Karel Dujardin

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Dujardin.

Karel Dujardin
Autoportrait supposé de Dujardin.
Naissance

Amsterdam
Décès
(à 52 ans)
Venise
Période d'activité
-Voir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
BockbaertVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Néerlandaise (Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies)
Activité
peintre, graveur
Maître
Nicolaes Berchem (?), Paulus Potter (?)
Mouvement
Influencé par
Pieter Van Laer
A influencé
Jean-Antoine Constantin, Philibert-Louis Debucourt, Jean-Louis Demarne, R. Doorenbos, Claude Gillot, Nicolas Antoine Taunay, Lodewijk Tieling

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Karel Dujardin[N 1], baptisé à Amsterdam le et mort à Venise le , est un peintre et graveur néerlandais (Provinces-unies) du siècle d'or, connu pour ses paysages italianisants. Il fit partie des Bamboccianti.

Biographie

Karel Dujardin est baptisé le à l’église luthérienne d’Amsterdam[N 2].

Bien que l'on ne dispose pas d'éléments certains permettant de dire auprès de qui il fit son apprentissage, on cite fréquemment à ce sujet les noms de Nicolaes Berchem[N 3] et Paulus Potter.

Selon certains[3],[1], il aurait fait, entre 1646 et 1652, un premier voyage en Italie, mais il y a lieu d'en douter, étant donné l’âge qu’il devait avoir à cette époque. Vers 1648-1649, il part pour Lyon[4],[1] où, si l'on en croit Arnold Houbraken, il se serait couvert de dettes et aurait épousé la femme qui l’hébergeait pour s’en sortir ; une histoire qui semble elle aussi assez peu crédible.

Dujardin se fixe ensuite à Paris : en 1649, il habite rue des Petits-Champs. Peu de temps après, on retrouve sa trace à Amsterdam, où il signe un acte en date du  ; il y est présenté comme un marchand faisant route pour Paris[4]. En 1650, il épouse dans la ville française une dénommée Susanna Van Roy.

En , Dujardin se rend de nouveau à Amsterdam ; il y est encore renseigné en 1652 et en [5],[1]. Quelques années plus tard, il est à La Haye où, le , il participe à la fondation de la corporation de peintres Confrérie Pictura et devient membre de la Schutterij[N 4]. En , il réalise un tableau pour la guilde[6],[1] et retourne, à la fin de 1658 ou au début de 1659, à Amsterdam[7],[1].

Le , il part vers l’île de Texel et, le , y embarque pour un voyage à destination de l’Italie. Il passe par Dunkerque (le ), Douvres, Portsmouth (), ensuite l'archipel des Berlengas (), Cádiz () et Tanger (). Le , il franchit Malaga et débarque à Alger huit jours plus tard. Il arrive enfin à Rome avant que l’année ne se soit écoulée[8],[1]. Sa présence à Rome est signalée en 1675, 1676 et 1678. Là, il aurait été membre des Bentvueghels, qui lui auraient donné le surnom de « Bokkebaard »[N 5] (« Barbe de bouc ») ; toutefois, d’après Houbraken, Dujardin reçut ce surnom sans pour autant avoir fait partie de la confrérie[9],[1].

En 1678, il se rend à Venise, où il meurt le de la même année[8].

Selon Houbraken, Dujardin aurait eu pour élève Jacob van der Does (1654-1699), deuxième du nom[1].

Œuvre

Les Charlatans italiens
1657 (Musée du Louvre)

Dujardin aborde des genres variés. À côté de ses paysages pastoraux, il exécute également des portraits et des scènes historiques et bibliques, des représentations d’animaux et des bambochades. Il est resté célèbre surtout pour son portrait de Michiel de Ruyter, qu’il rencontre à plusieurs reprises, et pour Les Charlatans italiens, tableau qui se trouve aujourd’hui au Musée du Louvre, et qui fut gravé par Boissieu. Dujardin lui-même grave à l'eau forte avec succès et publie, en 1652, un recueil de paysages composé de cinquante-deux planches.

Au musée Jeanne-d'Aboville de La Fère, dans l'Aisne, le Paysage avec personnages, inspiré par la campagne romaine, constitue un autre exemple de « tableau pastoral » intéressant dans la carrière de Dujardin.

Le thème des paysans cheminant à travers la campagne est présent dans son œuvre dans les années 1650. Toujours plus idyllique, il trahit l'intérêt de l'artiste pour la corporalité de ses figures de plus en plus grandes et leur intégration dans le paysage. Les lumières dorées de ses peintures se traduisent dans ses gravures par la clarté dégagée par les réserves de papier[10].

La femme retenant sa jupe et découvrant ses mollets apparait à de très nombreuses occurrences dans son œuvre, tel l'un de ses « motifs-signatures » ; il l'applique même à la Vierge Marie dans un Retour d'Égypte de la Sainte Famille[11].

  • Paysanne, âne, chien, et bélier traversant un gué, entre 1652 et 1659
    Paysanne, âne, chien, et bélier traversant un gué, entre 1652 et 1659
  • Retour d'Égypte de la Sainte Famille, 1662, Detroit Institute of Arts
    Retour d'Égypte de la Sainte Famille, 1662, Detroit Institute of Arts
  • 1657 : Les Charlatans italiens, Huile sur toile, 45 × 52 cm, Musée du Louvre, Paris[12]
  • vers 1657 : Jeune paysanne, trayant une vache, huile sur toile, 66 × 59 cm, Nationalmuseum, Stockholm[13]
  • 1661 : Le Calvaire, Huile sur toile, 97 × 84 cm, Musée du Louvre, Paris[14]
  • 1660 - 1665 : Paysage italien avec un jeune berger jouant avec son chien, huile sur panneau, 31 × 38 cm, Mauritshuis, La Haye[15]
  • 1662 : Hagar et Ismaël dans le désert, huile sur toile, 187 × 143 cm, Ringling Museum, Sarasota[16]
  • 1663 : Saint Paul guérissant les paralytiques à Lystra, huile sur toile, 179 × 139 cm, Rijksmuseum, Amsterdam[17]
  • 1675 : Paysage dans la campagne romaine, au Musée royal des beaux-arts, à Anvers.

Galerie d’œuvres

  • La Traite, vers 1657 Stockholm.
    La Traite, vers 1657
    Stockholm.
  • Le Berger, 1660-1665 Mauritshuis.
    Le Berger, 1660-1665
    Mauritshuis.
  • Agar et Ismaël dans le désert, 1662 Ringling Museum.
    Agar et Ismaël dans le désert, 1662
    Ringling Museum.
  • Saint Paul guérissant, 1663 Rijksmuseum.
    Saint Paul guérissant, 1663
    Rijksmuseum.
  • Campagne romaine.
    Campagne romaine.
  • La Chèvre malade.
    La Chèvre malade.
  • Auberge italienne.
    Auberge italienne.
  • Le passage du gué gravé par Marie-Alexandre Duparc.
    Le passage du gué gravé par Marie-Alexandre Duparc.

Notes et références

Notes
  1. Plusieurs variantes de la graphie de son nom ont été recensées : Karel Du Gardijn, Karel Du Gardin, Karel Du Jardin, Carel Dujardin, Carel du Gardijn, Karel Du Jardin, Carel Du Sjardyn[1].
  2. Dans un document daté du 16 mai 1672, Dujardin est signalé comme étant âgé d’environ 50 ans ; c’est après publication de ce document que certains ont pu faire remonter sa date de naissance aux environs de 1622[2],[1].
  3. Selon A. Houbraken[1].
  4. La Schutterij était une sorte de milice composée de volontaires qui exista aux Pays-Bas au Moyen Âge et jusqu'au début de l'époque moderne ; elle avait pour rôle de protéger les villes.
  5. Également graphié Bockbaert, Bokkebaart ou Bokkebaert[1].
Références
  • (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Karel Dujardin » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f g h i j k et l Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (RKD).
  2. J.M. Kilian (2005), p. 11.
  3. G.J. Hoogewerff (1952), p. 93.
  4. a et b J.M. Kilian (2005), p. 7.
  5. J.M. Kilian (2005), p. 8.
  6. J.M. Kilian (2005), p. 8-9.
  7. J.M. Kilian (2005), p. 9.
  8. a et b J.M. Kilian (2005), p. 14.
  9. G.J. Hoogewerff (1952).
  10. Roelly 2023, p. 78-79.
  11. Roelly 2023, p. 79.
  12. Charlatans, Louvre
  13. La Traite, Stockholm.
  14. Calvaire, Louvre
  15. Jeune berger, Mauritshuis
  16. Hagar et Ismaël, Sarasota
  17. St Paul guérissant, Rijksmuseum

Annexes

Bibliographie

  • (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 377
  • (en) Godefridus Johannes Hoogewerff, De Bentvueghels, 's-Gravenhage, 1952.
  • (nl) Arnold Houbraken, Groote Schouwburgh der Nederlantsche konstschilders en schilderessen, 1718-1721.
  • (en) Jennifer M. Kilian, The Paintings of Karel Du Jardin, 1626-1678 : Catalogue Raisonné, John Benjamins, Amsterdam, 2005 (ISBN 90-272-5338-2).
  • (nl) « Fiche consacrée à K. Dujardin sur le site du Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (RKD). »
  • Baptiste Roelly, Par-delà Rembrandt : estampes du siècle d'or néerlandais, Éditions Faton, coll. « Les Carnets de Chantilly », , 128 p. (ISBN 978-2-87844-342-4).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Karel Dujardin, sur Wikimedia Commons

  • Ressources relatives aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • AGORHA
    • Art Institute of Chicago
    • Art UK
    • Auckland Art Gallery
    • Bénézit
    • Bridgeman Art Library
    • Collection de peintures de l'État de Bavière
    • ECARTICO
    • Galerie nationale de Finlande
    • Grove Art Online
    • J. Paul Getty Museum
    • Kunstindeks Danmark
    • Musée d'art Nelson-Atkins
    • Musée national du Victoria
    • Musée Städel
    • Musée Thyssen-Bornemisza
    • MutualArt
    • National Gallery of Art
    • Nationalmuseum
    • RKDartists
    • Te Papa Tongarewa
    • Union List of Artist Names
  • Ressources relatives à la musiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Discogs
    • MusicBrainz
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Biografisch Portaal van Nederland
    • Britannica
    • Brockhaus
    • Den Store Danske Encyklopædi
    • Deutsche Biographie
    • Gran Enciclopèdia Catalana
    • Hrvatska Enciklopedija
    • Nationalencyklopedin
    • Proleksis enciklopedija
    • Store norske leksikon
    • Visuotinė lietuvių enciklopedija
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Espagne
    • Pays-Bas
    • Pologne
    • Israël
    • NUKAT
    • Vatican
    • Tchéquie
    • WorldCat
  • (en) Karel Dujardin sur Artcyclopedia
  • icône décorative Portail de la peinture
  • icône décorative Portail de la gravure et de l'estampe
  • icône décorative Portail du XVIIe siècle
  • icône décorative Portail des Pays-Bas