Frédérick Tristan

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Baron et Tristan.

Frédérick Tristan
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Sedan (Ardennes)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
Dreux (Eure-et-Loir)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean Paul BaronVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Danielle Sarréra, Mary London, Adrien SalvatVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Poète, écrivain, graphisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marie-France TristanVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Nouvelle fictionVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
www.fredericktristan.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Archives conservées par
Institut mémoires de l'édition contemporaine (354TRT, 590TRT/132 - 590TRT/138)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Jean-Paul Baron, connu sous le nom de plume Frédérick Tristan (né le à Sedan et mort le à Dreux) est un écrivain et poète français. Il a remporté le prix Goncourt en 1983 et le Grand prix de littérature de la Société des Gens de Lettres en 2000. Il est également connu sous les pseudonymes de Danielle Sarréra et de Mary London.

Biographie

Fils de Jean Baron, fabricant de machines textiles, et de Rachel Perdraux, Jean-Paul Frédéric Tristan Baron est né en 1931 à Sedan. À neuf ans, en , il fuit avec sa famille l'avancée allemande. Sur les routes de l'exode, à proximité de Poix-Terron, il subit une attaque de Stukas, tombe dans le fossé, en réchappe mais demeure amnésique. À dix-sept ans, en 1948, il publie Orphée assassiné, son premier recueil de poésie sous le pseudonyme de Frédérick Tristan. Il se lie d'amitié avec des écrivains tels que Malcolm de Chazal, François Augiéras ou encore Gaston Criel. Croyant devoir choisir entre son avenir dans l'industrie textile, dans une continuité familiale, et sa passion pour l'écriture, il se voit répondre par André Breton, à la fin des années 1950 : « Si vous devez faire une œuvre, vous la ferez quand même »[1].

En 1952, il participe à Recherches graphiques, dirigé par Joël Picton. Ses œuvres graphiques, entre abstraction et onirisme, sont notamment exposées dans le cadre de l'Unesco et de l'IMEC[note 1].

Devenu spécialiste de l'ingénierie textile, il est conduit par cette activité professionnelle à voyager beaucoup. Entre 1964 et 1986, il est envoyé en mission au Laos, au Viêt Nam, au Cambodge, en Chine, s'intéressant aux cultures, aux langues et aux systèmes de pensée des populations qu'il côtoie[1].

Dès ses publications des années 1950, il s'invente des doubles littéraires, d'autres vies et d'autres sensibilités. Il imagine notamment une femme de lettres et poétesse morte très jeune (née en 1932, morte en 1949), Danielle Sarréra, nom sous lequel il signe plusieurs recueils. Il crée également Adrien Salvat, préfaçant en 1978 l'ouvrage de Frédérick Tristan, La Geste serpentine[2].

En 1981, il reçoit le Grand Prix du roman de la Société des gens de lettres pour Les Tribulations héroïques de Balthasar Kober, le Grand Prix du fantastique d'Avoriaz en 1983 pour La Cendre et la Foudre, le prix Goncourt en 1983 pour Les Égarés[3], et le grand prix de littérature de la Société des gens de lettres pour l'ensemble de son œuvre en 2000[4].

De 1983 à 2001, il est professeur d'iconologie paléochrétienne et renaissante à l'ICART de Paris (École des Métiers de la Culture et du Marché de l'Art). En 2000, avec Le Retournement du gant, il s’explique sur son œuvre dans une série d'entretiens avec le critique Jean-Luc Moreau.

En 2010, les éditions Fayard publient son autobiographie sous le titre Réfugié de nulle part[5]. Ces mémoires décrivent, en particulier, son enfance massacrée par la guerre, son adolescence révoltée et les rencontres littéraires qui lui ont permis de se reconstruire et d'écrire son œuvre, entre autres André Breton, Mircea Eliade, Henry Corbin, René Alleau, François Augiéras, Jean Paris, Antoine Faivre.

Franc-maçon[6],[5], il a été vénérable maître de la loge de recherche Villard de Honnecourt et grand orateur de la Grande Loge nationale française. En , il donne une conférence publique sur Fiction et réalité initiatique au siège de l'obédience[7],[8],[9].

L'ensemble des archives de Frédérick Tristan (manuscrits, livres parus et traduits, documentations sonore et visuelle, critiques, etc.) est consultable à l'I.M.E.C.[10].

À travers son œuvre, Frédérick Tristan peut être considéré comme un témoin contemporain de la pensée paradoxale[réf. nécessaire].

« Les livres de Frédérick Tristan sont d'une puissance inégalée en France, d'une grande générosité d'intrigues, de rebondissements et de thèmes. »

— Bernard Pivot, revue Lire

Frédérick Tristan s'éteint à Dreux le 2 mars 2022, quelques semaines après son épouse Marie-France Tristan (Paris Sorbonne, grande spécialiste française du poète Giambattista Marino[réf. nécessaire]), à 90 ans[11].

Pseudonymes

Outre le pseudonyme Frédérick Tristan, Jean-Paul Baron a utilisé deux autres noms de plume :

  • Dans sa jeunesse, celui de Danielle Sarréra, qui fut longtemps considérée comme une jeune poétesse dont l'œuvre (L'Ostiaque, L'Anthrope) faisait partie des textes poétiques importants du XXe siècle (cf. Robert Sabatier)[12].
  • Plus tard, celui de Mary London.

Romans

Les romans de Tristan peuvent se diviser en quatre grandes catégories[réf. nécessaire] :

  • Contes initiatiques chinois
  • Histoires fantastiques et merveilleuses
  • Les impostures de l'Histoire
  • Les dédales de la psyché

Contes initiatiques chinois

Histoires fantastiques et merveilleuses

Les impostures de l'histoire

Les dédales de la psyché

  • Le Dieu des mouches, Grasset, 1959, Fayard, 2001
  • La Femme écarlate, Fallois, 1989, Fayard, 2008
  • Le Dernier des hommes, Robert Laffont 1993, Fayard, 2005
  • Pique-nique chez Tiffany Warton, Fayard, 1998
  • L'Aube du dernier jour, Fayard, 2002
  • Monsieur l'Enfant et le Cercle des bavards, Fayard, 2006
  • Tarabisco, Fayard, 2010
  • Les Impostures du réel, Le Passeur, 2013
  • Le passé recomposé, Pierre-Guillaume de Roux, 2017.

Poésie

Poète, il a écrit des textes sous le pseudonyme de Danielle Sarréra : L'Ostiaque, L'Anthrope, 1951-1953 (Nouveau Commerce), et sous son nom Passage de l'ombre (Recherches graphiques). Pour La Finestra editrice il a publié Encres et Écritures (2010). Les éditions du Cherche-Midi ont republié en 1992 quelques-uns de ses poèmes de jeunesse dont L'Arbre à pain (1954).

Essais

Il est également l'auteur de différents essais :

  • Tonia Cariffa, co-écrit avec Jean Burgos, Max-Pol Fouchet, Jean-Louis Pradel, Éditions de la Maison de la culture de Chambéry, 1988.
  • Les Premières Images chrétiennes : du symbole à l'icône, Fayard, Paris, 1996.
  • Houng, les sociétés secrètes chinoises, Balland 1987, Fayard, Paris, 2003.
  • Le Monde à l'envers, Hachette-Massin, Paris, 1980.
  • L'Œil d'Hermès, Arthaud, Paris, 1982.
  • L'Anagramme du vide, Bayard, Paris, 2005.
  • Don Juan le révolté, Ecriture, Paris, 2009.
  • Une vie au péril de l'écriture, Entretiens et documents, L'esprit du temps, Paris, 2015.

Il est le promoteur de la « Nouvelle fiction » en compagnie de Jean-Luc Moreau, à qui il a accordé deux series d'entretiens :

Enfin, il publie ses mémoires, Réfugié de nulle part, Fayard, Paris, 2010.

Collaborations

Curiosa

  • Tragics, collages, San Lazzaro, 1961.
  • Les Sept Femmes de Barbe-Bleue, La Boîte noire, 1966.
  • Le fabuleux bestiaire de madame Berthe, Zulma, 2005.
  • Kaléidoscope, aphorismes, Moulin de l'étoile, 2007.
  • Emblèmes, Moulin de l'étoile, 2008.

Traductions

Son œuvre romanesque est traduite en vingt-deux langues dont l'anglais, l'espagnol, l'italien, le suédois, le norvégien, le flamand, l'allemand, le russe, le tchèque, l'ukrainien, l'hébreu...

Distinction

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Frédérick Tristan, sur Wikiquote

Notes

  1. Une rétrospective de son œuvre graphique en noir et blanc a été organisée à la Médiathèque de Rueil-Malmaison en octobre 2010 sous le nom Cabale graphique

Références

  1. a et b Wagneur 2016, Libération.
  2. Robert Sabatier, Histoire de la poésie française du XXe siècle, vol. 3, Editions Albin Michel, (lire en ligne), p. 373-374
  3. « Goncourt : Frederick Tristan pour " les Égarés ". Un feuilleton métaphysique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. « Que (re)lisez-vous Frédérick Tristan? », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  5. a et b « Frédérick Tristan Réfugié de nulle-part », sur fayard.fr (consulté le ).
  6. Jack Chaboud, « Frédérick Tristan : un grand auteur maçon », sur hiram.be (consulté le ).
  7. « Le 1er mars, Frédérick Tristan revient à Villard de Honnecourt en conférencier », sur regius-glnf.fr (consulté le ).
  8. « Conférence GLNF : Fiction et réalités initiatiques avec Frédérick Tristan », sur gadlu.info (consulté le ).
  9. « Conférence Frédérick Tristan GLNF Villard de Honnecourt », sur unidivers.fr.
  10. Fonds Frédérick Tristan sur le site de l’IMEC.
  11. Fasseur Barbara, « Décès de l'auteur et poète Frédérick Tristan », sur actualitte.com, (consulté le ).
  12. Dictionnaire littéraire des femmes de langue française p. 545
  13. Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris [1]

Voir aussi

Quelques articles de journaux

Les nombreux articles de presse concernant Frédérick Tristan, classés à l'IMEC, sont à la disposition des chercheurs.

  • Hubert Juin, « Le voyage initiatique de Frédérick Tristan », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Jacqueline Piatier, « Les contes merveilleux, de Frederick Tristan », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Hubert Juin, « Au temps des moines-soldats », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Jacqueline Piatier, « Frédérick Tristan mystificateur et mystique », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Laurence Liban, « Les vies imaginaires de Frédérick Tristan », L'Express,‎ (lire en ligne).
  • Jean-Didier Wagneur, « Bonjour Tristan. Autour d'obsèques et de gant retourné, rencontre avec un intempestif pour qui la réalité est à l'opposé de l'évidence, et « je » un pseudonyme. Frédérick Tristan. Les Obsèques prodigieuses d'Abraham Radjec. », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Philippe-Jean Catinchi, « Les visages et les masques de Frédérick Tristan », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Philippe-Jean Catinchi, « Frédérick Tristan et le picaresque apprentissage de la sagesse », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Joseph Vebret, « Que (re)lisez-vous Frédérick Tristan? », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne).
  • « Splendeurs et misères d'un Goncourt », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne).
  • Florent Georgesco, "Les songes pleins de Frédérick Tristan", Le Monde, .
  • Jean-Didier Wagneur, « Frédérick Tristan, satisfiction », Libération,‎ (lire en ligne).

Critiques

  • Les études particulières de type universitaire ont fait l'objet d'un recensement par Brigitte Massot en 1985 sous le titre Frédérick Tristan, avec une préface de François Nourissier, éd. Balland.
  • Robert Sabatier le cite dans son Histoire de la poésie française du XXe siècle, vol. 3, Editions Albin Michel, (lire en ligne), p. 373-374.
  • L'universitaire Vincent Engel a écrit un essai en 2000 intitulé Frédérick Tristan ou la Guérilla de la fiction, éd. du Rocher.
  • L'Encyclopedia universalis a consacré un article de référence à Frédérick Tristan signé Jean-Luc Moreau.
  • L'universitaire Laurent Flieder a écrit un essai en 2014 intitulé Frédérick Tristan, l'affabulateur fabuleux, éd. Le Passeur.
  • La revue Brèves a consacré son numéro de à un entretien de Tristan et d'Hubert Haddad ainsi qu'à des témoignages et critiques de Laurent Flieder, Marcel Moreau, Jean-Claude Bologne etc.
  • La revue Le Matricule des anges a publié en une longue étude avec entretien sur Réfugié de nulle part.
  • La revue Le Magazine des livres a publié en un entretien à partir de Réfugié de nulle part.
  • La Revue Europe a publié en novembre- un entretien de l'auteur avec Marc Petit, des études de Laurent Flieder, Hubert Haddad, Jean-Luc Moreau, ainsi que des inédits de F.T. (Lettres apocryphes).

Articles connexes

Liens externes

  • Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata
  • Ressource relative au spectacleVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Les Archives du spectacle
  • Ressource relative à la littératureVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • NooSFere
  • Ressource relative à l'audiovisuelVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • IMDb
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Deutsche Biographie
    • Gran Enciclopèdia Catalana
    • Universalis
    • Visuotinė lietuvių enciklopedija
    • Who's Who in France
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • CiNii
    • Espagne
    • Belgique
    • Pays-Bas
    • Pologne
    • NUKAT
    • Catalogne
    • Australie
    • Norvège
    • Tchéquie
    • Brésil
    • WorldCat
  • icône décorative Portail de la littérature française
  • icône décorative Portail de la poésie
  • icône décorative Portail des Ardennes
  • icône décorative Portail de la franc-maçonnerie