés » et il quitte l'Allemagne avec son épouse pour partir chez des parents à Amsterdam, où il connaît la précarité et la solitude, et sera pris dans l'étau national-socialiste après l'invasion des Pays-Bas par la Wehrmacht.

Ce n'est qu'après la fin de la guerre qu'il rejoint définitivement les États-Unis, en 1947, pour enseigner à Washington et à Brooklyn.

Beckmann meurt le à New York[2]. La même année, la Biennale de Venise lui décerne son premier prix de peinture.

Son œuvre

Max Beckmann a développé son parcours en dehors des groupes ou des mouvements artistiques restés célèbres dans l'histoire de l'art du début du siècle.

Par le biais du dessin, de la gravure, de la lithographie, l’œuvre de Max Beckmann rend compte de chacun des drames du monde, sans que pour autant le peintre en soit un illustrateur ou une sorte de reporter.

Son œuvre reflète une approche du monde considéré comme une scène de théâtre où se joue la pièce qu'est la vie humaine avec des hommes qui sont des acteurs masqués ou des acrobates. le récit, nul mieux que lui n’a montré la crise sociale et morale de l’Allemagne des années 1920 ou dénoncé la monstruosité du nazisme. Et cela justement parce que, refusant l’engagement direct de l’artiste, lui fixant une mission plus haute, Beckmann, dans sa peinture des événements historiques, atteint une dimension universelle et intemporelle.

Klaus Gallwitz (de), directeur du Musée Frieder Burda et spécialiste de Max Beckmann, parle au sujet des tableaux d'avant-guerre de peinture subversive qui lui a permis de « mûrir ses tableaux futurs ». Ses premières œuvres ont une teinte plutôt naturaliste. Après la guerre, son style devient plus personnel et offre ses caractéristiques si connues : visages émaciés, contours marqués.

Ses œuvres

Quappi en rose, 1932-1934Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.

(liste non exhaustive)

  • 1905, Jeunes hommes à la mer, Weimar, Schlossmuseum[5]
  • 1906, Grande scène de la mort, Münich, Pinakothek der Moderne[6]
  • 1910... Autoportrait, Vienne. Bank Austria Kunstforum en Mai 99[7]
  • 1914, Déclaration de guerre
  • 1916, Les Accusés
  • 1917, Autoportrait au foulard rouge, Staatsgalerie (Stuttgart)[6]
  • 1917, Descente de croix, huile sur toile, 151 × 129 cm, New York, MoMA[8]
  • 1919, La Nuit (Die Nacht), Düsseldorf, Kunstsammlung[6]
  • 1919, Synagogue, Franfort sur le Main, Musée Städel[6]
  • 1920, Morgue
  • 1920, Portrait de Fridel Battenberg, Sprengel Museum Hannover[6]
  • 1920, Carnaval, Londres, Tate Gallery[9]
  • 1922, La Passerelle de fer, (Der Eiserne Steg), Düsseldorf, Kunstsammlung[6]
  • 1923, Danse à Baden-Baden, caricature d'une société en crise, Nouvelle Pinacothèque de Munich
  • 1925, Pierrette et le clown, Manheim. Kunstmuseum[9]
  • 1925, Portrait de la famille George, Berlin. Neue Nationalgalerie[10]
  • 1932-1934, Quappi en rose, Madrid. Musée Thyssen-Bornemisza
  • 1933, Le Départ (Triptyque), New York. Museum of Modern Art[11]
  • 1935, Tulipe rouge et Lys, Collection Merzbacher, Küsnacht[12]
  • 1937, Naissance, Berlin, Neue Nationalgalerie[10]
  • 1937, Nature morte aux roses jaunes (Stillleben mit gelben Rosen), Madrid Musée Thyssen-Bornemisza
  • 1938, Mort, Berlin, Neue Nationalgalerie[10]
  • 1938, Autoportrait au cor, New York, Neue Galerie
  • 1938, L'Enfer des oiseaux (Hölle der Vögel) (huile sur toile 120 × 160 cm), Collection particulière, New York[13]
  • 1939 - 1943, Le Rêve de Monte-Carlo
  • 1940, Femme avec un serpent, Collection Merzbacher, Küsnacht[12]
  • 1941, Femme avec un coq rouge , Collection Merzbacher, Küsnacht[12]
  • 1941, Persée (Triptyque), Essen, Musée Folkwang[14]
  • 1941, Qappi et Inder, Essen, Musée Folkwang[14]
  • 1942, Nature morte avec roses rouge et Butchy, Collection Merzbacher, Küsnacht[12]
  • 1947, Promenade des anglais à Nice, Essen, Musée Folkwang[14]
  • 1949, Le Commencement (Triptyque), New York, Metropolitan Museum of Art[15]
  • 1950, Nature morte avec miroir et turc, Collection Merzbacher, Küsnacht[12]
  • 1950, Chute vertigineuse, Exposition Düsseldorf 1997, Kunstammlung[16]
  • Le Parc de Baden-Baden
  • Voiture d'artistes, ce tableau témoigne de l'exil subi par l'artiste, avec ces personnages réfugiés autour de leur directeur, peint alors que la Wehrmacht s'apprête à envahir les Pays-Bas.
  • Beckmann et sa femme en exil, cet autoportrait montre un couple digne uni dans l'adversité.
  • Les Joueurs de rugby

Notes et références

  1. Max Beckmann. Un peintre dans l'histoire (Paris - 2002) : Les Fiches Exposition d'Universalis, Encyclopædia Universalis, , 25 p. (ISBN 978-2-341-00940-9, lire en ligne).
  2. a et b (en) Thomas Adam, Germany and the Americas : O-Z, ABC-CLIO, , 1307 p. (ISBN 978-1-85109-628-2, lire en ligne), p. 129.
  3. Briefe im Kriege.
  4. François Petry, Femmes affichistes d'Alsace, Strasbourg, BNUS, , 196 p. (2-85923-037-8), p. 42
  5. James Stourton (trad. de l'anglais), Petits Musées, grandes collections : Promenade à travers l’Europe, Paris, Scala, , 271 p. (ISBN 2-86656-327-1), p. 85
  6. a b c d e et f Dietmar Elger (trad. de l'allemand), L’Expressionnisme : Une révolution artistique allemande, Hong Kong/Köln/Paris etc., Taschen, , 256 p. (ISBN 978-3-8228-3185-4), p. 2, 204, 207, 209, 210, 213
  7. « agenda des expositions », Muséart, no 92,‎ , p. 10
  8. Exposition au Louvre, « De l’Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann », Dossier de l’art, vol. Hors série, no 205,‎ , p.8
  9. a et b Histoire de l’art : peinture, sculpture, architecture, Paris, Hachette, , 319 p. (ISBN 2-01-135001-8), p. 268,269
  10. a b et c Rainald Grosshans, Gemäldegalerie Berlin : Guide, Prestel Verlag, Munich, (ISBN 3-7913-2058-0), p.68,69
  11. Pontus Hulten, Paris-Berlin : 1900-1933, MNAM, , 575 p. (ISBN 2-85850-066-5), p.301
  12. a b c d et e Jean-Louis Prat (trad. de l'anglais), Van Gogh, Picasso, Kandinsky... : Collection Merzbacher, Le Mythe de la couleur, Martigny (Suisse)/Le Kremlin-Bicêtre, Fondation Pierre Gianadda, , 263 p. (ISBN 978-2-88443-140-8), p. 203,205-207, 209
  13. Exposition au Louvre, « De l’Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann », Dossier de l’art, vol. Hors série, no 205,‎ , p.69
  14. a b et c (de) Georg-W. Költzsch, Phoenix Folkwang : Die Meisterwerke, Cologne, Dumont, , 280 p. (ISBN 3-8321-4994-5), p. 37, 44, 45
  15. Matthew Armstrong, L’Europe de 1850 à nos jours : par les conservateurs du Metropolitan Museum of Art, Paris, Gründ, , 159 p. (ISBN 2-7000-2053-7), p. 141
  16. « agenda des expositions », Muséart, no 74,‎ , p. 56

Annexes

Bibliographie

  • (de) Barbara et Erhard Göpel, Max Beckmann : Katalog der Gemälde, catalogue en 2 volumes, édition Hans Martin von Erffa, Bern, 1976.
  • (de) Stephan von Wiese, Max Beckmann : Das zeichnerische Werk 1903 - 1925, catalogue, Düsseldorf, 1978.
  • James Hofmaier, Max Beckmann : Catalogue raisonné of his Prints, catalogue 2 volumes, Bern, 1990.
  • (de) Stephan Reimertz: Max Beckmann : Biographie, Munich, 2001.
  • Didier Ottinger, Max Beckmann, album, Les Cahiers du Musée national d'art moderne, édition Centre Pompidou, 2002 (ISBN 2844261434) 60 p.
  • Didier Ottinger, Beckmann en eaux troubles, échoppe, 2003 (ISBN 9782840681397), 30 p.
  • Florence Bancaud, « Max Beckmann ou la réinvention de la beauté », Germanica, no 37, 2005 [lire en ligne].
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 1, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2-7000-3011-7), p. 952-953.
  • François Petry, Ingelaere Marie-Laure, Dégé Guillaume, Bornemann Daniel et Delangle Philippe, Strasbourg, BNUS, 2009, 196 p.  (ISBN 2-85923-037-8) (lire en ligne), p.  42.

Articles connexes

Liens externes

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v · m
Max Beckmann (1884-1950)
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