Dipôle magnétique d'une sphère

Soit une sphère, de centre O, de rayon R, parcourue par un courant de surface j S ( P ) = j 0 s i n θ u ϕ {\displaystyle {\vec {j_{S}}}(P)=j_{0}sin\theta \cdot {\vec {u_{\phi }}}} , de moment magnétique m = j 0 V u z {\displaystyle {\vec {m}}=j_{0}V\cdot {\vec {u_{z}}}} , avec V volume de la boule.

Plus précisément :

m = 1 2 d 2 r [ r j s ( r ) ] = j 0 V u z {\displaystyle {\vec {m}}={\frac {1}{2}}\int \mathrm {d} ^{2}r[{\vec {r}}\wedge {\vec {j_{s}}}({\vec {r}})]=j_{0}V{\vec {u_{z}}}}

Champ magnétique extérieur

Si r >> R, il est clair que B(M) est celui créé par m.


Très étonnant : c'est vrai pour tout r > R !

Soit : B ( M ) = μ 0 m 4 π r 3 ( 2 cos ( θ ) u r + sin ( θ ) u θ ) = μ 0 4 π r 3 ( 3 u r ( m u r ) m ) {\displaystyle {\vec {B}}(M)={\frac {\mu _{0}{\mathfrak {m}}}{4\pi r^{3}}}(2\cos(\theta ){\vec {u}}_{r}+\sin(\theta ){\vec {u}}_{\theta })={\frac {\mu _{0}}{4\pi \cdot r^{3}}}\cdot {\bigl (}3{\vec {u_{r}}}({\vec {m}}\cdot {\vec {u_{r}}})-{\vec {m}}{\bigr )}}

qu'on peut écrire :

B ( M ) = μ 0 j 0 R 3 r 3 ( u r ( u z u r ) 1 3 u z ) {\displaystyle {\vec {B}}(M)=\mu _{0}j_{0}{\frac {R^{3}}{r^{3}}}\cdot {\bigl (}{\vec {u_{r}}}({\vec {u_{z}}}\cdot {\vec {u_{r}}})-{\frac {1}{3}}{\vec {u_{z}}}{\bigr )}}

Champ magnétique intérieur

Bien sûr, la distribution de courant fait penser à celle d'un solénoïde. En effet, le courant s'annule juste sur les bords, de manière que le champ à l'intérieur soit uniforme :

B ( M ) = B ( O ) = B e x t e r n e ( 0 , 0 , R ) {\displaystyle B(M)=B(O)=B_{externe}(0,0,R)} par continuité de la composante normale de B.

B ( M ) = μ 0 m 2 π R 3 = 2 μ 0 j 0 3 u z {\displaystyle {\vec {B}}(M)={\frac {\mu _{0}{\vec {m}}}{2\pi R^{3}}}={\frac {2\mu _{0}j_{0}}{3}}{\vec {u_{z}}}}

Démonstration

La distribution de courant est à support compact : la solution existe et est unique. Il suffit donc de vérifier que la solution donnée satisfait bien à div B = 0 , rot B = 0 et aux conditions aux limites à l'infini (vrai) et sur la sphère, on a :

[ B e x t B i n t ] u r ( P ) = 3 μ 0 m u r 4 π R 3 = 3 μ 0 m . s i n ( θ ) 4 π R 3 u ϕ = μ 0 j S {\displaystyle [B_{ext}-B_{int}]\wedge u_{r}(P)=-{\frac {3\mu _{0}{\vec {m}}\wedge {\vec {u_{r}}}}{4\pi R^{3}}}=-{\frac {3\mu _{0}m.sin(\theta )}{4\pi R^{3}}}{\vec {u_{\phi }}}=-\mu _{0}{\vec {j_{S}}}} .

ou encore :

[ B e x t B i n t ] = μ 0 j S u r {\displaystyle [B_{ext}-B_{int}]=\mu _{0}{\vec {j_{S}}}\wedge {\vec {u_{r}}}}

On pourra vérifier que la circulation sur une ligne de champ fermée quelconque satisfait bien le théorème d'Ampère.

Conclusion

Si R devient minuscule, et j 0 {\displaystyle j_{0}} très grand, m joue le rôle d'une singularité en O, mais B n'y est pas infini, et son intégrale sur la boule vaut ( 8 π 3 m {\displaystyle {\frac {8\pi }{3}}{\vec {m}}} ) : on prend l'habitude de dire qu'un moment dipolaire par unité de volume J {\displaystyle J} (en A/m) crée donc le champ d'un dipôle + m 8 π 3 δ ( r ) {\displaystyle +{\vec {m}}{\frac {8\pi }{3}}\delta (r)}

On comparera avec le dipôle électrostatique d'une boule.

Notes et références

Annexes

Articles connexes


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