Eugène Demarçay

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Eugène Demarçay
Biographie
Naissance

ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
(à 51 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Eugène Anatole Demarçay
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Lycée Condorcet
École polytechniqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
ChimisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
École polytechniqueVoir et modifier les données sur Wikidata

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Eugène Demarçay () est un chimiste français, né et mort à Paris, découvreur de l'europium et collaborateur de Pierre et Marie Curie[1]. Il est principalement connu pour ses travaux de spectroscopie.

Biographie

Petit-fils du général-baron Marc Jean Demarçay, Eugène Demarçay étudie au lycée Condorcet. Il passe ensuite un an de liberté en Angleterre, d'où il revient mûri. « L'esprit droit, la franchise indépendante tempérée de bonne humeur et d'une parfaite éducation [attirent] bientôt l'amitié des maîtres de son temps [:] Cahours, Wurtz, Deville, Dumas, Friedel, Cornu, Schutzemberger, Lecoq de Boisbaudran[É 1]. » Parmi les plus jeunes, il se lie avec « Moissan, Gautier, Becquerel, Leauté, Olivier, Curie[É 1] ».

Promu à l'École polytechnique en 1870[2], il y devient préparateur puis répétiteur[3] du cours d'Auguste Cahours, qu'il a lui-même suivi. « Après quelque temps[É 2] », il démissionne pour se consacrer à la recherche ; mais, ouvert à toutes les sciences (en fait à tout le savoir : histoire naturelle, linguistique…), il voyage d'abord : Algérie, Égypte et Inde[É 2].

Il s'oriente d'abord vers la chimie organique[É 2]. Peu après la publication de ses premiers travaux, il perd un œil dans l'explosion d'un appareil en fonte[É 3].

Demarçay devient ensuite « l'homme des terres rares et des spectres[É 3] » et un expert reconnu de la cristallisation fractionnée. Il soupçonne en 1896 que des échantillons de l'élément récemment découvert, le samarium, contiennent des traces d'un élément inconnu ; il isolera l'europium en 1901 et proposera[4] son nom.

En 1898, il apporte la confirmation de l'existence du radium.

Il fait l'analyse spectrophotométrique des terres rares.

En 1903 Demarçay est sur le point d'isoler l'erbium[É 4], mais il meurt, à 51 ans. Il « s'est lentement vu mourir, aimant la vie qui l'abandonnait » ; son exposition répétée au radium peut expliquer sa mort prématurée. Il lègue son spectrographe à Pierre Curie[5]. Il était le petit-fils de Marc Jean Demarçay, baron d'Empire et député.

Publications

Ouvrages

  • Sur les acides tétrique[6] et oxytétrique et leurs homologues, Paris, Gauthier-Villars, 1880[7],[8],[9] (OCLC 25644291)
  • Notice sur les travaux scientifiques de M. Eugène Demarçay, Paris, Gauthier-Villars, 1883, 19 p.
    Liste chronologique des mémoires, reproduction de mémoires.
  • Spectres électriques, Paris, Gauthier-Villars, 1895, 91 p.[10] (OCLC 54317437)

Articles

Eugène Demarçay est un collaborateur du Dictionnaire de chimie pure et appliquée de Charles Adolphe Wurtz, en particulier pour ce qui a trait au cycle aromatique.

CRAS désigne les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences

  • (avec Auguste Cahours) « Sur les hydrocarbures qui prennent naissance dans la distillation des acides gras bruts en présence de la vapeur d'eau surchauffée », dans CRAS, 80:1568–1572, 1875.
  • (avec Auguste Cahours) « Sur les stannpropyles et les isostannpropyles », dans CRAS, 88:1112–1117, 1879
  • « Sur la production d'étincelles d'induction de températures élevées et son application à la spectroscopie », dans CRAS, 100:1293–1295, 1885.
  • « Sur un nouvel élément contenu dans les terres rares voisines du samarium », dans CRAS, 122:728-730, 1896.
  • « Sur le spectre d'une substance radio-active », dans CRAS, 127:1218, 1898.
    « La présence de la raie 3814,8[11] confirme l'existence, en petite quantité, d'un nouvel élément [le radium] dans le chlorure de baryum de M. et Mme Curie[12]. »
  • « Sur le spectre du radium », dans CRAS, 129:716-717, 1899.
  • « Sur la présence dans les végétaux du vanadium, du molybdène et du chrome », 130:91, 1900.
  • « Sur un nouveau mode de fractionnement de quelques terres rares », dans CRAS, 130:1019-1022, 1900.
  • « Sur le spectre du radium », dans CRAS, 131:258-259, 1900.
  • « Sur les spectres du samarium et du gadolinium », 131:995, 1900.
  • « Sur un nouvel élément, l'europium », dans CRAS, 132:1484-1486, 1901.

Bibliographie

  • Alexandre Étard, « Notice sur la vie et les travaux d'Eugène Demarçay », dans Bulletin de la Société chimique de Paris, 1904, p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Georges Urbain, Recherches sur la séparation des terres rares, Paris, 1899, passim — Thèse

Notes et références

Notes et références générales

  1. Consulter par exemple J.-P. Adloff, « The laboratory notebooks of Pierre and Marie Curie and the discovery of polonium and radium ».
  2. Fiche sur le site de l'École.
  3. Il devient répétiteur « entre 1874 et 1880 » : http://mariecurie.leden.org/site/cn/dico/perso.php?id=28.
  4. « Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences / publiés... par MM. les secrétaires perpétuels » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  5. Il lui sera remis par son frère [Charles] Jean (fiche geneanet), qui était également polytechnicien : fiche sur le site de l'École.
  6. Sur l'acide tétrique, voir par exemple Henry Watts, A dictionary of chemistry and the allied branches of other sciences, partie 2, p. 1918. Watts cite Demarçay.
  7. (BNF 30321261).
  8. Publié dans le Bulletin de la Société chimique de Paris, 1880, no 1 : première partie ; seconde partie.
  9. L'intérêt de Demarçay pour ces acides sera partagé par François Stanislas Cloëz et son fils Charles.
  10. « Spectres électriques. Un vol. in-4 avec atlas grand in-4 cartonné de 10 planches, contenant 20 photographies de spectres » : mention dans L'électricien, , p. XV.
  11. On trouve ailleurs 381,47, mais il ne s'agit pas d'une coquille, d'autres écrits de Demarçay (exemple 1, exemple 2) présentant la même convention de notation.
  12. L'article de Demarçay (une page) suit immédiatement celui des Curie et de Gustave Bémont.

Références à Étard

  1. a et b Étard, p. 1.
  2. a b et c Étard, p. 2.
  3. a et b Étard, p. 3.
  4. Étard, p. 5.

Liens externes

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