Liste des anciens États italiens

La liste des anciens États italiens recense les États qui se sont succédé au cours de l'Histoire sur le territoire de l'Italie contemporaine (péninsule italienne, îles de Sicile et de Sardaigne).

Les États concernés sont ceux qui ont exercé une certaine souveraineté politique. Sont donc exclues de la liste les entités ou structures ne revêtant pas le caractère d'État souverain, telles les régions administrées par un gouverneur pour le compte d'une puissance souveraine étrangère (ainsi la Sicile musulmane avant l'instauration de l'émirat des Kalbites) ou les fiefs féodaux présentant une autonomie très restreinte (petits seigneurs médiévaux dotés de privilèges limités ou situés dans la zone d'influence de seigneurs plus puissants ; fiefs revêtant le caractère de propriétés terriennes, et non de structures politiques, aux époques moderne et contemporaine). En revanche figurent dans la liste les États dont la souveraineté juridique n'est pas parfaite mais dont l'autonomie politique est suffisamment importante pour considérer qu'ils ont une certaine indépendance (par exemple le grand-duché de Toscane, juridiquement dépendant du royaume d'Italie, lui-même appartenant au Saint-Empire romain germanique).

Antiquité

Pendant la période antique, plusieurs civilisations prospérèrent sur le territoire italien et créèrent des formes d'États plus ou moins élaborées.

Les peuples italiques, pour la plupart d'entre eux indo-européens, sont apparus en Italie dès le IIe millénaire av. J.-C. Ces peuples constituaient des ethnies diverses et ne parlaient pas tous la même langue. Ils étaient présents dans toute la péninsule italienne, ainsi qu'en Sardaigne et en Sicile. Établis en tribus, parfois confédérées, ils ne formaient pas d'États au sens strict, mais des peuples cependant indépendants et organisés politiquement.

À partir du IXe siècle av. J.-C., les Phéniciens établirent des comptoirs commerciaux sur les côtes de Sicile et de Sardaigne. Certains de ces comptoirs devinrent de véritables cités, dans la dépendance des grandes métropoles phéniciennes comme Tyr, Sidon ou Byblos. Au VIe siècle av. J.-C., Tyr ayant été soumise par les Babyloniens, les colonies phéniciennes de la Méditerranée occidentale furent intégrées à l'« empire » carthaginois (Carthage ayant elle-même été fondée en 814 av. J.-C. par des colons de Tyr).

Aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C., des flux d'émigrants grecs fondèrent sur les côtes de Sicile et du sud de la péninsule italienne (la Grande-Grèce) des colonies qui se constituèrent rapidement en cités-États indépendantes. Celles-ci accrurent leurs territoires au détriment des peuples italiques environnants et des établissements phéniciens puis carthaginois, mais également au détriment d'autres cités grecques voisines. Syracuse notamment domina sous la tyrannie de Denys l'Ancien les deux tiers orientaux de la Sicile.

En Italie centrale, les Étrusques constituaient un peuple dont l'origine fait l'objet de plusieurs hypothèses. Installés primitivement en Étrurie (à peu près la Toscane moderne), région à laquelle ils ont donné leur nom, ils s'étendirent aux VIIe et VIe siècles av. J.-C. dans la partie orientale de la Plaine du Pô et le long de la côte tyrrhénienne, jusqu'à Capoue. Ils étaient organisés politiquement en cités-États indépendantes. Les douze cités-États les plus importantes d'Étrurie formèrent une alliance durable, une sorte de confédération, la Dodécapole.

Tous ces peuples et cités-États furent annexés les uns après les autres par Rome, à l'origine petite cité fondée par des Latins, traditionnellement en 753 av. J.-C..

Les peuples italiques anciens

Phéniciens et carthaginois

Article détaillé : Phéniciens et Puniques en Sicile.

Les cités-États grecques de la Grande-Grèce et de la Sicile

Articles détaillés : Grande-Grèce et Histoire de la Sicile grecque.

Les cités-États étrusques

Les cités-États étrusques.
Article détaillé : Étrurie.

Rome

L'Empire est organisé à partir de Dioclétien en 286, épisodiquement dans un premier temps, puis définitivement à la mort de Théodose Ier en 395, en deux entités :

Haut Moyen Âge

Odoacre, chef des Skires, allié aux Hérules et à des mercenaires barbares, prend Rome en 476. Il dépose l'empereur Romulus Augustule et envoie les insignes impériaux à l'empereur d'Orient Zénon, mettant ainsi fin à l'Empire d'Occident. Les États suivants se succèdent sur le territoire italien :

Royaume d'Odoacre (476-493)

Odoacre établit un royaume personnel en Italie. Il établit sa capitale à Ravenne.

Royaume ostrogoth (493-555)

En 493 le roi ostrogoth Théodoric le Grand, présent en Italie depuis 489, fait assassiner Odoacre et s'empare de l'Italie.

Royaume vandale (456-534)

Les Vandales, qui avaient fondé un royaume en Afrique du Nord en 429, s'étaient emparés de la Sardaigne en 456. Après la chute de Rome en 476, alors que la péninsule italienne et la Sicile sont dominées successivement par Odoacre, puis par les Ostrogoths, les Vandales conservent l'île.

Empire byzantin (534-1071)

Le général Bélisaire, au service de l'empereur romain d'Orient, ou empereur byzantin, Justinien Ier achève en mars 534 la conquête du royaume vandale, commencée en juin 533. La Sardaigne est alors rattachée à l'Empire. En 535, il débarque en Sicile puis entame cette même année la reconquête de l'Italie péninsulaire, possession des Ostrogoths. Celle-ci est achevée par le général Narsès en 555, qui détruit les dernières forces barbares à la bataille de Casilinum, deux ans après avoir tué à la bataille du mont Lactarius le dernier roi ostrogoth Teias. L'empereur byzantin reste alors seul maître de toute l'Italie continentale ainsi que des îles de Sardaigne et de Sicile pendant treize ans, jusqu'en 568, date à laquelle le peuple barbare des Lombards envahit la péninsule pour y établir, sur une partie du territoire, un royaume.

Les territoires byzantins de l'Italie sont organisés dans un premier temps autour de l'exarchat de Ravenne (555 - 751). L'exarque, qui concentre les pouvoirs civils et militaires et siège à Ravenne, capitale des différents États qui se sont succédé en Italie depuis la fin de l'Empire d'Occident, a autorité sur les fonctionnaires régionaux (province de Ligurie, conquise par le roi lombard Rothari en 643; province de Vénétie, qui se donne un doge selon la tradition en 697; Pentapole de Ravenne et exarchat proprement dit; duché de Rome, dont le duc est le pape à partir de 728; provinces du sud de la péninsule; Sicile; Sardaigne).

En 751, le roi lombard Aistolf conquiert Ravenne et met fin à l'exarchat. Après sa chute, les possessions byzantines en Italie sont réduites aux territoires du sud et à la Sicile, organisés en thèmes, ainsi qu'à la Sardaigne. En effet, en 752 le pape, duc de Rome, s'adresse au franc Pépin le Bref pour l'aider dans sa lutte contre les Lombards après la chute de Ravenne, s'affranchissant de facto de la tutelle byzantine. Ce dernier promulgue en 754 la donation de Constantin, un faux qui reconnait au pape un pouvoir temporel en Italie, notamment : c'est la donation de Pépin. En 756, il prend Ravenne et l'ancienne Pentapole byzantine, qu'il donne comme promis au pape. L'ensemble territorial ainsi formé constitue l'embryon des États pontificaux, dans la sphère carolingienne et non plus byzantine. Par ailleurs Venise, éloignée des territoires du sud, prend ses distances avec l'Empire. En 803, le traité dit de la Pax Nicephori (entre les empereurs byzantin Nicéphore Ier et carolingien Charlemagne) aboutit à une indépendance de fait de la république de Venise (même si Byzance réaffirme ses droits sur la lagune).

En 827, les Arabes de Kairouan prennent Mazara en Sicile. Ils conquièrent peu à peu l'ensemble de l'île et prennent Taormine en 902. Les judicats sardes se rendent par la suite rapidement indépendants.

À partir de 898, les thèmes du sud de la péninsule sont regroupés en un catépanat d'Italie (898 - 1071) dont le siège est à Bari. Les territoires grecs sont peu à peu conquis par les différentes forces du sud italien (Lombards, Normands) et en 1071 Bari elle-même est conquise par le duc d'Apulie, ce qui met fin définitivement à la présence byzantine en Italie.

Royaume lombard (568-774)

Les Lombards entrent en Italie par le Frioul en 568. Ils fondent un royaume aux dépens de l'Empire byzantin dont la capitale est Pavie, cité prise en 572. Ce royaume couvre toute la plaine du , le Frioul et la Toscane au nord, ainsi que, au centre et au sud de la péninsule, de vastes territoires constitués par les duchés de Spolète et de Bénévent. À son apogée, il est constitué de 36 duchés. Le royaume lombard est conquis par Charlemagne qui prend Pavie en 774.

Moyen Âge et Époque moderne

L'Italie en l'an 1000.

Au Moyen Âge puis à l'Époque moderne, l'Italie est divisée durablement en trois grandes zones géopolitiques entre les règnes de Charlemagne et de Napoléon.

Après la conquête de Pavie par Charlemagne, celui-ci ceignit la Couronne de fer des rois lombards. Le nord de la péninsule italienne forma alors un royaume carolingien d'Italie, héritier direct du royaume lombard (la dénomination regnum Langobardorum est abandonnée en 817 pour celle de regnum Italicum). En 800, Charlemagne fut couronné empereur. Le royaume d'Italie dépendit alors, au même titre que les autres États francs, de l'Empire carolingien. En 962 il intégra le Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier le Grand dont il dépendit, au moins de jure, jusqu'à l'ère napoléonienne. Le roi d'Italie étant aussi l'empereur à partir de cette date, le royaume n'intégra jamais les institutions de l'Empire dont les organes, comme la Diète impériale, réunissaient les princes immédiats de l'Empire autres que l'empereur lui-même. De même, les États italiens dépendant du royaume d'Italie (Florence, Milan, Parme, etc.) ne furent jamais représentées au sein des institutions impériales, ne bénéficiant pas de l'immédiateté, le royaume d'Italie s'interposant. Ce royaume d'Italie couvrait initialement le Piémont, la Lombardie, toute la plaine orientale du (la marche de Vérone), le Frioul, le Trentin et plus au sud la Toscane et le duché de Spolète. Sa surface se réduisit cependant avec le temps. Ainsi, la marche de Trente en fut détachée en 951 ou 952 pour être rattachée au royaume de Germanie par Otton Ier. En 1231, le duché de Spolète fut démantelé, une partie étant rattachée aux États du pape, l'autre au royaume des Deux-Siciles. Pendant le premier quart du XVe siècle, la république de Venise, qui était un État totalement souverain, conquit le Frioul et toute la plaine orientale du Pô, jusqu'à Bergame (1428), amputant de ce fait le royaume d'Italie de ces vastes territoires. Ce dernier à cette époque n'était donc plus constitué à peu près que par le Piémont, une partie de la Lombardie (avec Milan) et la Toscane.

Le centre de la péninsule italienne forma les États pontificaux. En 752, le pape, duc de Rome ou du Latium depuis 728, s'affranchit de la tutelle byzantine. En 754 le roi franc Pépin le Bref fit une donation au pape par laquelle il confiait à ce dernier les territoires qu'il prendrait sur les Lombards. Deux ans plus tard en 756, Pépin ayant reconquis l'ancien exarchat de Ravenne, celui-ci fut adjoint au duché de Rome pour former la colonne vertébrale des États pontificaux tels qu'ils existeront pour les mille années suivantes. La donation de Pépin fut confirmée par Charlemagne en 774 après la chute du royaume lombard. En 1115, la comtesse Mathilde de Toscane mourut après avoir légué ses fiefs au pape. Cependant, cet héritage fut contesté par l'empereur et le marquisat de Toscane et autres terres de Mathilde ne furent pas intégrées aux États pontificaux. En 1231, Spolète et une partie de l'ancien duché de ce nom furent rattachées à ces États. Au milieu du XIVe siècle, les États pontificaux étaient à leur extension maximale et les Constitutions égidiennes établirent en 1357 sept provinces : Rome, la province de Campagnie, la province Maritime, le Patrimoine de Saint Pierre, la marche d'Ancône, la province de Romagne et le duché de Spolète ; auxquelles il faut ajouter les enclaves de Bénévent et de Pontecorvo dans le royaume de Naples et celles d'Avignon et du Comtat Venaissin en France. Les États pontificaux dépendirent d'abord de l'Empire carolingien puis du Saint-Empire romain germanique. L'empereur renonça à sa suzeraineté sur ceux-ci en juillet 1177, lors de la paix de Venise.

Dans le Sud de la péninsule italienne, le duc lombard de Bénévent ne reconnut pas l'autorité de Charlemagne, contrairement à celui de Spolète, et devint indépendant lors de la chute de Pavie en 774. Par ailleurs, les autres territoires du sud de la péninsule italienne, ainsi que la Sardaigne, la Sicile et la lagune vénitienne, formaient à cette date des possessions de l'Empire byzantin. Dans les siècles qui suivirent, ces territoires initialement byzantins formèrent des États souverains, soit qu'ils se rendirent indépendants d'eux-mêmes, en suivant en cela l'exemple du pape, duc de Rome, en 752 (la république de Venise, le duché de Naples, les républiques maritimes d'Amalfi ou de Gaète, les judicats sardes…), soit qu'ils furent créés par des puissances étrangères (les duchés d'Apulie et de Calabre, ainsi que le comté de Sicile, créés par les Normands, ou les émirats de Sicile ou de Bari, créés par les Arabes). Ainsi, ces territoires formèrent autour de l'an 1000 un certain nombre de petits États souverains appartenant à des peuples différents, Lombards (le duché de Bénévent initial ayant été divisé en plusieurs principautés), Byzantins (l'Empire lui-même conservera des territoires jusqu'en 1071), Normands et Arabes. Par la suite, les Normands unifièrent tout le sud de la péninsule, auquel ils adjoignirent la Sicile, et fondèrent en 1130 le royaume des Deux-Siciles. La Sardaigne fut conquise par le roi d'Aragon entre 1323 et 1420, et forma un royaume personnel pour ce souverain. La république de Venise enfin continua à prospérer.

États dépendant de l'Empire carolingien, puis du Saint-Empire romain germanique

La couronne des empereurs du Saint-Empire romain germanique.

Le nord de la péninsule italienne a donc appartenu successivement aux entités suivantes :

Trois ensembles territoriaux ont formé au cours de l'Histoire des dépendances de ces empires.

Le premier était constitué par le royaume d'Italie. Il était le plus important des trois puisqu'il intégrait autour de l'an 1000 de vastes territoires autour de la plaine du (Piémont, Ligurie, Lombardie, Émilie, Vénétie à l'exception de la lagune vénitienne et de Venise elle-même, Frioul), toute la Toscane et le vaste duché de Spolète. La perte de ce duché en 1231 au profit des États pontificaux et du royaume des Deux-Siciles et les conquêtes vénitiennes du premier quart du XVe siècle (Frioul, Vénétie, Lombardie orientale) réduisirent considérablement sa surface. Comme il a été précisé précédemment, ce royaume d'Italie était l'héritier direct du royaume lombard. Si le franc Charlemagne conquit le royaume de Didier en 774, ce fut pour devenir lui-même roi des Lombards, cet État n'étant dénommé regnum Italicum qu'à partir de 817 seulement. Entre 774 et 800, le royaume était complètement indépendant de jure, formant une union personnelle avec les autres États de Charlemagne. À partir de 800 il intégra l'Empire carolingien et eut ses propres monarques. En 962 il intégra le Saint-Empire formé par Otton Ier. Dès lors les rois d'Italie furent les empereurs jusqu'en 1803. Cependant, l'autorité impériale en Italie s'affaiblit considérablement à partir du milieu du XIIIe siècle avec la chute des Hohenstaufen, et les empereurs finirent par se désintéresser du royaume d'Italie. Par la suite, ils intervinrent cependant épisodiquement dans le royaume, notamment s'agissant des questions de succession des principautés italiennes, et ils maintinrent un représentant plénipotentiaire en Lombardie jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. L'archevêque de Cologne garda jusqu'à la chute du Saint-Empire le titre honorifique d'archichancelier d'Italie.

Le second ensemble territorial était constitué par les États pontificaux. Ils comprenaient à l'origine le duché de Rome, propriété du pape en 752, date à laquelle en se tournant vers Pépin le Bref, celui-ci récusa de facto l'autorité de l'empereur byzantin. Ils comprenaient aussi l'exarchat de Ravenne, conquis par Pépin sur les Lombards en 756 et donné aussitôt à l'évêque de Rome en application de la donation consentie en 754. Les États pontificaux furent formellement souverains de 752 à 800, puis intégrèrent cette année-là l'Empire carolingien, Charlemagne ayant été couronné empereur par le pape Léon III. Par la suite les papes contestèrent l'autorité des empereurs, et après les évènements liés à la querelle des Investitures et à la lutte du sacerdoce et de l'Empire, l'empereur renonça à la suzeraineté sur les États pontificaux lors de la paix de Venise en 1177.

Le troisième ensemble territorial était constitué d'États qui formaient des principautés immédiates du Saint-Empire, et donc ne dépendaient ni du royaume d'Italie ni des États pontificaux. Ils étaient intégrés dans les institutions de l'Empire (Diète d'Empire et/où cercles impériaux). Il s'agit en premier lieu des États situés dans la région du Trentin. La marche de Trente fut détachée en 951 ou 952 du royaume d'Italie pour être rattachée au royaume de Germanie par Otton Ier. Au début du XIe siècle furent créés dans cet espace les principautés ecclésiastiques de Trente et de Brixen, ainsi que le comté de Tyrol. Il s'agit en deuxième lieu du comté de Gorizia, ou de Goritz, détaché du Frioul au XIe siècle également. Il s'agit enfin du comté, puis duché de Savoie. Si le Piémont savoyard était un territoire inclus dans le royaume d'Italie, la Savoie proprement dite formait une dépendance du royaume de Bourgogne, État dépendant théoriquement de l'Empire carolingien, mais qui ne sera inclus dans le Saint-Empire qu'en 1032.

États dépendant du royaume d'Italie

La Couronne de fer, portée par les rois lombards puis les rois d'Italie jusqu'au XIXe siècle.

Le royaume d'Italie était organisé à partir des Carolingiens et jusqu'au XIIe siècle en grandes principautés territoriales, les marches, qui remplacèrent les anciens duchés lombards.

Dans le Piémont et en Lombardie fut créée la marche d'Ivrée (888 - 1015). Furent détachées de celle-ci la marche de Turin (ou de Suse) (941-1057), la marche de Ligurie orientale (initialement appelée marche obertengue, du nom de son premier titulaire Oberto Ier) (961-1193) et le marquisat de Montferrat (initialement appelé marche aléramique, du nom de son premier titulaire Alérame) (961-1553) (cf. infra).

Dans la partie orientale de la plaine du Pô, furent créées successivement, sur un même vaste territoire, la marche du Frioul (846-925) puis la marche de Vérone (951-1151).

Dans le centre de la péninsule, sur le territoire du même nom, fut créée la marche de Toscane (ou de Tuscie) (797-1197).

Plus au sud, le duché de Spolète (774-1231) subsista après la chute du royaume lombard. Il resta dans la sphère d'influence du royaume d'Italie jusqu'en 1231, date à laquelle il fut démantelé et partagé entre les États de l'Église (avec la cité de Spolète) et le royaume des Deux-Siciles.

Sur ce substrat composé de ces vastes principautés féodales souvent héréditaires, commencèrent à émerger dès le XIe siècle des pouvoirs locaux qui s'attachèrent à s'émanciper de l'autorité de ces grands féodaux, et de l'autorité royale et impériale elle-même. Ainsi, des feudataires laïcs et ecclésiastiques obtinrent une large autonomie. Surtout, de nombreuses communes du royaume se dotèrent d'institutions propres et, profitant des évènements liés à la querelle des Investitures et à la lutte du sacerdoce et de l'Empire, se transformèrent en véritables républiques urbaines. Par la suite, à partir du XIVe siècle, la plupart d'entre elles se transformèrent en principautés personnelles, souvent des fiefs impériaux. Suit la liste alphabétique indicative de ces États.

A
Alexandrie

Alexandrie, dans le Piémont, se sépare du marquisat de Montferrat en 1198 pour former une petite république autonome.

La cité passe sous la domination de Milan en 1348

Arezzo

Arezzo se dote d'institutions communales en 1098.

Enguerrand de Coucy, qui possédait Arezzo, la vend en 1384 à la république de Florence

Asti

Asti se dote d'institutions communales en 1159.

À Milan en 1342, puis au marquis de Montferrat, la cité revient à nouveau à Milan en 1378.

En 1387, l'ancien territoire d'Asti est divisé en un marquisat de Ceva et en un comté d'Asti. Ce dernier appartient aux ducs d'Orléans, puis aux rois de France (1498).

Asti appartient par la suite aux ducs de Milan (1529), puis, définitivement, à ceux de Savoie (1531).
 
B
Bergame

Bergame devient une république autonome en 1112.

Conquise par Milan en 1332, Bergame passe sous domination de Brescia en 1408, puis revient à Milan en 1421. La cité appartient à la république de Venise de 1428 à 1797. Elle est rattachée en mars 1797 à la République transpadane.

Bozzolo

Le marquisat de Guazzuolo est détaché en 1527 de la seigneurie de Sabbioneta, elle-même issue du duché de Mantoue, pour former un État indépendant. Cet État était gouverné par une branche cadette de la Maison de Gonzague.

Le marquisat de Guazzuolo est érigé en principauté de Bozzolo en 1605.

En 1703, la principauté est rattachée au duché de Guastalla.

Brescia

Brescia devient une république autonome en 1127.

La cité subit la domination de Venise en 1226, de Vérone de 1258 à 1259, de l'empereur Henri VII de 1311 à 1312 et enfin de Milan de 1339 à 1404.

Un temps seigneurie indépendante, Brescia est de nouveau sous la domination de Milan de 1421 à 1428, puis de Venise de 1428 à 1512 et enfin du roi de France en 1512.

La cité redevient une république indépendante pour quelques années encore, avant de réintégrer l'État vénitien en 1512. Elle suivra le sort de ce dernier jusqu'en mars 1797, date de son rattachement à la République transpadane.
 
C
Carpi

Carpi est détachée du territoire de Modène pour former une seigneurie souveraine confiée à la famille Pio.

La seigneurie est confisquée par l'empereur Charles Quint, qui la vend au duc de Modène en 1527. Ce dernier en est officiellement investi en 1530.

Casale
  • République de Casale (1215-fin du XIIIe siècle)

Casale, capitale du Montferrat forme en 1215 une petite république qui est conquise par le marquis de Montferrat Guillaume VII le Grand à la fin du XIIIe siècle. La cité passe ensuite successivement à Milan (1292), au Montferrat (1404), à Mantoue (1553), à la France (1681), à la Savoie (1695), de nouveau à la France (1703), puis définitivement à la Savoie (1706).

Castiglione

Castiglione forme en 1451 un petit État détaché du marquisat de Mantoue pour un fils cadet de Louis III de Gonzague, Rodolphe.

La seigneurie est érigée en marquisat en 1579.

Le marquisat est érigé en principauté en 1609.

Le prince Ferdinand III de Gonzague-Castiglione est chassé en 1691, et Castiglione est rattachée au Milanais espagnol. Les descendants de Ferdinand III continueront à revendiquer le trône princier. Cependant, Castiglione est rattachée à Mantoue de 1706 à 1773, puis définitivement au Milanais après 1773.

Ceva

Ceva formait un petit marquisat situé dans le Piémont. Le marquis Giorgio II perd en 1295 une grande partie de son État, dont la cité de Ceva, au profit d'Asti. Ce qui reste du marquisat est rattaché en 1351 à Milan, puis en 1357 à Asti. Les ducs d'Orléans, et rois de France, comtes d'Asti, porteront également le titre de marquis de Ceva. Certains membres de la famille des marquis de Ceva portaient le titre de marquis de Clavesana ou de marquis d'Albenga. Peut-être disposaient-ils d'une certaine autonomie politique.

Chiusi
  • République de Chiusi (XIIe siècle-XVe siècle)

Chiusi se dote d'institutions communales au cours du XIIe siècle.

La cité est conquise par Sienne au XVe siècle.

Colle
  • République de Colle (XIIe siècle-XIIIe siècle)

Colle forme pour un siècle une petite république avant d'être conquise par Florence.

Côme
  • République de Côme (XIe siècle-1335)

Côme devient une république autonome dès le XIe siècle.

En 1335, la cité est rattachée à Milan.

Correggio
  • Seigneurie de Correggio (vers 1230-1452)

Correggio est une seigneurie qui réussit à garder son autonomie face aux États voisins.

La seigneurie est érigée en comté en 1452.

Le comté est érigé en principauté en 1616.

La principauté de Correggio échoit à l'empereur en 1631, qui la vend au duc de Modène en 1633.

Cortone
  • République de Cortone (XIIe siècle-1325)

Cortone obtient son autonomie communale durant le XIIe siècle.

Cortone devient une seigneurie en 1325.

Au roi de Naples de 1409 à 1411, la cité est ensuite rattachée à Florence.

Crema

Crema obtient son autonomie communale en 1129.

De 1159 à 1185, la cité est sous la domination directe des empereurs.

Elle est conquise par Milan au XIIIe siècle,

La cité devient un court instant une seigneurie indépendante possédée par les Benzoni de 1403 à 1414.

De nouveau à Milan, elle passe sous domination de Venise (1447), revient à Milan (1509), passe à la France (1511), puis est récupérée par Venise (1512). Elle sera rattachée à la République transpadane en mars 1797.

Crémone

Crémone obtient son autonomie dès 1098.

La cité passe sous la domination de Milan de 1359 à 1403, puis de 1421 à 1441.

De nouveau à Milan de 1443 à 1446, la cité de Crémone passe ensuite sous domination vénitienne. À la France en 1499, elle retourne à Milan en 1509. Elle sera un court instant possession de l'Autriche de 1799 à 1800.
 
F
Feltre

Le comte-évêque de Feltre exerce un pouvoir autonome dès le XIe siècle.

Feltre subit la domination de Trévise de 1248 à 1265 et de 1300 à 1312.

Seigneurie indépendante en 1312, Feltre subit les dominations successives de Vérone (1329-1336), de la Hongrie (1378-1382), de Padoue (1382-1384), de l'Autriche (1384-1404), enfin de Venise.

Finale

Le dernier marquis Sforza Andrea del Carretto vend son État à l'Espagne en 1598. En 1713, juste après l'attribution des États espagnols du Milanais et du Piémont à l'Autriche, l'empereur Charles VI vend Finale à la république de Gênes.

Florence

Florence se dote d'institutions et acquiert une autonomie politique en 1138.

  • Gouvernement théocratique de Florence (1494-1498)

Le roi de France occupe Florence en 1494, puis Jérôme Savonarole prend le pouvoir la même année.

La république est restaurée en 1498.

Les Médicis au pouvoir obtiennent le titre de duc de Florence en 1532.

Le duché de Florence est érigé en grand-duché de Toscane en 1569.

Florence subit la domination française en 1799 et en 1800.

Frioul
  • Duché-comté-patriarcat de Frioul-Aquilée (1077-1420)

L'empereur concède les droits de comte et duc de Frioul au patriarche d'Aquilée en 1077.

La capitale du duché est Udine. Le patriarche réside cependant à Cividale.

Venise conquiert cet État en 1420.
 
G
Gênes

Gênes obtient son autonomie politique au XIe siècle.

Gênes est à plusieurs reprises occupée par Milan (1353-1359, 1421-1435, 1468-1478), par la France (1396-1409, 1458-1461, 1499-1506, 1507-1512, 1513-1522, 1522-1528) et par l'Espagne (1522-1527).

Grosseto

Grosseto obtient son autonomie communale en 1138.

La cité passe sous la domination de Sienne en 1224.

Guastalla

Ancienne possession de Crémone, Guastalla devient une seigneurie aux mains des Correggeschi en 1307.

Elle passe sous la domination de Milan de 1347 à 1428.

Guastalla forme un comté indépendant en 1428.

La cité repasse deux années sous la domination milanaise, de 1513 à 1515.

Le comté de Guastalla est érigé en duché en 1621.

Guastalla est un temps autrichienne de 1746 à 1748, puis sous domination de Parme (1748-1796). Elle est incluse dans la République cispadane en 1796.
 
I
Ivrée

Ivrée obtient son autonomie communale au XIIe siècle.

Au marquis de Montferrat en 1266, occupée par le roi des Deux-Siciles (1271-vers 1272), à nouveau sous domination du marquis de Montferrat (1278-1305), Ivrée passe sous domination du prince de Piémont, vassal du comte de Savoie en 1313.

Prise une nouvelle fois par le marquis de Montferrat en 1347, divisée entre celui-ci et le prince de Piémont en 1349, la cité passe le 24 décembre 1356 sous la domination du duc de Savoie. Le marquis de Montferrat et le prince de Piémont renoncent à leurs droits.
 
L
Loano

Loano devient en 1255 une seigneurie donnée en fief par l'évêque d'Albenga à Oberto Doria. La seigneurie reste à la famille Doria jusqu'en 1505, date à laquelle elle passe à la famille Fieschi.

La famille Doria ayant récupéré Loano, la seigneurie fut érigée en comté en 1547.

Le comté de Loano est rattaché au Piémont (royaume de Sardaigne) en 1770.

Lodi

Lodi obtient son autonomie communale au XIe siècle.

Elle subit la domination de Milan de 1335 à 1402, puis à partir d'environ 1415 jusqu'en 1447.

Sous domination de Venise de 1447 à 1448, la cité repasse sous le contrôle de Milan de 1448 à 1499. Elle est de nouveau occupée brièvement par Venise en 1499 avant de réintégrer définitivement l'État milanais en 1500.

Lucques

Lucques obtient son autonomie communale vers 1068.

Elle passe sous la domination de Pise de 1314 à 1316.

Lucques devient une seigneurie personnelle en 1320.

La seigneurie est érigée en duché en 1327.

Lucques recouvre son gouvernement communal en 1328.

La cité subit la domination de Florence de 1341 à 1342, puis celle de Pise de 1342 à 1369.

Occupée par les troupes françaises en janvier 1799, l'ancienne république oligarchique cède la place à une république dont les institutions sont calquées sur celles de la France.

Luzzara

Détachée de la seigneurie de Castiglione, Luzzara est érigée en marquisat indépendant pour le seigneur de castiglione lui-même, qui abandonne sa seigneurie à son frère.

Luzzara est incorporé au duché de Mantoue en 1578. Les descendants du marquis Maximilien gardent le titre mais ne sont plus souverains. Luzzara passe sous domination de Guastalla en 1631.
 
M
Mantoue

Mantoue obtient son autonomie communale en 1115.

Mantoue devient un marquisat en 1432.

Le marquisat de Mantoue est érigé en duché en 1530.

À l'extinction de la Maison de Gonzague-Nevers en 1708, Mantoue fait retour à l'administration directe de l'empereur. Le duché est attribué à l'archiduc d'Autriche en 1710.

En 1785, Mantoue est incorporée au Milanais.

Massa

Les comtes de massa acquièrent une certaine autonomie à partir de 1125.

En 1221, le comté est divisé en deux. Les terres situées sur la rive droite du fleuve Magre échoient à la branche dite Spino Secco de la famille Malaspina, qui possède Massa.

Le comté de Massa est érigé en principauté en 1568.

En 1664, la principauté de Massa est érigée en duché de Massa-Carrare.

En 1796, le duché est rattaché à la République cispadane.

Massa (sur la rive gauche du fleuve Magre)

Les comtes de massa acquièrent une certaine autonomie à partir de 1125.

En 1221, le comté est divisé en deux. Les terres situées sur la rive gauche du fleuve Magre échoient à la branche dite Spino Fiorito de la famille Malaspina, qui possède Massa.

Vers 1480, ce comté passe sous la domination de la république de Florence.

Milan

Milan obtient son autonomie communale en 1183.

Milan est érigée en duché en 1395 au profit des Visconti.

  • République de Saint-Ambroise (1447-1450)

Milan devient une république en 1447.

Milan redevient un duché en 1450, au profit des Sforza, dont la suzeraineté sera disputée pendant les Guerres d'Italie entre l'empereur et le roi de France.

De 1556 à 1713, le duché passe sous domination espagnole.

De 1713 à 1796, il passe sous domination autrichienne.

Le Milanais devient par la suite le territoire principal de la République transpadane.

Mirandole

Initialement dépendante de Modène, Mirandole passe sous domination vénitienne brièvement en 1308, puis sous domination du pape de 1308 à 1309 avant de revenir à Modène cette même année 1309.

Mirandole est détachée de Modène pour devenir une seigneurie fief direct du royaume d'Italie en 1311.

Elle passe sous la domination de Mantoue en 1321 avant de redevenir une seigneurie indépendante en 1354.

La seigneurie de Mirandole est érigée en principauté en 1596.

La principauté de Mirandole est érigée en duché en 1617.

Le duc François-Marie Pico ayant pris parti pour le roi de France dans la question de la succession d'Espagne, l'empereur Joseph Ier confisque le duché en 1710. Son successeur Charles VI vend Mirandole au duc de Modène en 1718

Modène

Modène obtient son autonomie communale en 1135.

Modène devient un marquisat en 1288.

Modène subit la domination de Venise en 1308, puis celle du pape de 1308 à 1309, avant de recouvrer son indépendance cette même année.

Le marquisat de Modène est érigé en duché en 1452.

Modène subit la domination du pape de 1510 à 1527.

À partir de 1796, le territoire de Modène est inclus dans celui de la République cispadane.

Mondovi

Mondovi obtient son autonomie communale en 1198.

Mondovi devient une seigneurie en 1260.

Mondovi redevient une république en 1274.

Mondovi devient possession en 1305 des rois de Naples et change par la suite souvent de maître : aux princes de Piémont, les Savoie-Achaïe, en 1347; à Milan cette même année 1347; à Naples à nouveau en 1355; à Milan une seconde fois en 1366, elle fut possession quelque temps des marquis de Montferrat, puis revint à Milan.

Mondovi passe définitivement sous domination de la Savoie en 1396.

Montalcino
  • République de Montalcino (XIIe siècle-1201)

Montalcino obtient son autonomie communale durant le XIIe siècle.

La cité passe sous domination siennoise en 1201. Un court instant possession de Florence (1254 - 1260), elle revient ensuite définitivement à Sienne.

Montepulciano
  • République de Montepulciano (XIIe siècle-1232)

Montepulciano obtient son autonomie communale durant le XIIe siècle.

La cité passe sous domination siennoise en 1232, puis sous celle de Florence en 1504.

Montferrat

Le marquisat de Montferrat acquiert une certaine indépendance avec Alérame, premier marquis héréditaire en 961.

En 1306, la dynastie des Paléologues (issue de la famille impériale byzantine), obtient le marquisat.

Celui-ci échoit aux marquis de Mantoue à la mort du dernier Paléologue en 1553. Le Montferrat est alors érigé en duché par Charles Quint pour la famille de Gonzague. En 1631, le duché de Montferrat est démembré : le nord, autour de la ville de Casale, passe aux ducs de Savoie; le sud, autour d'Alba, reste aux ducs de Mantoue. Cette partie méridionale sera donnée par l'empereur à la Savoie en 1714.
 
N
Novare
  • République de Novare (XIe siècle-1335)

Novare obtient son autonomie communale durant le XIe siècle.

La cité passe sous la domination de Milan en 1335, sous celle de la France en 1495, de nouveau sous domination de Milan en 1513, enfin sous domination de la Savoie en 1738.

Novellara

Novellara est détachée du marquisat de Mantoue et érigée en comté souverain pour une branche cadette de la Maison de Gonzague en 1501.

Le comté de Novellara est rattaché au duché de Modène en 1737.
 
P
Padoue

Padoue obtient son autonomie communale en 1138.

De 1311 à 1312, la cité passe sous domination impériale.

Padoue devient une seigneurie en 1318.

De 1388 à 1390, la cité passe sous la domination de Milan.

En 1405, Padoue passe sous la domination de Venise.

Parme

Parme obtient son autonomie communale au cours du XIIe siècle.

La cité subit la domination du pape de 1320 à 1322, puis celle de Milan à partir de 1346.

  • Seigneurie de Parme (1404)

Parme forme un court instant une seigneurie indépendante de Milan en 1404. Cependant, celle-ci reprend le contrôle de la cité la même année.

Parme passe ensuite successivement sous le contrôle de la France de 1499 à 1512, du pape de 1512 à 1515, de Milan (française) de 1515 à 1521, à nouveau du pape de 1521 à 1545.

Parme est érigée en duché indépendant pour un neveu du pape Paul III Farnese en 1545.

De 1735 à 1748, la cité subit la domination autrichienne.

En 1802, le duché est annexé à la France.

Pavie
  • République de Pavie (XIIe siècle-1359)

Pavie obtient son autonomie communale au cours du XIIe siècle.

Elle passe sous domination milanaise en 1359.

Piémont

Le Piémont commença à entrer dans la maison de Savoie à l'occasion du mariage du comte Othon avec Adélaïde de Suse, fille du margrave de Turin. Peu à peu, les comtes puis ducs de Savoie agrégèrent aux premiers fiefs de vastes possessions dans toute la région. Les terres piémontaises étaient distinctes du comté de Savoie. Elles constituaient des fiefs du royaume d'Italie, contrairement à la Savoie, comté puis duché immédiat du Saint Empire.

En 1285, une principauté de Piémont est créée pour une branche cadette de la maison de Savoie, les Savoie-Achaïe.

En 1368, la principauté de Piémont est rattachée personnellement au comté de Savoie. Jusqu'en 1798, date de création de la République piémontaise, le Piémont suivra le sort de la Savoie, tout en restant un fief distinct dépendant théoriquement du royaume d'Italie.

Piombino

Piombino, qui dépendait de Pise, devient une principauté indépendante en 1399.

En 1801, la partie continentale de la principauté est rattachée au royaume d'Étrurie.

Pise

Pise obtient son autonomie communale en 1081.

La cité passe sous domination successive de Lucques en 1328, de Milan de 1399 à 1405, de Florence de 1406 à 1494, puis définitivement à partir de 1509.

Pistoia

Pistoia obtient son autonomie communale au cours du XIIe siècle.

De 1325 à 1328, la cité passe sous domination de Lucques.

En 1351, elle est incorporée à la république de Florence.

Pitigliano

Pitigliano faisait partie du comté de Soana.

Après la prise de Soana par Sienne en 1410, les comtes se replient sur Pitigliano qui devient la capitale de leur État.

Le comté de Pitigliano est rattaché au grand-duché de Toscane en 1604.

Plaisance

Plaisance obtient son autonomie communale en 1126.

La cité passe sous la domination de Parme de 1257 à 1261, puis sous celle de Milan de 1336 à 1404 et à nouveau à partir de 1417.

Après 1450, Plaisance suit définitivement le sort de Parme.

Poggibonsi

Poggibonsi obtient son autonomie communale en 1156.

La cité passe sous domination de Sienne entre 1178 et 1208.

Elle est rattachée à la république de Florence en 1294.

Pontremoli

Pontremoli obtient son autonomie communale en 1167.

Elle subit la domination de Milan de 1339 à 1441.

Pontremoli devient une seigneurie indépendante en 1441.

À nouveau sous domination milanaise en 1443, la cité est rattachée en 1650 avec l'ensemble de la Lunigiane (ensemble territorial regroupant Pontremoli et Fivizzano) au grand-duché de Toscane.

Prato

Prato obtient son autonomie communale en 1142.

Prato se donne en 1341 à la reine de Naples, puis est rattachée en 1351 à la république de Florence.
 
R
Reggio d'Émilie

Reggio (en Émilie) obtient son autonomie communale en 1136.

La cité passe sous la domination milanaise en 1371.

Reggio devient une seigneurie indépendante en 1404.

La cité passe sous la domination de Modène en 1409.

Reggio devient un duché indépendant en 1510.

De 1512 à 1523, la cité passe sous domination du Pape.

Elle redevient un duché indépendant en 1523.

À partir de 1527, Reggio forme en droit un duché indépendant, tenu personnellement par le duc de Modène.
 
S
Sabbioneta

Sabbioneta est érigée en seigneurie indépendante et détachée du marquisat de Mantoue pour une branche cadette de la Maison de Gonzague en 1444.

Charles de Gonzague étant mort sans héritier en 1456, Sabbioneta revient à son neveu le marquis de Mantoue.

Sabbionetta est à nouveau érigée en seigneurie indépendante pour une branche cadette de la Maison de Gonzague en 1478.

La seigneurie de Sabbioneta est érigée en marquisat en 1565.

Le marquisat de Sabbioneta est érigé en principauté en 1574.

La principauté de Sabbioneta est érigée en duché en 1577.

En 1684, le duché de Sabbioneta est dévolu à la Couronne d'Espagne, mais forme de nouveau un duché indépendant en 1693 pour François-Marie Spinola.

En 1707, Sabbioneta est rattachée au duché de Guastalla avant d'être rattachée au Mantouan autrichien en 1748.

Saluces

Le territoire de Saluces forme dès 1125 un marquisat indépendant dévolu à une branche de la famille des Aléramides, qui régnait par ailleurs sur le marquisat de Montferrat.

Le marquisat est occupé par la France de 1487 à 1498, puis de 1548 à 1588. À cette date, il est conquis par le duc de Savoie sur la France, qui reconnaitra l'annexion savoyarde en 1601 seulement.

San Casciano in Val di Pesa

San Casciano obtient sa liberté communale de l'évêque de Florence à qui elle appartenait en 1241.

En 1272, elle passe sous la domination de Florence.

San Gimignano
  • République de San Gimignano (1199-1353)

San Gimignano obtient son autonomie communale en 1199.

En 1353, elle passe sous la domination de Florence.

Santa Fiora

Les comtes Aldobrandeschi de Soana (cf. ce nom) partagent leurs domaines en deux en 1274. Le comté de Santa Fiora est ainsi créé et confié à une branche cadette de cette famille. Il passe en 1439 à la famille Sforza.

Le comté de Santa Fiora est démembré en 1624. La plus grande partie, dont Santa Fiora, est rattachée au grand-duché de Toscane. Le reste, avec les places d'Onano et Proceno, est rattaché aux États pontificaux.

Savone

Savone était une possession du marquisat de Finale, puis de la république de Gênes (1153).

La cité obtient son autonomie communale en 1221.

Elle est annexée par Gênes en 1251. Elle sera rattachée au Piémont savoyard en 1746.

Sienne

Sienne obtient son autonomie communale en 1147.

De 1399 à 1404, la cité passe sous domination de Milan.

  • Principauté de Sienne (1502)

En 1502, Sienne devient une principauté pour Pandolfo Petrucci.

Pandolfo Petrucci est exilé de Sienne en 1502 et la république est restaurée.

Pandolfo Petrucci revient à Sienne et réinstaure une principauté personnelle en 1503.

La république est restaurée une nouvelle fois à Sienne en 1524.

En 1555, Sienne est conquise par Florence. Le gouvernement siennois s'installe à Montalcino et résiste encore quatre ans à la puissance florentine avant de capituler (1559).

Soana

Les comtes Aldobrandeschi construisent à partir de 857 une vaste principauté dans le sud de la Toscane. Ils finissent par établir le siège de leur pouvoir à Soana.

En 1410, Soana est conquise par Sienne. Les comtes Orsini, héritiers des Aldobrandeschi, se replient sur Pitigliano qui devient le nouveau centre de leur État (cf. Pitigliano).

Spolète (duché)

Le duché de Spolète formait depuis 571 un des 36 duchés du royaume des Lombards.

Avec la chute du dernier roi lombard Didier en 774, vaincu par Charlemagne, le duché de Spolète est inclus dans le royaume d'Italie carolingien, contrairement au duché de Bénévent, dont le duc ne reconnait pas l'autorité de Charlemagne et qui formera une principauté souveraine. Cependant, le duc de Spolète acquiert une très large autonomie politique.

En 1201, le duché devient une possession du Pape, mais il redevient indépendant en 1210.

En 1231, il est démantelé et sort du royaume d'Italie. Une partie du duché est rattachée au royaume des Deux-Siciles et une autre partie (dont la cité de Spolète) est rattachée aux États de l'Église.
 
T
Tortone
  • République de Tortone (XIIe siècle-1347)

Tortone obtient son autonomie communale au cours du XIIe siècle.

Elle passe sous domination milanaise en 1347.

Trévise

Trévise obtient son autonomie communale en 1164.

En 1329, la cité passe sous domination des della Scala de Vérone.

Trévise passe ensuite successivement sous domination de Venise (1339), de l'Autriche (1381), de Padoue (1384), de Milan (1388), à nouveau de Padoue (1390) avant d'être rattachée à la république de Venise (1404).

Trieste
  • Comté-évêché de Trieste (948-1202)

L'empereur concède le comté de Trieste à l'évêque en 948.

En 1202, la cité passe sous domination de Venise. En 1379, elle est occupée par le duc-patriarche d'Aquilée-Frioul. En 1382, elle est rattachée à l'archiduché d'Autriche.

Turin

Turin, qui appartenait au Piémont savoyard, obtient son autonomie communale en 1136.

La cité est une place de l'empereur entre 1159 et 1255, avant de redevenir autonome cette année 1255.

En 1270 Turin est prise par le roi des Deux-Siciles. En 1276, la cité est rattachée au marquisat de Montferrat. En 1280, elle est rattachée au Piémont savoyard.

En 1562, Turin devient la capitale des États de Savoie (duché de Savoie et principauté de Piémont).
 
V
Verceil

Verceil obtient son autonomie communale en 1120.

En 1263, la cité passe sous domination milanaise, puis est rattachée au marquisat de Montferrat en 1277.

En 1292, Verceil recouvre son autonomie communale.

En 1335, elle se donne à Milan et perd son indépendance.

Le condotierre Facino Cane prend Verceil aux Visconti de Milan en 1402 et en fait une seigneurie personnelle.

En 1404, le marquis de Montferrat le chasse et rattache la cité à son État. En 1427, Verceil est rattachée au Piémont savoyard.

Vérone

En 1136, Vérone obtient son autonomie communale. La république véronaise deviendra une seigneurie de fait appartenant à la famille della Scala à partir de 1259.

En 1387, la cité est annexée par Milan. Un temps indépendante (1404), puis sous domination de Padoue (1404-1405), Vérone est ensuite rattachée à la république de Venise.

Vicence

Vicence obtient son autonomie communale en 1115.

En 1311, la cité est rattachée à Vérone.

Volterra

Vers le milieu du XIIe siècle, Volterra obtient son autonomie communale.

En 1361, la cité passe sous la tutelle de Florence.
 

États dépendant des États de l'Église (dans l'Empire carolingien, puis le Saint-Empire)

Comme précisé plus haut, le pape était formellement souverain sur ses États entre 752 et 800, date à laquelle ils intégrèrent l'Empire carolingien, nouvellement créé. Par la suite, les États pontificaux dépendirent du Saint-Empire romain germanique fondé en 962. Le pape recouvra après la Paix de Venise de 1177 la pleine souveraineté temporelle sur ses États.

Comme dans le royaume d'Italie, des feudataires locaux et des républiques urbaines s'affranchirent, pour certains dès le XIe siècle, de l'autorité supérieure et formèrent de petits États dotés d'une très large autonomie. La liste de ces États figure infra dans le paragraphe consacré aux États de l'Église souverains.

Principautés immédiates du Saint-Empire romain germanique

Les États dont la liste suit ne formaient pas des dépendances du royaume d'Italie mais, eu égard aux circonstances historiques exposées plus haut, des principautés immédiates du Saint-Empire, intégrées aux institutions de ce dernier, comme fiefs impériaux, majeurs ou mineurs.

A
Autriche

Un certain nombre de territoires italiens dépendent de l'archiduché d'Autriche, qui constitue lui-même une principauté immédiate du Saint-Empire. Ces territoires ne sont cependant pas intégrés dans l'archiduché lui-même. Ils gardent leurs spécificités, notamment institutionnelles, mais ils sont tenus par la famille Habsbourg (personnellement par les archiducs d'Autriche eux-mêmes, ou bien par des branches cadettes).

Il s'agit du comté de Tyrol (1363, auparavant comté autonome immédiat du Saint-Empire), du comté de Trieste (1382, auparavant possession de la république de Venise), du comté de Gorizia (1500, auparavant comté autonome immédiat du Saint-Empire), de la cité de Venise et des possessions qui en dépendent à l'est de l'Adige, ainsi que les cités de Vérone et Legnano (1797, auparavant à la république de Venise, démantelée), des principautés sécularisées de Brixen et de Trente (1803, auparavant principautés-évêchés immédiates du Saint-Empire).

Une grande partie de ces territoires est ultérieurement perdue par l'Autriche. En effet, Vérone, Legnano ainsi que la Polésine sont cédés à la République cisalpine en 1801. Le reste des anciens territoires vénitiens, y compris Venise, sont cédés à la France qui les rétrocède au royaume d'Italie en décembre 1805. Le Tyrol italien, Trente et Brixen sont cédés à la Bavière, également en 1805.

En 1806, à la dissolution du Saint-Empire romain germanique, seul le comté de Trieste reste attaché à l'Autriche.
 
B
Bavière

La Bavière, qui constitue une principauté immédiate du Saint-Empire, reçoit en décembre 1805, après la défaite de l'Autriche à Austerlitz, le Tyrol italien, Trente et Brixen.

L'électeur de Bavière Maximilien IV Joseph prend le titre de roi de Bavière le 1er janvier 1806, huit mois avant l'abolition du Saint-Empire romain germanique.

À la date de cette abolition en août 1806, la Bavière détient toujours le Tyrol italien, Trente et Brixen.

Brixen (ou Bressanone)
  • Principauté-évêché de Brixen (1027-1803)

L'empereur concède à l'évêque de Brixen (Bressanone en italien) l'immédiateté impériale en 1027.

La principauté-évêché de Brixen est rattachée au Trentin autrichien en 1803.
 
G
Goritz

Les premiers comtes de Goritz apparaissent vers 1060.

Le comté de Goritz est rattaché en 1500 aux autres États autrichiens des Habsbourg.
 
S
Savoie

La Savoie (avec le Val d'Aoste) forme un comté immédiat de l'Empire à partir de 1032.

Les États des comtes de Savoie sont érigés en duché par l'empereur en 1416.

En 1536, le duché est occupé par la France et quitte donc de fait le Saint-Empire romain germanique. Le duc Charles III ne conserve que quelques places fortes (comté de Nice et quelques places dans le Piémont).

Le traité de Cateau-Cambrésis restaure les États de Savoie y compris la Bresse, le Bugey et le Pays de Gex. Le duché réintègre ainsi le Saint-Empire.

En 1600, le Duché est occupé un court instant par la France mais réintègre l'Empire la même année. Cette situation se reproduira entre 1630 et 1631, entre 1696 et 1701 et entre 1701 et 1703.

En 1792, la Savoie et le comté de Nice sont annexés par la France. Le roi Victor-Amédée III les cède officiellement à la France lors de l'Armistice de Cherasco en 1796. Il conserve le Piémont, qui deviendra une république indépendante en 1798. Ces États seront restitués aux princes de Savoie en 1814.
 
T
Trente

En 1027, l'empereur confie les comtés de Trente, Botzen et Vintschgau à l'évêque de Trente et lui accorde l'immédiateté impériale.

Entre 1239 et 1255, Trente est sous domination du seigneur de Vérone.

La principauté-évêché est restaurée en 1255.

La principauté-évêché de Trente est rattachée à l'Autriche en 1803.

Tyrol

Les comtes de Tyrol apparaissent au XIe siècle.

En 1363, le comté de Tyrol passe aux ducs d'Autriche. Le titre de comte de Tyrol restera par la suite dans la famille des Habsbourg.
 

États dépendant des États de l'Église (souverains)

Une des tiares pontificales conservées dans le trésor de la basilique Saint-Pierre, à Rome.

Après avoir obtenu la reconnaissance par l'empereur de sa pleine et entière souveraineté sur ses États, le pape ne disposait pas pour autant sur ceux-ci d'une autorité temporelle bien affermie.

En effet, les feudataires et les républiques urbaines qui avaient obtenu, comme dans le royaume d'Italie, une large autonomie à l'occasion des évènements liés à la querelle des Investitures et à la lutte du sacerdoce et de l'Empire conservèrent intact leur pouvoir, et le renforcèrent même à l'occasion des schismes et de l'installation du pape à Avignon (XIVe siècle).

À Rome même, où subsistait une forme de pouvoir pseudo-républicain, les grandes familles du Latium (Colonna, Orsini, Savelli…), liées aux papes successifs et aux cardinaux, se partageaient la charge de sénateur et formaient des factions qui occupaient des bastions et des places fortes dans la campagne romaine, et jusque dans la cité.

À partir de la seconde moitié du XIVe siècle, les papes s'efforcèrent de rétablir leur autorité sur leurs États italiens.

En 1353 Innocent VI envoya à cette fin dans la péninsule le cardinal Gil Álvarez Carrillo de Albornoz à la tête d'une petite armée de mercenaires. Ce dernier commença une campagne contre le seigneur de Viterbe, Giovanni di Vico, qui avait usurpé la plupart des territoires du pape dans le Latium et en Ombrie. Giovanni di Vico fut battu à la bataille de Viterbe le 10 mars 1354 et signa un acte de soumission. Albornoz se déplaça alors vers les Marches et la Romagne contre les Malatesta de Rimini et les Ordelaffi de Forlì. Il soumit ensuite les Montefeltro d’Urbino et les da Polenta de Ravenne ainsi que les villes de Senigallia et d’Ancône.

En 1367, Urbain V fit son entrée à Rome. Il retourna cependant à Avignon en 1370. En 1377, Grégoire XI réinstalla définitivement la papauté à Rome.

Par la suite, les papes continuèrent leur politique de rétablissement de leur autorité temporelle et firent passer sous leur administration directe, en nommant des gouverneurs-légats, les territoires des États confisqués ou tombés en déshérence. À la fin de la Renaissance, le pouvoir pontifical était effectif sur à peu près l'ensemble des États de l'Église.

Suit la liste alphabétique indicative des États qui ont existé dans cet espace.

A

Ancône

Ancône obtient son autonomie communale à la fin de la dernière décennie du XIIe siècle.

Sous la domination du seigneur de Rimini de 1348 à 1355, la cité recouvre son indépendance à cette date.

Ancône est annexée aux États pontificaux et passe sous administration directe du Pape en 1532, sous le pontificat de Clément VII.

Assise

Assise est dotée d'institutions communales en 1184, devenant ainsi autonome par rapport au duché de Spolète dont la cité avait toujours dépendu.

En 1194, Pérouse et l'empereur détruisent la cité, dont le territoire est rendu au duc de Spolète. À la mort de l'empereur Henri VI, le pape Innocent III reconquiert la ville et lui rend ses libertés communales (1197).

La république d'Assise devient en 1319 une seigneurie personnelle.

En 1321, la cité passe sous la domination de Pérouse.

En 1367, Assise se défait de la tutelle de Pérouse et redevient une république indépendante.

La république d'Assise devient en 1376 une seigneurie personnelle.

Assise redevient une république en 1385.

La république d'Assise redevient à nouveau en 1394 une seigneurie personnelle.

La cité passe ensuite successivement sous domination de Milan (1400), du pape (vers 1404), du duc d'Urbino (vers 1405), de Pérouse (vers 1416).

  • Seigneurie d'Assise (vers 1424-vers 1464)

Assise se défait de la tutelle de Pérouse vers 1424 et devient une seigneurie indépendante.

  • République d'Assise (vers 1464-vers 1540)

Assise devient une république vers 1464.

Vers 1540, la cité passe sous administration pontificale.
 
B

Bologne

Bologne obtient son autonomie communale dès le XIe siècle.

De 1350 à 1354, la cité est sous domination milanaise. Elle recouvre son indépendance à cette dernière date, puis passe sous domination du pape entre 1360 à 1376, avant de recouvrer à nouveau son indépendance.

Bologne devient une principauté personnelle en 1401.

  • République de Bologne (1402)

Bologne recouvre un court instant en 1402 ses institutions communales.

Cette même année, la cité passe brièvement sous domination milanaise, puis sous celle du pape (1402-1420).

Bologne devient une principauté indépendante en 1420.

La cité passe sous administration pontificale en 1506. En 1511, la cité redevient une seigneurie indépendante mais repasse dès 1512, et cette fois-ci définitivement, sous administration pontificale.
 
C

Camerino

Camerino obtient son autonomie communale en 1198.

Camerino devient une seigneurie personnelle en 1259.

La seigneurie de Camerino est érigée en duché en 1515.

En 1545, la cité passe sous administration pontificale.

Castro

Castro est détaché des États de l'Église en 1537 par le pape Paul III pour son fils Pierre-Louis Farnèse, futur duc de Parme, créé duc de Castro.

Le duché passe sous administration directe du pape en 1649.

Cervia

Cervia dépendait de Ravenne depuis le XIIIe siècle. Elle a appartenu pendant de courtes périodes à Venise (1243-1253) et à Forli (1270-1290).

De 1384 à 1463, elle forme une seigneurie appartenant à une branche cadette des Malatesta de Rimini, sauf une courte période de domination du pape de 1429 à 1432.

Cervia revient à Venise en 1463, puis au pape définitivement en 1509.

Cesena

  • République de Cesena (XIe siècle-1312)

Cesena obtient son autonomie communale durant le XIe siècle.

Cesena devient une seigneurie personnelle en 1312.

La cité passe sous administration directe du pape de 1359 à 1379, puis à partir de 1465. Elle appartiendra un court instant au duc de Romagne César Borgia de 1500 à 1504.

Città di Castello

  • République de Città di Castello (XIe siècle-1499)

Città di Castello obtient son autonomie communale durant le XIe siècle.

La cité est conquise par le duc de Romagne César Borgia en 1499 puis passe sous la domination du pape en 1504.

Cospaia

Cette minuscule république de 3,2 kilomètres carrés et de quelques centaines d'habitants, située en Ombrie, naît en février 1441 lorsque sa population se déclara indépendante à la suite de la cession en 1440 par le pape Eugène IV du territoire de Sansepolcro à la république de Florence. Le territoire de Cospaia avait en effet été oublié dans le traité. Cette indépendance de fait fut reconnue officiellement par le Saint-Siège en 1484.
 
F

Faenza

Faenza obtient son autonomie communale en 1177.

La cité devient une seigneurie personnelle en 1322.

Elle passe sous domination du pape de 1360 à 1376, puis sous celle du marquis de Ferrare de 1376 à 1377 avant de redevenir une seigneurie indépendante. De nouveau sous domination du pape de 1405 à 1410, la seigneurie est restaurée à cette date.

Conquise par le duc de Romagne César Borgia en 1500, Faenza passe sous le contrôle de Venise en 1504 avant de réintégrer définitivement les États pontificaux en 1509.

Fermo

  • République de Fermo (1199-v. XIVe siècle)

Fermo obtient son autonomie communale en 1199.

  • Seigneurie de Fermo (v. XIVe siècle-XVIe siècle)

Devenue seigneurie vers le XIVe siècle, Fermo passe sous administration directe du pape au XVIe siècle.

Ferrare

Ferrare obtient son autonomie communale en 1135.

Ferrare devient un marquisat en 1240.

Celui-ci passe un court instant sous domination de Venise, puis sous celle du pape (1308-1309), avant de redevenir indépendant.

La seigneurie de Ferrare est érigé en duché en 1471.

Ferrare passe sous administration directe du pape en 1598.

Foligno

  • République de Foligno (XIe siècle-1439)

Ancienne dépendance du duché de Spolète, Foligno obtient son autonomie communale au XIe siècle. Elle se transforme de fait en une seigneurie appartenant à la famille Trinci de 1305 à 1439.

À cette date, la cité passe sous administration directe du pape.

Forlì

Forlì obtient son autonomie communale en 1058.

Forlì devient une seigneurie personnelle en 1307.

En 1359, la cité passe sous domination du pape. Elle redevient une seigneurie indépendante en 1376. De 1499 à 1503, Forlì est sous la férule du duc de Romagne, César Borgia. Elle redevient un court instant une seigneurie indépendante en 1503.

La cité est définitivement rattachée aux États pontificaux en 1504.
 
I

Imola

Imola obtient son autonomie communale en 1084.

En 1222, la cité passe sous domination de Bologne.

En 1292, Imola se rend indépendante de Bologne pour former une seigneurie personnelle.

En 1424, la cité subit la domination de Milan, puis celle du pape en 1426, avant de réintégrer l'État milanais cette même année. En 1438, Imola redevient une seigneurie indépendante. En 1471, elle est une nouvelle fois prise par Milan. Elle redevient une seigneurie indépendante en 1473.

En 1480, la ville perd définitivement son indépendance et passe sous domination de Forlì. De 1499 à 1504, la cité passe dans l'État du duc de Romagne César Borgia. En 1504, elle passe sous administration directe du pape.
 
M

Marches

Cet État est créé au détriment des possessions pontificales et de celles du prince de Rimini dans la région des Marches par François Sforza, futur duc de Milan, alors condotierre.

Un temps récupérées par le pape entre 1443 et 1444, les Marches font définitivement retour aux États pontificaux en 1446.
 
O

Orvieto

Orvieto obtient son autonomie communale en 1130.

La cité passe sous domination du pape en 1354.

Orvieto forme une seigneurie personnelle en 1395.

La cité passe définitivement sous administration pontificale en 1419.
 
P

Pérouse

Pérouse obtient son autonomie communale en 1130.

La cité subit la domination du pape de 1371 à 1376, avant de recouvrer son indépendance.

En 1400, elle passe sous domination de Milan.

Pérouse devient une seigneurie personnelle indépendante en 1400.

De 1503 à 1504, la cité est à César Borgia, duc de Romagne.

De nouveau seigneurie indépendante, Pérouse passe sous administration directe du pape en 1543.

Pesaro

Pesaro obtient son autonomie communale en 987.

La cité passe sous domination impériale en 1198 et recouvre ses libertés communales en 1200.

Pesaro redevient possession impériale en 1241, puis passe sous domination du roi des Deux-Siciles en 1266.

Pesaro devient une seigneurie indépendante en 1266.

La cité échoit un temps au duc de Romagne César Borgia (1500-1503) avant de redevenir indépendante. En 1512, elle est rattachée au duché d'Urbino, mais redevient à nouveau indépendante en 1516.

En 1519, Pesaro est à nouveau rattachée au duché d'Urbino et suit à partir de cette date le sort de cet État.
 
R

Ravenne

  • République de Ravenne (XIIe siècle-1316)

Ravenne, ancienne capitale du royaume d'Odoacre, puis du royaume des Ostrogoths, par la suite siège de l'exarque byzantin, incluse enfin dans les États pontificaux, obtient son autonomie communale durant le XIIe siècle.

Ravenne est érigée en duché en 1316.

En 1441, la cité passe sous la domination de Venise, puis sous celle du pape en 1509.

Rimini

Le comte de Verucchio obtient une large autonomie en 1136.

En 1239, le comte Malatesta de Verucchio s'empare de la ville de Rimini où il établit son pouvoir. Rimini dispose d'institutions communales mais est de fait une seigneurie personnelle.

Rimini est érigée en principauté en 1334.

Sous domination du duc de Romagne César Borgia de 1499 à 1503, puis à nouveau principauté indépendante, Rimini passe sous administration directe du pape à partir de 1509.

Romagne

En 1499, le pape Alexandre VI confie à son fils César Borgia le soin de reconquérir les États des différents princes qui régnaient alors sur les terres pontificales. César se taille ainsi dans les États de l'Église une principauté personnelle (titre non officiel).

En 1501, le pape concède à son fils le titre de duc de Romagne.

Cependant en 1503 Alexandre VI meurt et César, privé de cet appui, commence à perdre ses conquêtes. En 1504, le Pape Jules II a fini de démembrer son domaine, soit qu'il ait rendu aux anciens princes leurs États, soit qu'il les ait purement et simplement annexés aux États de l'Église.

Rome

Théophylacte de Tusculum devient seigneur de fait de Rome en 904, date à laquelle il cumule les fonctions de Magister Militum (c'est-à-dire commandant le la milice urbaine) et de Sacri Palatii Vestararius (c'est-à-dire administrateur des biens et des entrées du Pape). En 906, il est qualifié de Gloriosissimus Dux. Il détenait aussi la charge honorifique de Senator Romanorum. Cette seigneurie de fait subsistera dans sa famille jusqu'en 955, date à laquelle le Pape recouvre son pouvoir sur Rome.

Giovanni Crescenzi († 965) gouverna un temps Rome avec les titres de Dux et de Senator. Le Pape recouvra son pouvoir sur la cité après sa mort.

En 973, Rome redevient de fait une seigneurie personnelle. De 982 à 983, la cité est occupée par l'empereur. Après cette période, elle redevient un principat. En 998, le pape recouvre Rome.

À partir de 1001, des sénateurs sont régulièrement nommés par le pape, choisis dans les grandes familles romaines, notamment les Colonna, les Orsini, les Savelli, etc. Ils administrent Rome avec une autonomie relative, qui se transforme en indépendance de fait lorsque le pape s'installe en France, d'abord dans le Comtat Venaissin (Clément V en 1309), puis à Avignon (Jean XXII en 1316).

De 1046 à 1047, le pouvoir est exercé par l'empereur Henri III, qui a pris la ville. Cette situation se reproduit entre 1084 et 1085 avec l'empereur Henri IV.

De 1365 à 1367, le pouvoir est exercé à Rome par le légat pontifical, le cardinal Albornoz. En 1370, le nouveau pape Grégoire XI entre à Rome et exerce personnellement le pouvoir jusqu'en 1372. Les papes exerceront encore personnellement le pouvoir sur la cité entre 1376 et 1377 (toujours Grégoire XI), entre 1378 et 1379 (Urbain VI), entre 1382 et 1389 (à nouveau Urbain VI), entre 1389 et 1391 (Boniface IX) et entre 1393 et 1399 (à nouveau Boniface IX).

En 1408, le roi de Naples Ladislas prend Rome. Le pape s'enfuit à Rimini et une seigneurie romaine est instituée pour Ladislas.

Le roi de Naples quitte Rome en 1410 et la cité recouvre ses anciennes institutions.

Le roi de Naples reprend Rome en 1413 et redevient seigneur de la ville.

Le roi de Naples quitte Rome en 1414 et, à nouveau, la cité recouvre ses anciennes institutions.

En 1416, le condotierre Braccio da Montone s'empare de Rome et en devient le maître (sans titre). Muzio Attendolo Sforza le chasse cette même année et conserve un temps la cité.

Le pape Martin V, élu en 1417, rentre à Rome en 1419 et exerce directement le pouvoir sur la cité.

  • République romaine (1434)

Un mouvement populaire chasse le pape Eugène IV en 1434, mais le cardinal Giovanni Vitelleschi reprend la cité par les armes et restaure l'autorité pontificale.

Désormais et jusqu'en 1798, l'autorité du pape sur Rome sera directe.
 
S

Saint-Marin

Saint-Marin obtint son autonomie communale au cours du XIIIe siècle.

Elle subsiste encore aujourd'hui comme république souveraine.

Spolète (commune)

À la suite du rattachement d'une partie du duché de Spolète (cf. supra) aux États de l'Église, le pape concède à la cité l'autonomie communale.

Spolète sera administrée directement par le pape à partir de 1371. En 1400, la ville est conquise par Milan.

Vers 1404, Spolète est prise par le condotierre Braccio da Montone, qui y établit une seigneurie personnelle. Plusieurs seigneurs se succèdent à Spolète.

En 1440 le cardinal Giovanni Vitelleschi reprend la ville au nom du pape. Le dernier seigneur de Spolète, Pirro Tomacelli, abbé du Mont-Cassin, est décapité. La cité passe sous administration directe du pape. De 1499 à 1504 Spolète sera incluse dans le duché de Romagne de César Borgia.
 
U

Urbino

  • Comté d'Urbino (XIIe siècle-1474)

Urbino est le siège d'un comté appartenant à la famille Montefeltro à partir du XIIe siècle.

En 1474, le comté d'Urbino est érigé en duché.

De 1500 à 1504, Urbino est incluse dans le duché de Romagne de César Borgia.

En 1626, Urbino passe sous administration pontificale.
 
V

Viterbe

Viterbe obtient son autonomie communale en 1095.

La cité accueille à partir de 1207 la cour pontificale, les Papes successifs se tenant à distance du Sénat romain.

En 1291, la cité se soumet à l'autorité de la cité de Rome.

Viterbe devient rapidement une seigneurie indépendante.

En 1354, le cardinal Gil Álvarez Carrillo de Albornoz soumet au nom du pape le seigneur de Viterbe Giovanni di Vico.
 

États souverains

Comme précisé plus haut, se formèrent d'une part sur les anciens territoires de l'Empire byzantin dans le sud de la péninsule italienne, en Sicile, en Sardaigne et dans la lagune vénitienne et d'autre part sur les territoires du duché lombard de Bénévent, un certain nombre d'États souverains, hors de la sphère d'autorité des puissances du nord et du centre de la péninsule, c'est-à-dire l'empereur et le pape.

Suit la liste alphabétique indicative de ces États.

A

Amalfi

  • République d'Amalfi (839-957)

Amalfi était une dépendance de l'Empire byzantin qui avait été conquise en 836 par le prince de Bénévent.

En 839 elle se soulève contre celui-ci et élit son premier préfet. Ceux-ci deviennent héréditaires à partir de 859.

Le préfet Mastalus II prend le titre de duc en 957.

De 1039 à 1042, Amalfi est en la possession du prince de Salerne.

La cité est annexée au duché d'Apulie en 1073.

Apulie

Les comtes byzantins d'Apulie se révoltent contre l'empereur romain d'Orient en 1035. En 1041, le normand Guillaume Ier Bras-de-Fer de Hauteville s'empare du comté.

Le comté d'Apulie est érigé en duché en 1059. En 1071 le duc Robert Guiscard s'empare de Bari, dernière place de l'Empire byzantin en Italie. En 1130, Roger II, qui est aussi duc de Calabre et comte de Sicile, réunit tous ses États et devient roi des Deux-Siciles.

Arborée (ou Arborea)

L'Arborée désigne la partie centrale et occidentale de la Sardaigne, avec Oristano pour ville principale. Les juges d'Arborée, attestés dès le VIIIe siècle, fonctionnaires byzantins, rejettent l'autorité de l'empereur byzantin, ce dernier étant incapable de protéger la Sardaigne contre les attaques des musulmans, et notamment en 1015-1016 celles de Mujāhid al-'Āmirī, roi de Dénia. Ils exercent dès lors des prérogatives souveraines.

Le judicat doit lutter contre les prétentions en Sardaigne des républiques de Gênes et de Pise, qui occupent une partie des côtes de l'île, et finit par être annexé en 1420 au royaume d'Aragon.

Aversa

Aversa a appartenu successivement aux ducs de Naples (755-818), à l'Empire byzantin (818-821), à nouveau aux ducs de Naples (821-1027), au prince de capoue (1027-1029), puis une nouvelle fois aux ducs de Naples (1029-1030). En 1030, le duc de Naples donne le comté d'Aversa à un prince normand, Rainulf.

En 1156, le comté d'Aversa est incorporé au royaume des Deux-Siciles.
 
B

Bari

Les Arabes prennent Bari à l'Empire byzantin en 847. Est fondé un petit émirat, dont l'émir est vassal des émirs Aghlabides de Kairouan.

L'Empire byzantin reconquiert Bari en 871.

Bénévent

Le duché lombard de Bénévent était un des 36 duchés formant le royaume des Lombards. Le premier duc était Zotton, jusqu'en 591. À la chute de la monarchie lombarde de Pavie (774), le duc de Bénévent Aréchis II ne reconnait pas Charlemagne comme nouveau roi. Il prend le titre de prince et se rend indépendant.

Un court instant sous domination byzantine (890-895), et sous domination du pape (1050-1053), la principauté lombarde de Bénévent appartiendra au duc d'Apulie, futur roi des Deux-Siciles, après 1077. Bénévent formera enfin une enclave appartenant au pape à partir de 1458.
 
C

Cagliari

Le territoire du judicat de Cagliari, ou Calaris, occupait le sud et le sud-est de la Sardaigne. Les juges de Cagliari, attestés dès le VIIIe siècle, fonctionnaires byantins, rejettent l'autorité de l'empereur byzantin, ce dernier étant incapable de protéger la Sardaigne contre les attaques des musulmans, et notamment en 1015-1016 celles de Mujāhid al-‘Āmirī, roi de Dénia. Ils exercent dès lors des prérogatives souveraines.

En 1257, le judicat est conquis presque en totalité par Pise. Une petite partie de son territoire est annexé au judicat d'Arborée.

Calabre

En 1050, les territoires calabrais sont partagés entre l'Empire byzantin d'une part et les Arabes d'autre part, sans gouvernement depuis l'éclatement de l'Émirat de Sicile, dépendant cependant théoriquement du Califat Fatimide du Caire. Le normand Robert Guiscard, déjà comte d'Apulie, se taille un duché et chasse les Byzantins et les Arabes en 1059.

En 1130, Roger II, duc d'Apulie et de Calabre, comte de Sicile, réunit ses États pour former le royaume des Deux-Siciles.

Capoue

Détachée de la principauté de Bénévent en 815 et gouvernée par une dynastie lombarde, Capoue forme une principauté indépendante à cette date.

Elle échoit aux comtes normands d'Aversa en 1058, qui la gouvèrnent jusqu'en 1156, date de son rattachement au royaume des Deux-Siciles.
 
G

Gaète

En 839, l'hypathos (fonctionnaire ou duc) byzantin de Gaète se rend indépendant de l'Empire.

De 1032 à 1042, le duché subit la domination du prince de Capoue.

En 1068, Gaète passe sous la domination du comte d'Aversa. En 1136, la cité sera incorporée au royaume des Deux-Siciles.

Gallura

Le Gallura désigne la partie nord-est de la Sardaigne, avec Olbia pour ville principale. Les juges de Gallura, attestés dès le VIIIe siècle, fonctionnaires byantins, rejettent l'autorité de l'empereur byzantin, ce dernier étant incapable de protéger la Sardaigne contre les attaques des musulmans, et notamment en 1015-1016 celles de Mujāhid al-‘Āmirī, roi de Dénia. Ils exercent dès lors des prérogatives souveraines.

En 1299, le judicat est démantelé et partagé entre les différentes puissances qui agissent sur l'île. Olbia passe sous domination de Pise.
 
L

Logudoro

Le Logudoro désigne la partie nord-ouest de la Sardaigne, avec Torres et Sassari pour villes principales. Les juges de Logudoro, attestés dès le VIIIe siècle, fonctionnaires byantins, rejettent l'autorité de l'empereur byzantin, ce dernier étant incapable de protéger la Sardaigne contre les attaques des musulmans, et notamment en 1015-1016 celles de Mujāhid al-‘Āmirī, roi de Dénia. Ils exercent dès lors des prérogatives souveraines.

En 1255, à la mort d'Adelasia, dernière juge de Logudoro, le judicat est partagé entre celui d'Arborée et les républiques de Gênes et de Pise.
 
N

Naples (duché)

En 755, le gouverneur byzantin de Naples, Étienne, se rend indépendant de l'Empire. Naples forme un duché souverain.

Le duché de Naples est reconquis par Byzance en 818, mais redevient indépendant en 821. En 1027, Naples est sous domination du prince de Capoue, mais le duc Sergius IV est rétabli en 1029.

En 1139, la Paix de Mignano est signée et Naples passe sous la domination du roi des Deux-Siciles.

Naples (royaume)

En 1130, le duc d'Apulie et de Calabre, également comte de Sicile, réunit ses États pour former le royaume des Deux-Siciles. Le roi des Deux-Siciles est théoriquement vassal du pape. La ville de Naples est conquise par le roi en 1139 et devient la capitale du nouvel État.

En 1282, l'île de Sicile forme un royaume indépendant dont le titulaire est le roi d'Aragon. La botte italienne, avec Naples pour capitale, reste un royaume indépendant préservé par Charles d'Anjou. Ce royaume garde le nom de royaume de Sicile. Deux royaumes de Sicile coexistent ainsi pendant trois ans, un royaume continental et un royaume insulaire.

En 1285, le royaume de Sicile (péninsulaire) prend le nom de royaume de Naples.

Ce royaume subira la domination hongroise en 1347-1348 et en 1350.

En 1442, le roi d'Aragon Alphonse V le Magnanime, également roi de Sicile, obtient le royaume de Naples. Il réunit Naples et la Sicile insulaire pour reformer le royaume des Deux-Siciles.

En 1458, le royaume des Deux-Siciles est de nouveau séparé en un royaume de Naples et un royaume de Sicile. Le premier échoit au fils bâtard d'Alphonse V, Ferdinand, tandis que le second échoit à son frère, Jean.

Les deux royaumes resteront formellement séparés jusqu'en 1799. Cependant, entre 1504 et 1713, le même roi règne à la fois sur l'Aragon (puis l'Espagne), Naples et la Sicile insulaire. Entre 1713 et 1720, chaque royaume a un roi distinct (Naples appartient à l'empereur). Entre 1720 et 1806, le roi de Naples et le roi de Sicile sont la même personne.

En janvier 1799, la monarchie est renversée et la République parthénopéenne est proclamée.
 
S

Salerne

La principauté lombarde de Salerne est détachée de celle de Bénévent en 849 pour former un État indépendant.

Un temps sous domination d'Amalfi (981-983), Salerne est incorporée au duché d'Apulie en 1076.

Sardaigne

  • Royaume de Sardaigne (aragonais, puis espagnol) (1323-1714)

La Sardaigne a appartenu successivement aux Vandales (de 456 à 534), à l'Empire byzantin (de 534 à 552), aux Ostrogoths (de 552 à 555), puis de nouveau à l'Empire byzantin (de 555 à 1015). À l'occasion des razzias opérées en Sardaigne par le roi de Dénia, Mujāhid al-‘Āmirī, en 1015 et 1016, les quatre judicats de Sardaigne (juridictions administratives byzantines) se rendent indépendantes de l'Empire byzantin (Arborée, Cagliari, Gallura et Logudoro). Dans le même temps les républiques de Gênes et de Pise, appelées à l'aide pour chasser les Sarrazins, prennent pied sur les côtes de l'île.

Le Regnum Sardiniae et Corsicae, royaume de Sardaigne et de Corse, est créé par le pape pour le roi d'Aragon en 1297.

Cependant, ce dernier ne prend pied sur l'île qu'en 1323. À partir de cette date, il s'emploie à conquérir toute l'île et à réduire les différentes puissances qui se la partagent. Il arrive à ses fins en 1420 en annexant le judicat d'Arborée. Le royaume, juridiquement indépendant, est attaché à la Couronne d'Aragon, puis à celle d'Espagne (1516).

  • Royaume de Sardaigne (autrichien) (1714-1718)

Après la Guerre de succession d'Espagne, le royaume de Sardaigne échoit à l'archiduc d'Autriche (également empereur).

  • Royaume de Sardaigne (savoyard) (1718-1861)

En 1718, le duc de Savoie (et prince de Piémont) échange avec l'empereur le royaume de Sicile contre celui de Sardaigne.

La Sardaigne restera possession du duc de Savoie jusqu'à l'unification italienne, sans jamais avoir été occupée par des puissances étrangères.

Sassari

Sassari (en Sardaigne), était une cité incluse dans le judicat de Logudoro. En 1236 les habitants de la cité assassinent le juge de Logudoro Barisone II, avec le soutien de la république de Gênes, et se rendent indépendants.

Le 14 mars 1294, Sassari est annexée par Gênes. En 1324, la cité rejoint le royaume de Sardaigne aragonais.

Sicile (comté)

Roger Ier de Hauteville, noble normand de la famille des ducs d'Apulie et de Calabre, obtient du pape le titre de comte de Sicile, sous la suzeraineté nominale du Souverain Pontife. Il prend pied en Sicile en 1061 et conquiert en trente ans les différents caïdats de l'émirat de Sicile.

En 1130 le comte Roger II réunit la Sicile ainsi que les duchés d'Apulie et de Calabre et est couronné roi des Deux-Siciles.

Sicile (émirat)

La Sicile, qui appartenait initialement à l'Empire byzantin, commença à être conquise par l'émir aghlabide de Kairouan, vassal du calife de Bagdad, à partir de 827 (prise de Mazara). Les autres grandes villes de Sicile furent conquises les unes après les autres (Palerme en 831, Messine en 843, Syracuse en 878, Taormine en 902). En 909, les Aghlabides de Kairouan sont renversés par les Fatimides, qui déplacent la capitale de l'émirat à Mahdia (910). Les Fatimides se proclament dans le même temps califes, rompant ainsi avec Bagdad.

Pendant toute la période de domination des Aghlabides et des Fatimides, la Sicile est administrée par un gouverneur.

En 948, un émirat vassal du calife de Mahdia, puis du calife du Caire après le déplacement de la capitale des Fatimides dans cette ville en 969, est instauré en Sicile.

En 1044, l'émir de Sicile, de la dynastie des Kalbites, est renversé. Aucun autre émir n'est désigné, et la Sicile musulmane est éclatée entre divers caïdats (Trapani, Girgenti, Catane, Syracuse).

En 1091, la dernière place forte musulmane sur l'île, Noto, est prise par le comte de Sicile, Roger Ier.

Sicile (royaume)

En 1130, le comte de Sicile et duc d'Apulie et de Calabre réunit ses États pour former le royaume des Deux-Sicile (cf. Naples (royaume) supra). En 1282, l'île de Sicile forme un royaume indépendant dont le titulaire est le roi d'Aragon. La botte italienne, avec Naples pour capitale, reste un royaume indépendant préservé par Charles d'Anjou. Ce royaume garde le nom de royaume de Sicile et ne prendra le nom de royaume de Naples qu'en 1285. Deux royaumes de Sicile coexistent ainsi pendant trois ans, un royaume continental et un royaume insulaire.

En 1442, le roi d'Aragon Alphonse V le Magnanime, également roi de Sicile, obtient le royaume de Naples. Il réunit Naples et la Sicile insulaire pour reformer le royaume des Deux-Siciles (cf. Naples (royaume) supra).

En 1458, le royaume des Deux-Siciles est de nouveau séparé en un royaume de Naples et un royaume de Sicile. Le premier échoit au fils bâtard d'Alphonse V, Ferdinand, tandis que le second échoit à son frère, Jean.

Les deux royaumes resteront formellement séparés jusqu'en 1815. Cependant, entre 1504 et 1713, le même roi règne à la fois sur l'Aragon (puis l'Espagne), Naples et la Sicile insulaire. Entre 1713 et 1720, chaque royaume a un roi distinct (la Sicile appartient au duc de Savoie). Entre 1720 et 1806, le roi de Naples et le roi de Sicile sont la même personne.

Sorrente

  • Principauté de Sorrente (IXe siècle-1137)

Sorrente se détache de la principauté lombarde de Bénévent durant le IXe siècle pour former une principauté indépendante.

En 1137, celle-ci est rattachée au royaume des Deux-Siciles.
 
T

Tarente (émirat)

Tarente appartenait à l'Empire byzantin. La cité est prise vers 840 par les Sarrazins, qui y établissent un émirat, vassal du calife de Bagdad.

En 880, l'empereur byzantin Basile Ier décide de réconquérir la cité. Il envoie les généraux Procope et Léon Apostyppes qui s'en emparent.

Par la suite Tarente est conquise par le duc d'Apulie Robert Guiscard.

Tarente (principauté)

En 1088, Tarente devient le siège d'une principauté pour Bohémond Ier, prince normand de la Maison de Hauteville.

La principauté de Tarente subsiste jusqu'en 1465, parfois en union personnelle avec le roi de Naples. À cette date elle est annexée au royaume.
 
V

Venise

La lagune vénitienne était un territoire de l'Empire byzantin. Dès 697, Venise se donne un doge pour la gouverner. Très rapidement, du fait de l'éloignement de l'Empire, Venise obtient une certaine autonomie.

En 803, le traité dit de la Pax Nicephori (entre les empereurs byzantin Nicéphore Ier et carolingien Charlemagne) aboutit à une indépendance de fait de la république de Venise (même si Byzance réaffirme ses droits sur la lagune).

Venise constituera une république indépendante pendant dix siècles avant d'être conquise par Bonaparte en 1797.

Ce dernier cède Venise à l'Autriche cette même année 1797.
 

L'Italie dans l'Europe napoléonienne (1796-1814)

Les républiques sœurs, le royaume d'Italie et l'Empire français

La péninsule italienne en 1810.

Après l'invasion de la péninsule italienne par l'armée d'Italie dont le général en chef était Napoléon Bonaparte à partir du 27 mars 1796, un certain nombre de républiques sœurs furent créées à la suite de révolutions fomentées ou soutenues par la France. Ces satellites de la France étaient asservis aux intérêts de cette dernière, qui intervenait à tout moment dans leurs affaires, quand elle ne les gouvernait pas elle-même par le biais de ses représentants civils ou militaires.

Ces républiques finirent pour la plupart par être intégrées au royaume d'Italie ou à la France.

Les républiques sœurs

Cette petite république formée autour de la ville d'Alba, dans le Piémont, eut une existence très brève (deux jours) et réintégra ensuite le Piémont savoyard.

Cette république fut constituée dans le Piémont savoyard et provoqua la fuite du roi Charles-Emmanuel IV. Elle fut détruite en juin 1799 par les troupes austro-russes et Charles-Emmanuel IV recouvra ses États.

Cette république fut créée après une nouvelle intervention des troupes françaises dans le Piémont savoyard. Elle fut annexée à la République française le 11 septembre 1802.

En mai-juin 1797, l'antique république aristocratique de Gênes dut changer sa constitution et adopter le modèle français, sous la contrainte de Bonaparte et d'une partie de la bourgeoisie génoise. Cette nouvelle République ligurienne fut annexée à l'Empire français en juin 1805. Son territoire fut rattaché au royaume de Sardaigne à la chute de l'empereur. La République ligurienne fut de nouveau indépendante pendant les Cent-Jours puis intégra définitivement le royaume de Sardaigne.

Les territoires des duchés de Milan et de Mantoue étaient occupés par les troupes françaises depuis l'été 1796. Une Administration générale de Lombardie gérait ces territoires. À l'instigation de Bonaparte, une République transpadane fut créée dans cet espace en décembre (capitale : Milan). Elle sera augmentée en mars 1797 des provinces vénitiennes de Bergame, Brescia et Crema qui s'étaient soulevées contre la république de Venise et en mai 1797 des territoires de l'ancien duché de Modène et de Reggio, prélevés sur la République cispadane. En juillet 1797, les républiques transpadane et cispadane fusionnèrent pour former la République cisalpine.

Cette république fut créée par la fusion des républiques bolonaise et de Modène et Reggio en octobre 1796. Son territoire était donc constitué de ceux de Modène (la capitale), Reggio, Bologne et Ferrare. Elle fusionna elle-même avec la République transpadane en juillet 1797 pour former la République cisalpine.

  • République de Modène et Reggio (octobre 1796)

Cette éphémère république fut créée en octobre 1796 après l'invasion du duché par les troupes de Bonaparte. Elle fut remplacée presque aussitôt par la République cispadane.

Cette république fut créée après l'occupation des légations pontificales de Bologne et Ferrare par les troupes de Bonaparte. Son territoire recouvrait ceux de ces légations. Le 16 octobre 1796, la République bolonaise fut intégrée dans la République cispadane.

  • République de Lucques (janvier 1799-juin 1805)

L'antique république oligarchique de Lucques laisse la place en janvier 1799, après l'occupation de la cité par les troupes françaises, à une république dont le régime est calqué sur le modèle des autres républiques sœurs de la péninsule. Cet État est remplacé par la principauté de Lucques et Piombino en juin 1805.

  • République romaine (février 1798-septembre 1799)

Les troupes françaises, menées par le général Berthier, envahirent Rome le . Le pape Pie VI fut déposé et déporté en Toscane. Le 15, fut instituée dans le Latium la République romaine. Celle-ci s'effondra en septembre 1799 après le départ des Français et l'entrée dans Rome des troupes napolitaines. Le Latium réintégra les États pontificaux.

Cette éphémère république fondée à Pérouse le 4 février 1798 est rattachée à la République romaine le 7 mars suivant.

Cette république est établie à l'occasion d'un soulèvement contre le légat du pape dans la marche d'Ancône. Elle est rattachée en février 1798 à la République romaine, qui venait juste d'être créée.

Cette république est proclamée sur la partie péninsulaire du royaume des Deux-Siciles en janvier 1799, à l'instigation du général Championnet (capitale : Naples). Les Bourbon sont restaurés en mai.

La République cisalpine, la République italienne et le royaume d'Italie

Cette république est créée début juillet 1797 à partir de la République transpadane et intègre dès la fin du même mois de juillet la République cispadane. Elle sera augmentée de quelques autres territoires ultérieurement : en octobre 1797, de la Valteline, Bormio et Chiavenna, ainsi que des territoires de Vénétie à l'ouest de l'Adige; en septembre 1800, le Novarais; en février 1801, Vérone, Legnano et la Polésine.

Cet État prend la succession de la République cisalpine, sans changement territorial.

Cet État prend la succession de la République italienne. Le reliquat des anciens territoires vénitiens, y compris Venise, sont annexés au royaume en décembre 1805. Les Marches pontificales sont annexées en 1808. Le Tyrol méridional, avec Trente et Brixen, sont annexés en 1810.

La République française et l'Empire français

À partir de 1802, un certain nombre de territoires de la péninsule italienne furent purement et simplement annexés à la France (la Savoie fut annexée dès 1792) :

Autres États

À la date de l'abolition du Saint-Empire en août 1806, le comté de Trieste reste à l'Autriche, érigée en empire. Ce comté de Trieste est incorporé aux Provinces illyriennes françaises en octobre 1809.

À la date de l'abolition du Saint-Empire en août 1806, la Bavière détient toujours le Tyrol italien, Trente et Brixen. En février 1810, ces territoires sont cédés au royaume d'Italie.

Pendant que la péninsule italienne se réorganisait politiquement sous l'influence française, l'île de Sardaigne resta un royaume indépendant où la Maison de Savoie se réfugia après l'instauration de la République piémontaise (septembre 1798) dans la partie continentale des États de Savoie.

  • République de Gênes (avril 1814-janvier 1815)

À la chute de l'empereur, un gouvernement provisoire est instauré à Gênes. En janvier 1815, Gênes est rattachée au royaume de Sardaigne.

Le grand-duché de Toscane fut aboli en mars 1801 et remplacé par un royaume d'Étrurie attribué à Louis de Bourbon-Parme, fils du duc de Parme Ferdinand III. Cet État fut annexé par l'Empire français en octobre 1807.

  • Principauté de Guastalla (de mars à juillet 1806)

Détachée du royaume d'Italie, Guastalla forma une principauté souveraine pour Pauline Borghèse, sœur de Napoléon, en mars 1806. En juillet de la même année, elle revendit sa principauté à son frère en tant que roi d'Italie. Guastalla fit donc retour au royaume.

La république de Lucques fut transformée en principauté le 7 juin 1805, au profit d'Élisa, sœur de l'empereur, et de son mari Félix Bacciochi. Dans le même temps Piombino fut détachée du royaume d'Étrurie pour être rattachée à la principauté nouvellement créée. Le territoire ainsi formé était donc discontinu, Lucques au nord et Piombino sur la côte toscane plus au sud étant séparés par le royaume d'Étrurie. En 1806, le territoire de l'ancien duché de Massa-Carrare, qui appartenait au royaume d'Italie, en fut détaché pour être rattaché à la principauté.

Après la première abdication de Napoléon, il lui est concédé à titre viager et en toute souveraineté l'île d'Elbe, érigée en principauté. Par ailleurs, Napoléon garde son titre d'empereur. Après les Cent-Jours, la principauté est supprimée le 9 juin 1815. La majeure partie du territoire de la principauté, dont la totalité de l'île d'Elbe, est rattachée au grand-duché de Toscane.

Le pape recouvra ses États après la chute de la République romaine en septembre 1799. Ceux-ci furent amputés des Marches, rattachées au royaume d'Italie en 1808. En mai 1809, les dernières possessions papales (Rome, Latium et Ombrie) furent annexées à l'Empire français.

L'antique république est épargnée par Bonaparte lorsque les troupes françaises envahissent la péninsule. Elle devient totalement souveraine, détachée de toute obligation envers le pape lorsque ce dernier est privé de ses États en janvier 1799.

La minuscule république subsiste pendant toute la période napoléonienne. Elle devient totalement souveraine elle aussi, détachée de toute obligation envers le pape lorsque ce dernier est privé de ses États en janvier 1799.

En mai 1799, la République parthénopéenne s'effondra et le royaume de Naples fut restauré au profit de Ferdinand de Bourbon, également roi de Sicile. Se succédèrent ensuite sur le seul trône de Naples Joseph Bonaparte en 1806, puis Joachim Murat en 1808. Ferdinand de Bourbon fut restauré en 1815.

Enclave des États de l'Église dans le royaume de Naples, Bénévent fut érigée en principauté souveraine pour Talleyrand en 1806.

Enclave des États de l'Église dans le royaume de Naples, Pontecorvo fut érigée en principauté souveraine pour Bernadotte en 1806.

Alors que la République parthénopéenne était proclamée à Naples en mai 1799, le roi Ferdinand de Bourbon se réfugia à Palerme, dans son royaume de Sicile. Cet État resta à la Maison de Bourbon jusqu'en 1815, contrairement au royaume de Naples.

Du congrès de Vienne au Risorgimento (1815-1861)

Après le congrès de Vienne, l'Italie est divisée entre les États suivants :

Après le congrès de Vienne, les territoires milanais et vénitien sont réunis pour former un royaume de Lombardie-Vénétie, dont l'empereur autrichien est le souverain, inclus dans l'empire d'Autriche mais qui reste hors de la Confédération germanique.
En 1859, le Milanais est réuni au royaume de Sardaigne (à l'exception du Mantouan).
En 1866, le Mantouan et la Vénétie sont cédés à l'Italie par l'empereur d'Autriche. Le royaume de Lombardie-Vénétie a vécu.
Cet ensemble territorial comprenant notamment Trieste et Gorizia est annexé par l'empire d'Autriche en 1813.
Ces deux villes et les territoires qui en dépendent sont rendues à l'Italie au lendemain de la Première Guerre mondiale.
  • Le Trentin et le Tyrol méridional (1814-1919)
Les régions du Trentin et du Tyrol italien, anciennes dépendances du royaume d'Italie de Napoléon, sont incorporées dans l'empire d'Autriche en 1814.
Elles sont réunies au royaume d'Italie au lendemain de la Première Guerre mondiale.
En 1815, le duché de Savoie et la principauté de Piémont, États personnels du roi de Sardaigne, dépendant auparavant du Saint-Empire romain germanique et distincts de la Sardaigne, sont intégrés dans le royaume.
En 1861 le roi de Sardaigne devient le premier roi d'Italie.
En 1814, le duché de Parme et Plaisance est rétabli, avec Guastalla, au profit de Marie-Louise d'Autriche. Les Bourbons, qui possédaient cet État avant 1802, sont installés à Lucques. À la mort de Marie-Louise en novembre 1847, ces derniers récupèrent le trône de Parme (sans Guastalla, rattachée au duché de Modène).
Après la victoire franco-sarde de Magenta le 4 juin 1859, le duc de Parme fuit la cité le 9. Un gouvernement provisoire est institué à la suite de cet événement. Un plébiscite le 12 mars 1860 décide le rattachement au royaume de Sardaigne, qui est effectif le 19 mars.
Modène redevient un duché souverain en 1815.
En 1847, à la suite de la mort de la duchesse de Massa et Carrare et de la réorganisation politique dans la région, le duché de Modène reçoit Guastalla du duché de Parme et l'enclave de Fivizzano du grand-duché de Toscane.
En 1848, une révolution chasse le duc François V. Modène se donne au royaume de Sardaigne, mais le duc est rétabli en mai 1849, soutenu par l'Autriche.
En 1859, le duc s'enfuit de Modène et un gouvernement provisoire est institué. Le 12 mars 1860 un plébiscite décide le rattachement de Modène au royaume de Sardaigne, effectif le 19.
Le , le duché de Massa et Carrare, augmenté par d'anciens fiefs impériaux toscans de Lunigiane, est rétabli au profit de Marie-Béatrice d'Autriche-Este à titre viager. À sa mort en 1829, le duché est rattaché à celui de Modène.
En 1815, Lucques devient la capitale d'un duché souverain attribué aux Bourbon-Parme, ceux-ci n'ayant pu recouvrer leur trône de Parme, attribué à Marie-Louise d'Autriche.
En septembre 1847, une révolution éclate à Lucques. Le duché est rattaché au Grand-duché de Toscane après que le duc Charles-Louis l'eut vendu (5 octobre) au grand-duc Léopold II. En novembre suivant, Charles-Louis monte sur le trône de Parme sous le nom de Charles II, à la mort de Marie-Louise.
Le grand-duché de Toscane est restauré en juin 1815.
Après le plébiscite du , la Toscane est rattachée au royaume de Sardaigne.
Les États de l'Église sont restaurés.
En 1860, le pape perd au bénéfice du royaume de Sardaigne la Romagne, les Marches et l'Ombrie.
En 1870, il perd ses dernières possessions, le Latium et la ville de Rome, au profit du royaume d'Italie.
La république de Saint-Marin est préservée après le congrès de Vienne.
La petite république ombrienne est rattachée aux États de l'Église le 26 juin 1826.
L'ancien roi de Naples et de Sicile Ferdinand de Bourbon récupère ses États, qui sont réunis en un seul royaume des Deux-Siciles.
En janvier 1848, la Sicile se rend indépendante à la suite d'un mouvement insurrectionnel mais est reconquise en mai 1849.
En 1860, le royaume est réuni au royaume de Sardaigne.

Les États nés des révolutions de 1848 et 1849

Pendant les années 1848 et 1849, des révolutions eurent lieu dans toute l'Italie, et plus largement dans toute l'Europe. Si dans la plupart des villes ou régions, elles furent rapidement réprimées (Gênes, Milan…), elles aboutirent à l'instauration de véritables entités étatiques dans certaines d'entre elles, où des gouvernements provisoires remplacèrent pendant plusieurs mois les autorités en place.

Une révolution éclate à Venise et instaure une république en mars 1848. La reddition de la cité est proclamée en août 1849 face aux troupes autrichiennes et Venise réintègre le royaume de Lombardie-Vénétie autrichien.
  • République de Florence (février-mai 1849)
Le 16 février 1849, une république est proclamée à Florence. Le grand-duc Léopold II est restauré par les troupes autrichiennes en mai suivant.
  • République romaine (février-juillet 1849)
À la suite de troubles intervenus en novembre 1848, le pape Pie IX s'est réfugié le 24 novembre suivant dans le royaume des Deux-Siciles. Le 9 février 1849, il est déchu de ses pouvoirs temporels et la République romaine est instaurée. Celle-ci capitule le 4 juillet suivant, la France ayant envoyé des troupes afin de restaurer le souverain pontife.
Une révolution éclate à Palerme le 12 janvier 1848. Un gouvernement provisoire est instauré et les Bourbons sont chassés. Le 15 mai 1849, les troupes de Ferdinand II de Bourbon reconquièrent la cité et la monarchie est restaurée.

L'Italie unifiée

Après le rattachement au royaume de Sardaigne :

l'unification italienne fut concrétisée en 1861 par la création du royaume d'Italie.

Elle fut achevée avec le rattachement à ce royaume des reliquats du royaume de Lombardie-Vénétie (Vénétie) en 1866 et des États pontificaux (Latium) en 1870. En 1919, des territoires issus de l'empire d'Autriche seront également rattachés au royaume d'Italie (Trentin, Tyrol méridional, Littoral autrichien).

Les régimes politiques suivants se succèdent :

Autres États

États disparus

Pendant cette période, les entités suivantes eurent une brève existence :

Fiume (aujourd'hui Rijeka, en Croatie), ancienne possession de l'empire d'Autriche, devient la capitale d'un État libre en novembre 1920. En mars 1924, cet État est annexé à l'Italie. En 1947, l'ancien État libre de Fiume (dont Rijeka et sa partie de l'Istrie) est rattaché à la Yougoslavie.

Cet État est créé en 1943 dans le nord de l'Italie après que Mussolini eut été libéré par un commando allemand. Il prend fin avec la mort de Mussolini en 1945. Pendant ces deux années, le royaume d'Italie subsiste à Rome et dans le sud de la péninsule.

Cette entité n'est pas à proprement parler un État, dans la mesure où elle n'avait pas de gouvernement propre mais était gouvernée par les forces américaine et britannique (zone A, avec la ville de Trieste) et par les forces yougoslaves (zone B, au sud). Cependant, le territoire émit ses propres monnaies et timbres.

Le territoire libre de Trieste fut créé en 1947 dans des régions issues de l'empire d'Autriche et annexées au royaume d'Italie au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1954, la zone A fut rattachée à l'Italie et la zone B à la Yougoslavie.

États subsistant aujourd'hui

Aujourd'hui, subsistent dans la péninsule, outre la République italienne, les États suivants :

L'antique république n'est pas rattachée au royaume d'Italie lors de l'unification italienne.

Lors des accords du Latran du 11 février 1929 signés entre Mussolini et le représentant de Pie XI, est créé l'État de la cité du Vatican, le plus petit État du monde, enclavé dans Rome. Le pape recouvre ainsi un pouvoir temporel dont il avait été privé depuis la perte du Latium en 1870.

Voir aussi

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Articles connexes

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